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Ressources humaines

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Deux événements récents me donnent l’occasion de partager mes réflexions sur les ressources humaines, les services publics, les fonctionnaires. La maison de l’enfance a voulu marquer ses dix ans et à la résidence du Bois Joli, Mme Vieuxbled, directrice, part à la retraite. Dans les deux cas, des équipements très récents, de grande qualité, que nous avions voulu pour répondre aux besoins de notre territoire, mais dont la réussite repose d’abord sur la qualité et l’engagement des personnels.

Car on parle trop souvent de « charges de personnel », et les bons gestionnaires, ceux qui se targuent de « rétablir les comptes » , se donnent comme objectif prioritaire de réduire ce chapitre de dépenses. Et là, il n’y a que deux méthodes : baisser les salaires (pas facile, les salariés sont quand même un peu protégés par la loi) ou supprimer des postes. Une logique strictement comptable, qui peut satisfaire des actionnaires avides mais qui à terme peut mettre en péril la structure même de l’entreprise ou de l’organisation.

Le personnel : un capital humain

Heureusement, dans certaines entreprises ou organisations, l’encadrement ne part pas du principe qu’il faut « faire suer le burnous », comme disaient les colons d’Afrique du Nord. Le personnel y est considéré comme un capital humain ! Non seulement, on veille à ne pas le gaspiller, à le maintenir à niveau et même à en accroître la valeur par la formation et la qualification. Notre maison de l’enfance et la résidence du Bois Joli sont des organisations pour lesquelles les frais de personnel sont de loin le premier poste de dépense, mais qui justement ont eu une politique d’insertion, de formation et de promotion. Alors que ce sont des métiers très exigeants, et en plus pas très bien rémunérés (grille fonction publique), le personnel s’y sent reconnu et pleinement engagé dans ses missions.

Quand on y regarde d’un peu près, on constate le même état d’esprit dans tous les services de la commune, ou de la communauté. Respect et confiance, mais aussi exigence de résultat, tels étaient les principes qui guidaient notre relation avec le personnel. Evidemment, ça commençait par dire bonjour !

La peur, l’incertitude, le doute

Si au contraire vous partez du principe que la fonction publique est peuplée de parasites, incompétents, tire-au-flanc, et que de toute façon, les fonctionnaires selon vous sont trop nombreux et coûtent trop cher, vous risquez de briser un ressort essentiel de la motivation. Si vous ignorez la réalité du terrain, vous arrivez avec des préjugés. Par exemple sur l’absentéisme. Ou bien voyant qu’il existe une prime annuelle uniforme de 871,48 € (temps complet), vous vous imaginez que les primes sont systématiques et équivalentes pour tous les employés, vous annoncez que les primes seront désormais au mérite. Dans les critères du régime indemnitaires (les primes diverses), cela s’appelle la « manière de servir »... et le personnel voit cette annonce comme une menace.

Il est vrai que c’est une méthode de management : déstabiliser tout le monde en provoquant la peur, l’incertitude et le doute. Ça nous vient d’Amérique FUD, Fear, Uncertainty and Doubt, et c’est une technique de marketing adoptée dans d’autres domaines.

Quelle motivation ? Devenir fonctionnaire ?

« En somme, votre objectif, c’est d’être stagiarisé pour ensuite devenir fonctionnaire ! » dit-il, marquant bien tout le mépris que lui inspire le (petit) fonctionnaire. Eh oui, il y a le droit de chercher la stabilité de l’emploi, plutôt que de rester contractuel. Mais figurez-vous qu’il se trouve des gens qui aiment leur métier ! Si vous aimez travailler avec les enfants, vous pouvez rêver de devenir professeur des écoles, agents des écoles maternelles, éducateur de jeunes enfants, animateur jeunesse... Même dans l’administration, il est possible de s’épanouir. Je me rappelle cette jeune fille, étudiante en Finance-Comptabilité, qui vient en stage en mairie, qui découvre d’abord qu’on y travaille beaucoup ! et ensuite que le métier est très technique et très varié.. Dix ans plus tard, la jeune femme assure le service comptabilité finances d’une collectivité assez importante.

Et pour la plupart s’ajoute le sens du service public. Le proviseur du lycée Marcelin Berthelot le soulignait dans son éloge de Jocelyne Le Cadre à qui il remettait les Palmes Académiques : « Au service administratif de notre section professionnelle, vous avez montré l’importance du service rendu au public, dans son ensemble, les professeurs, les élèves, les parents et c’est justice que vous soit décernée cette distinction. »

Il n’est de richesse que d’hommes

Oui, l’humaniste Jean Bodin, au XVIème siècle, a pleinement raison : la première richesse d’un pays, d’un territoire, d’une organisation, ce sont les hommes et les femmes qui y vivent, qui y travaillent, qui y mettent leur compétence, leur enthousiasme. Veillons à ne pas casser ce ressort de notre développement collectif.

Publié le jeudi 10 juillet 2014, par Paul Paboeuf.

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