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Au service des Questembertois, 27 ans

Ma démission du conseil municipal

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Le 17 juin, j’avais annoncé que je quittais le conseil de Questembert Communauté. Lundi 1er juillet, j’ai participé à mon dernier conseil municipal, même si je n’adresserai ma démission officielle que courant septembre. Après 27 années au service des Questembertois, j’ai décidé de prendre mes distances avec la vie publique. Je n’ai pas voulu dresser un bilan de ce que j’ai fait, de ce que nous avons fait ensemble. Il y a suffisamment de traces et c’eût été trop long : certains n’auraient pu s’empêcher de regarder leur montre. Je me suis donc contenté de rappeler quelques principes auxquels je me suis tenu et qui, je crois, devraient guider l’action publique.

Ça peut faire un peu donneur de leçons, ce qui agace toujours une spectatrice assidue des conseils, mais j’ai acquis un peu d’expérience, de compétences et j’aime partager.

Faire ce qu’on dit, dire ce qu’on fait

Faire ce qu’on dit, cela paraît évident, et donc tenir ses promesses. On a vu trop souvent des élus renoncer à leurs engagements. Mais il arrive aussi que les électeurs aient été enthousiasmés par des promesses vagues... et intenables. Cela impose aux candidats de bien savoir à quoi ils s’engagent, d’avoir une idée précise de la réalité qui s’imposera à eux après l’élection.

Dire ce que l’on fait, oui, car cela me paraît essentiel d’informer les habitants, les citoyens le plus complètement possible, le plus honnêtement possible, sur les projets en cours et d’expliquer les raisons des choix. Il y a trop de fausses croyances, trop d’idées fausses (on nous cache tout, on nous dit rien) pour donner l’impression de secret, de décisions prises en catimini, à deux ou trois dans le bureau du maire ou du président.

Bien informé, le citoyen peut se faire une opinion éclairée  : après, il peut ne pas être d’accord, mais au moins sur des faits réels et non pas des fantasmes.

Vous comprenez mon exigence de sincérité ; d’ailleurs, je me reconnais assez bien dans la devise de Témoignage chrétien  : « Vérité et justice, quoi qu’il en coûte » ; Vous pouvez donc comprendre combien j’ai pu être blessé quand, dans une réunion publique, quelqu’un a pu dire : « nous avons découvert le vrai visage de M. Paboeuf, un visage fait de mensonge et de haine ». Celui qui a proféré cette parole ne pouvait ignorer le 8ème commandement : « tu ne mentiras point, tu ne porteras pas de faux témoignage. » Je dois dire que ça m’a fait penser aux scribes et pharisiens hypocrites...

Les impôts, les ressources de la commune

Les impôts, quel beau sujet de démocratie ! L’article 13 de la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen de 1789 dit ceci :  Pour l’entretien de la force publique, et pour les dépenses d’administration, une contribution commune est indispensable : elle doit être également répartie entre tous les citoyens, en raison de leurs facultés.

Payer des impôts à proportion de sa « faculté contributive » c’est un acte citoyen. Deux conditions à cela : la faculté contributive, les moyens de chaque contribuable et le contrôle de l’usage qui est fait des impôts par les citoyens, comme le prévoit l’article 14 : Tous les Citoyens ont le droit de constater, par eux-mêmes ou par leurs représentants, la nécessité de la contribution publique, de la consentir librement, d’en suivre l’emploi, et d’en déterminer la quotité, l’assiette, le recouvrement et la durée.

Mais aussi quel beau sujet de démagogie : on est étranglés par les impôts ! Un discours largement partagé par beaucoup de politiques tant au niveau local que national. C’est tellement facile de demander plus de services et d’équipements publics et en même temps de refuser de payer sa contribution à ces biens communs.

Je crois que les élus – et les candidats – devraient défendre avec fermeté ce principe de base ; clarifier pour les électeurs – et pour eux-mêmes aussi - la question des bases et des taux et donc faire le rapport entre le prélèvement par habitant chez nous et ce qui se fait dans les communes comparables. Comme je le faisais dans cet article.

Voir aussi les sources officielles dans les « comptes individuels des collectivités ».

Le personnel, les fonctionnaires

Quand vous arrivez aux responsabilités, vous avez, pour assurer les affaires courantes et conduire votre projet, des employés communaux, des fonctionnaires. Ce sont des professionnels, ils connaissent leur métier, ils connaissent la commune. Ils savent aussi quelles sont leurs obligations et, quelles que soient leurs opinions, ils appliqueront les consignes qui leur seront données. Ils méritent donc votre confiance... et votre respect. A vous de conduire les changements qui vous paraissent nécessaires, ils accepteront ces changements si vous leur témoignez confiance et respect.

Démocratie participative ?

L’expression est à la mode, mais la pratique n’est ni évidente, ni facile. On ne peut pas se contenter de réunions de quartier où reviennent sans cesse les doléances sur l’état des routes, les excès de vitesse : préoccupations parfaitement légitimes et respectables, mais rien là qui permette aux citoyens d’aller au-delà de leurs problèmes individuels. Il me paraît plus important de rendre compte régulièrement du mandat confié par les électeurs et de redonner un sens global à l’action municipale.

La démarche participative doit associer les citoyens aux décisions qui les concernent et les impliquer dans les réflexions sur les enjeux majeurs : l’urbanisme, les déplacements, l’énergie. Par exemple, le PLUi, le PCAET.

Mais je le reconnais, il n’y a rien de facile là-dedans.

La communauté de communes

Il n’est plus possible aujourd’hui de raisonner à l’échelle de la commune, à l’ombre du clocher. Il faut toujours penser au moins au niveau du territoire et sans doute au niveau du bassin de vie. Cela impose de travailler avec les autres, de construire avec eux un projet collectif, et donc d’aller vers des compromis.

Dans ce projet de territoire, la ville centre doit assumer ses responsabilités, c’est-à-dire, sans crainte et sans arrogance, assumer son leadership, ce qui ne veut pas dire s’arroger tout le pouvoir !

De la politique ?

Eh oui, moi de la politique, j’en ai toujours fait, avec fierté, sans jamais cacher mon étiquette, sans vouloir non plus l’imposer à ceux qui acceptaient de s’investir avec moi dans un projet pour Questembert. L’appartenance à un parti ne signifie pas qu’on se soumette à je ne sais quelles directives venues d’en haut. Elle signifie seulement qu’on se retrouve dans un certain nombre de valeurs.

Car de s’afficher comme apolitique relève pour moi de l’ignorance ou de l’insincérité, pour ne pas dire du mensonge. D’ailleurs très vite, les masques tombent et le vrai visage se révèle !

Un point d’accord avec les déclarations du Nouvel Elan de 2014

J’ai terminé mon propos en soulignant un point d’accord avec ce qu’écrivait Mme Martin en 2014 : « dix neuf ans de mandat ininterrompu, c’est trop long » Elle l’ignorait peut-être, mais j’avais prévu de me retirer au cours du mandat précédent ; pour des raisons indépendantes de ma volonté, cela n’a pas pu se faire. Elle avait raison en effet : 19 ans c’est trop long. Mais j’entends ces temps-ci ici et là, que six ans, ça peut être déjà trop.

Au moment de conclure, j’ai souhaité bon vent à Questembert, et de belles réussites à ceux qui auront la responsabilité et l’honneur de conduire les affaires communales en 2020.

Publié le mardi 2 juillet 2019, par Paul Paboeuf.

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