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La question du pouvoir d’achat

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Augmentation des carburants, de l’électricité, et surtout augmentation très importante du coût du logement, nous constatons cela tous les jours, comme nous observons que les ressources dont nous disposons restent sans changement en tout cas pour la plupart d’entre nous. Et pourtant, les statistiques officielles nous disent que l’inflation est au plus bas et que les revenus moyens augmentent, au point qu’il faudrait croire que notre pouvoir d’achat s’améliore. Qu’en est-il exactement ?

Les statisticiens sont des gens sérieux, malgré ce que peut faire croire l’anecdote que voici : « Si vous mettez la tête dans le four et les pieds dans le congélateur, en moyenne, ça va bien. » C’est qu’en effet ils travaillent sur des situations extrêmement diverses et que leur tâche consiste à dégager des régularités dans le magma du réel.

Le coût de la vie

Les variations du coût de la vie sont mesurées par l’INSEE, mais l’indice des prix à la consommation est aujourd’hui contesté parce qu’il sous-estime le poids de certaines dépenses. Ainsi les loyers ne comptent que pour 6% dans cet indice, alors que pour les locataires, cela représente souvent le quart des revenus mensuels. Ajoutez à cela, les produits qui changent de poids ou d’emballage et que l’indice ne mesure pas bien. Ou encore, les effets du passage à l’euro que nous avons bien perçus dans nos porte-monnaie, mais que l’INSEE n’a pas su calculer.

Les revenus et les salaires

Selon les statistiques officielles, le revenu moyen a progressé et le ministre Thierry Breton affirme même que le pouvoir d’achat va gagner 2,6 % en un an. Mais il calcule en masse en y mettant les salaires, les prestations sociales et les revenus du patrimoine pour l’ensemble des ménages français. Sachant que le nombre des ménages augmente lui-même d’1 % par an, nous sommes donc un peu plus nombreux à nous partager le gâteau... Et comme ce sont les revenus du patrimoine qui ont le plus progressé, devinez combien ça fait pour le salarié de base qui a vu le carburant augmenter de 8 % en un an, et le prix du fioul pour le chauffage grimper de 40 % depuis janvier 2005 ?

Les impôts

Mais, direz-vous, le ministre se vante d’avoir fait baisser les impôts. Oui, si vous êtes dans les revenus les plus élevés, vous avez bénéficié plein pot des réductions... Et encore plus, si vous pouvez déduire les frais de personnel que vous employez à la maison (c’est le cas de tout le monde ?) ou encore si vous avez investi dans l’immobilier avec le dispositif Robien. Qui a aussi l’avantage de vous aider à constituer votre patrimoine en encaissant des loyers qui couvrent vos charges d’emprunt.

Ce qui reste pour vivre

Alors bien sûr, les revenus ont augmenté en moyenne, le pouvoir d’achat aussi. Mais si vous êtes travailleurs précaires, à temps partiel, retraités avec une petite pensions, femme sans emploi et avec charge d’enfant, vous ne vous en êtes pas vraiment aperçus.

Publié le samedi 16 décembre 2006, par Paul Paboeuf.




Post-scriptum

Ce texte était l’éditorial du mois d’octobre, il devient un article ordinaire, et maintenant, le lecteur peut y répondre.

Messages

  • La précarité et la pauvreté pour le pdg de Moulinex

    J’ai lu le texte ci-après dans Libération du samedi 16 décembre. Edifiant, non ?

    Economie

    L’ex-PDG de Moulinex « licencié économique »

    Après trois semaines de travail et 3 700 personnes virées, il veut 176 000 euros d’indemnités.

    Par Frédéric PONS
    QUOTIDIEN : samedi 16 décembre 2006

    A côté des 9 millions d’euros d’indemnités de départ perçues par Daniel Bernard au moment de son éviction de Carrefour, les exigences de Patrick Puy, dernier patron de Moulinex, font un peu petit bras. Le successeur de Pierre Blayau n’en est pas moins venu discrètement au tribunal des prud’hommes de Nanterre jeudi pour réclamer « 176 000 euros d’indemnités pour cause de licenciement économique », suite au dépôt de bilan de Moulinex, survenu en septembre 2001.

    « Odieux ».

    A l’époque, Patrick Puy était venu de Brandt, officiellement pour « redresser Moulinex ». En fait, il n’était resté que trois semaines et trois jours dans l’entreprise, le temps de fermer la maison et de procéder au licenciement des 3 700 salariés restants avant la reprise partielle par Seb, l’éternel concurrent.

    Les anciens salariés du roi du petit électroménager ont eu vent de ce déplacement aux prud’hommes. Ils ne sont pas parvenus à intercepter leur ex-PDG, mais cela ne les a pas empêchés de livrer leur opinion sur cette demande d’indemnités. Marie-Gisèle Chevalier, l’infatigable ex-pasionnaria de la CFDT Moulinex, licenciée en 2003 avec 35 années d’ancienneté, juge la démarche « odieuse » : « Ces gens-là n’ont pas de honte [...]. Je suis abasourdie que ceux qui licencient saisissent les prud’hommes pour licenciement économique en expliquant n’être que de simples salariés. » Hier, Me Nicolas Sauvage, le conseil de Patrick Puy, a déclaré sur la radio France Info « comprendre l’émotion des gens de Moulinex qui ont perdu leur emploi » . Mais, « que je gagne 3 000 euros ou 300 000 euros par mois, je dois être protégé de la même manière par le code du travail », a-t-il conclu.

    Marie-Gisèle Chevalier, elle, « ne veut pas croire » au succès de la démarche de son ancien et éphémère patron : « ce serait trop injuste ». Le 13 mars prochain, jour du délibéré du tribunal de Nanterre, elle sera à nouveau là, prête à la bataille.

    Trésorerie.

    Qu’il obtienne ou pas satisfaction devant le tribunal, Patrick Puy n’en aura de toute façon pas fini avec « l’affaire Moulinex ». Car l’ex-PDG reste mis en examen dans ce dossier, de même que Pierre Blayau, son prédécesseur. En 2003, le parquet de Nanterre avait ouvert une information judiciaire pour « abus de biens sociaux », « banqueroute par détournement d’actifs » et « emploi de moyens ruineux », « abus de confiance » et « présentation et publication de comptes annuels inexacts ». L’an dernier, une deuxième instruction a été ouverte par Nanterre pour « faux, usage de faux et escroquerie ». La justice soupçonne principalement Patrick Puy d’avoir puisé en l’an 2000 dans la trésorerie de Brandt pour alimenter les comptes de Moulinex.

    Quant aux salariés de Moulinex qui avaient été repris par Seb, tous n’ont pas gardé leur job : en janvier dernier, le nouveau numéro 1 de la profession a notamment annoncé la fermeture définitive dans les deux ans à venir de l’ancien site Moulinex de Fresney dans la Sarthe.

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