Les cinquante ans de la Maison Familiale
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Vendredi 31 mai et samedi 1er juin, la Maison Familiale de Questembert fêtait ses cinquante années d’existence. L’anniversaire a rassemblé, au-delà des cérémonies officielles, à côté de ceux qui sont les acteurs d’aujourd’hui, des centaines de personnes qui, d’une façon ou d’une autre, ont participé à cette belle épopée : anciens élèves bien sûr, mais aussi anciens moniteurs, administrateurs, partenaires, etc. On y croisait aussi bien le premier directeur, la première « maîtresse de maison » que des administrateurs historiques ou des partenaires institutionnels.
Voir en ligne : Le site de la MFR de Questembert
L’ambition première : la formation des jeunes agriculteurs
Jean Loyer, agriculteur retraité et un des pionniers de la MFR en 1962, témoigne : « Mes parents m’avaient donné la possibilité d’aller à l’école d’agriculture de la Touche, je pensais qu’il était nécessaire que les jeunes fils d’agriculteurs puissent bénéficier d’une formation agricole. Et d’ailleurs beaucoup d’élèves se sont installés et ont repris des fermes après leur formation. » M. Jean de Kerangat, lui aussi un des premiers administrateurs, avait eu la charge de négocier auprès de la famille Pillet l’acquisition du manoir qui a été la base de la MFR et de rechercher les prêts bancaires pour réaliser les aménagements des salles de classes et des dortoirs, puisque c’était un établissement d’internat.
Les évolutions et les adaptations
Au départ, la formation dispensée conduisait au BAA, au Brevet d’Apprentissage Agricole. Mais bien vite, il a paru nécessaire de proposer l’accès au BEPA (Brevet Professionnel Agricole). Et aujourd’hui, les élèves sont amenés au niveau Bac Professionnel dans plusieurs spécialités.
Les perspectives strictement agricoles n’étant pas très positives et les loisirs hippiques se développant fortement, les administrateurs ont choisi d’ouvrir des formation aux métiers du cheval. Le succès de cette orientation a redonné du souffle à la MFR qui commençait à végéter du fait des moindres débouchés dans les métiers traditionnels de l’agriculture locale.
Dans le même temps, l’établissement s’est ouvert à des jeunes qui n’avaient pas de liens particuliers avec le milieu agricole... Et l’école est devenu mixte. Les filles se sont parfaitement intégrées et elles ont particulièrement bien réussi dans la filière cheval.
Plus récemment, la MFR a ouvert des formations en apprentissage et en contrat des professionnalisation dans les métiers du paysage. Une fois de plus, le succès a été au rendez-vous puisque deux élèves ont été médaillés aux Olympiades des métiers de 2012.
- On coupe le ruban du jardin paysager
Un projet éducatif centré sur la réussite du jeune
Le succès des MFR et singulièrement de celle de Questembert repose un projet éducatif centré sur la réussite du jeune : le prendre là où il est pour le conduire à développer au maximum ses potentialités. Cette approche optimiste, positive, permet aux élèves en perdition, ceux qui sont découragés, dégoûtés, de retrouver confiance en eux-mêmes et de se remettre dans un projet personnel. Ainsi, la MFR a réussi à remobiliser des jeunes qu’on appelle parfois des « décrocheurs ».
Le trépied formateur : parents, professionnels, moniteurs
Le projet fondateur des Maisons Familiales s’appuie sur l’implication des parents dans le fonctionnement de chaque école à travers le conseil d’administration. Mais aussi sur l’alternance : quand il n’est pas à l’école, le jeune est en stage chez un professionnel. A l’origine, bien sûr, le fils de paysan allait faire un stage chez un autre agriculteur, souvent plus avancé dans les choix techniques, pour y découvrir un autre contexte professionnel, une autre manière d’exercer le métier. Tous les acteurs de la formation contribuent à la réussite du jeune à travers son projet : à côté des « savoirs » nécessaires à toute formation, la formation prend en compte l’apprentissage des savoir-faire et des savoir-être.
- Mme Kervella, M. X. Michelin, M. P. Le Bris
Un établissement ancré dans son territoire
A l’origine, les MFR sont évidemment enracinées dans leur territoire : ce sont des parents qui sont à la base de l’association qui crée l’établissement. Aujourd’hui encore, les parents s’impliquent dans le fonctionnement de l’école, mais les recrutements sont beaucoup plus larges. La MFR de Questembert, quant à elle, n’oublie pas son ancrage local : sous l’impulsion du bureau et de l’équipe éducative, l’établissement a noué des liens avec la commune, la communauté de communes, mais aussi avec les autres établissements de formation et les associations. La MFR de Questembert est bien de Questembert par ses 25 salariés, par ses interactions multiples avec le milieu local.
- Regine Le Viavant donne le message de Paul Molac
Et n’oublions pas qu’en envoyant des stagiaires dans des exploitations ou des centres équestres très loin de Questembert, la MFR contribue fortement au rayonnement de notre petite ville.
Publié le dimanche 2 juin 2013, par .