Paul Molac élu député de la quatrième circonscription

Une surprise à Paris, mais pas sur le terrain

Vu de Paris, la quatrième circonscription semblait un bastion imprenable de la droite. Loïc Bouvard y régnait depuis 1973, lorsqu’il avait éliminé le sortant Yves du Halgouët. Une domination tellement massive que l’UMP avait prévu d’y parachuter François Guéant, le fils de l’ancien ministre de Sarkozy. Pourtant du côté des sphères parisiennes, on aurait dû remarquer que la greffe tentée dans le canton de La Gacilly avait échoué - et pourtant c’était à La Gacilly ! Le rejet avait été net, et l’élection avait envoyé à l’assemblée départementale Yannick Chesnais, un quasi inconnu en dehors de son canton. De même que les stratèges de l’UMP auraient pu se rappeler l’échec lamentable de Cédric Bannel, qui avait tenté de s’insinuer dans le paysage questembertois, avant d’être imposé comme suppléant à Loïc Bouvard en 1997, et de tenter de le supplanter en 2002. Demandez-vous pourquoi on voulait l’installer à Questembert en 1996-1997, après notre victoire aux municipales de 1995.

Du côté des centristes, il y avait localement un vivier de candidats présentables : Jean-Luc Bléher, maire de Guer et président de la Communauté de Communes, n’avait en rien démérité. S’il avait été le candidat de la droite et du centre, cela aurait bien compliqué la tâche de Paul Molac.

A gauche, un candidat de rassemblement

Appuyé dès le premier tour par le PS, EELV et l’UDB, Paul Molac, connu pour son engagement à gauche dans le pays de Ploërmel et au-delà pour son investissement dans les associations culturelles, avait une longueur d’avance le 10 juin.
D’autant que sa suppléante, Régine Le Viavant, conseillère municipale à Questembert, lui appportait un puissant réseau politique et syndical. Soutenu immédiatement par Charles Edouard Fichet et par Alain Le Guennec du Front de Gauche, il a recueilli au second tour une bonne part des voix qui s’étaient portées sur Jean-Luc Bléher et Michel Guégan. Son image de candidat de la société civile a sûrement rassuré des électeurs qui, dans d’autres circonstances, n’auraient jamais sauté le pas de voter pour un candidat tant soit peu marqué à gauche.

Député et suppléante : bonheur de la victoire

Des militants mobilisés

Des dizaines de militants se sont mobilisés autour de la candidature de Paul Molac et de Régine Le Viavant, Aussi des socialistes que des écologistes ou des régionalistes, mais aussi des élus et des acteurs de la société civile intéressés par sa démarche d’ouverture et de rassemblement. Pour le second tour, les soutiens de Charles Edouard Fichet ont rejoint sans hésitation la campagne pour donner à la gauche la victoire attendue depuis si longtemps.

La dynamique du changement

François Guéant n’apparaissait que comme le reliquat du temps de Sarkozy, alors que les électeurs, même dans la quatrième circonscription, avaient adhéré au changement proposé par François Hollande. Les quelque 300 voix d’avance de Sarkozy ont fondu comme neige au soleil : ici, Paul Molac avait bien plus de poids que François Hollande... et le fils Guéant beaucoup moins que Sarkozy.
C’est aussi cette dynamique qui a fait la victoire, somme toute assez nette, de Paul Molac.

Marie-Annick Molac savoure la victoire de son mari