DGS aux abonnés absents : la « plus value » devient un poids pour le budget
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Il a disparu de la scène publique depuis le conseil du 30 novembre. Absent pour les élections régionales, absent pour les vœux du personnel communal, pour les vœux municipaux, il n’était pas non plus au conseil municipal du 1er février. Mme la maire a affirmé qu’il était en Alsace... mais qu’il assure toujours ses fonctions de Directeur Général des Services. De là-bas, diriger les services de la commune ? Peut-on croire à cette fable ?
Voilà donc un directeur général des services qui n’assure pas le contrôle du bon déroulement des élections régionales. Chef du personnel communal, il est remplacé par la Directrice adjointe pour les vœux du personnel. Premier collaborateur de l’exécutif, il n’est pas présent pour un moment fort de la vie communale, les vœux aux acteurs de la vie locale. Pas plus qu’il n’a assisté aux réunions sur le PLU intercommunal ou à la commission des finances.
Interrogée lors des élections régionales, Mme la maire avait évoqué des problèmes personnels : « Il ne se plaît pas en Bretagne, regrette l’Alsace, son épouse idem, etc. » Sans oublier des allusions à des soucis que nous nous interdisons d’évoquer ici.
La séquence de story-telling était enclenchée, elle s’est poursuivie au conseil du lundi 1er février : « Le DGS est absent, il est en Alsace. » Affirmation peu crédible. Et la belle histoire continue : « Si, si ! Le DGS travaille, il assume ses fonctions. » Si c’était vrai, il aurait donc beaucoup changé ; lui qu’on a vu tonitruant, prenant la parole de sa propre autorité devant le conseil municipal, se fait aujourd’hui d’une discrétion de violette au point de ne plus guère sortir de son bureau.
« Il apportera une plus-value à la commune »
Nous avions regretté le limogeage de l’ancien DGS, nous avions souligné qu’il s’agissait d’un décision très politicienne de la part d’une municipalité qui, à ce moment-là, se disait « apolitique » (les masques sont tombés depuis !) Heureusement pour lui, mais aussi pour les finances de notre commune, l’ancien DGS a été rapidement recruté dans une autre collectivité sur une responsabilité comparable.
Nous avions également souligné que le nouveau directeur allait coûter plus cher à la commune pour des raisons d’ancienneté... Mais l’adjoint aux finances et au personnel nous avait affirmé : « il apportera une plus-value à la commune. » Et dans la présentation du « grand projet » Questembert cité équestre, il était inscrit comme « directeur du projet » dans l’organigramme présenté au conseil du mois de juin 2015.
Nous ne mettons pas en cause sa compétence, nous remarquons que cette compétence ne paraît pas valorisée. Et ça ressemble bien à une erreur de casting avec double peine pour les finances communales : un DGS qui coûte plus cher que celui d’avant et qui ne remplit pas les missions qu’il devrait assurer.
Le story-telling, c’est quoi donc ?
C’est « raconter des histoires » ! Comme c’est de l’anglais, ça ressemble à une nouvelle pratique, mais c’est pratiquement vieux comme le monde. Déjà dans « la Guerre des Gaules » Jules César racontait la belle histoire qui, pour l’éternité, le qualifiait comme le vainqueur/pacificateur de la Gaule, mais qui, pour l’immédiat, faisait de lui le protecteur de la plèbe romaine et préparait son ascension politique...
Plus récemment, on a vu un président récrire l’histoire pour se donner des rôles qu’il n’avait pas joués. A voir ici Comme on le voit l’exemple vient de haut.
Le procédé est annoncé dans le bulletin
Raconter des histoires, faire du story-telling, c’est bien ce qu’annonçait le mot de la majorité dans le bulletin municipal d’octobre 2015 : « désormais le bulletin municipal sera l’expression de récits concernant notre ville. » C’est bien de cela que parlait notre collègue Jacqueline Le Léap dans sa lettre de démission : « je suis outrée de constater l’appropriation facile de projets et réalisations innovantes allant dans le sens d’un développement durable, initiées par d’autres et présentées comme si elles étaient celles de la majorité : mise en place du bio dans les cantines, pédibus, cheval utilitaire, Maison de santé et bien d’autres… »
En fait s’il y a une histoire qu’on devrait lire dans le bulletin, c’est la fable de La Fontaine Le Geai paré des plumes du paon.
Publié le dimanche 21 février 2016, par .
Messages
1. DGS aux abonnés absents : la question du fonctionnaire territorial : faut t-il construire avec et pour les autres ?, 24 février 2016, 02:36, par Loïc dit « Le Gall »
Bonjour,
Merci Paul d’avoir abordé ce sujet. Même si je suis un peu « extérieur », je souhaite m’exprimer sur ce problème crucial pour la ville et ses habitants.
Dommage, qu’ici, et de façon temporaire, la continuité du service public n’ai pas fonctionné.
En faisant abstraction des points de vue divergents qui ont été abordés quant à la manière d’accomplir les missions publiques (la « Gouaille » et la force ne peuvent séduire qu’un temps), je vous souhaite de retrouver rapidement une solution sereine pour piloter les projets communaux.
Et ce, avec la prise en compte des avis de l’ensemble des élus du conseil municipal.
Pour bien guider et gérer la cité, l’humilité, la reconnaissance du travail de l’autre, l’échange et l’envie de faire progresser la commune sont des valeurs essentielles. Les avons nous naturellement en nous ? Peut-être que non, même avec une certaine éducation qui peut faciliter les choses, cela demande un effort et une attention de chaque instant. Certaines personnes (en majorité) cultivent ces valeurs et d’autres moins. Il est bien sûr permis d’échouer (et même nécessaire = expérience) à cause de préoccupations personnelles ou d’avoir des défauts. Mais ce qui serait une véritable force, serait de reconnaître ses erreurs, de les analyser et d’en tirer des enseignements pour la suite. Et ce, aussi, afin, de prendre ses responsabilités et d’éviter de blâmer les autres quand il y a « du pain sur la planche » (même s’il est souvent décrié, le travail des fonctionnaires territoriaux est extraordinaire ! On peut comprendre que cela peut faire peur pour qui pense avoir trouvé une « planque » !)
NB : A travailler, au retour de vacances et pour le futur : il est toujours meilleur de partager ce qui s’appelle « son expérience » avec les autres sans être donneur de leçon. Tous ces moyens, ce temps et cette énergie perdus ! Est-ce bien le résultat des défauts de la Bretagne, de ses habitants et de son climat exceptionnel ?
...Bon pour moi ce sera un petit travail sur l’ortografe et la syntaxe
Kenavo
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