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L’école de Musique municipale : Quel bilan ?

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Il est toujours important de mettre en perspective nos réflexions, agacement et autres colères. Je me pose alors les questions : « Pourquoi penser cela ? Pour quelle raison suis-je agacé par tel événement ? Qu’est-ce qui fait que la colère me vient ? »

Mon dernier agacement est en résonance au dernier bulletin de notre commune. En page 8 du bulletin municipal de Juin 2017, M. Heude consacre le Dossier à « L’école de musique. » . Comme il le dit lui-même, « Sans aller jusqu’à l’extrémisme de ces propos, » en miroir de la citation de Nietzsche proposée en préambule, « nous reconnaissons volontiers qu’elle adoucit les mœurs,... »

J’aime la musique, mais la lecture est également importante surtout lorsqu’il s’agit de ses propres écrits.

Dans le tract de campagne de Mme Martin Nouvel Elan, il est écrit tout en haut et dès le début :

Les affaires de la commune doivent être gérées dans la concertation, avec rigueur et transparence, sans se réclamer d’un quelconque parti politique.

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Petit rappel d’un engagement

On a vu ce qu’il en était de l’affichage a-politique ! A relire ici. Qu’en est-il de la concertation, de la rigueur et de la transparence ? C’est ce que nous allons voir dans ce papier.

Avant de dresser le bilan de l’école de musique à Questembert, il est donc bon de remettre la vérité au milieu de la place publique.

Mise au point n°1 : Non, ce n’est pas la première année d’existence de l’école de Musique à Questembert. Avant elle, le SIDEM (Syndicat Intercommunal pour le Développement de l’Enseignement Musical) remplissait ce rôle.

En 1984 (33 ans), les communes de Muzillac et Questembert avait jugé utile et même vital pour leurs enfants de proposer un enseignement musical de Qualité. En janvier 2015, dans le Télégramme, l’article titrait : Musique Le SIDEM se porte bien.

Dès l’arrivée de l’équipe Nouvel Elan à la tête de la commune, les élus n’ont eu de cesse de vouloir supprimer cette école : Ça coûte trop cher.

La cessation du SIDEM n’étant pas du ressort de Mme notre maire uniquement, deux injonctions du préfet du Morbihan ont obligé Questembert à continuer le financement du SIDEM.

Quand la commune de Muzillac a fini par céder aux demandes de Questembert et, devant le comportement grossier de certains de nos élus tant vis-à-vis des personnels que de leurs homologues Muzillacois, le SIDEM a donc été enterré.

La précipitation et un manque de concertation évident ont amené M. Benoîts, Vice-Président du SIDEM, et encore adjoint-au maire, à voter contre cette fermeture. Les parents des élèves musiciens devant le manque d’informations se sont alors regroupés pour défendre l’outil qu’était cette école de musique intercommunale. La pétition en ligne que vous pouvez retrouver ici nous a permis d’enfin avoir contact avec nos élus en charge du dossier. Alors reçus par M. Heude, nous, oui je faisais partie du collectif de parents, avions pointé de vrais risques : baisse des effectifs, réduction des horaires d’enseignement, précarisation des professeurs, baisse de la qualité des enseignements...

Nous avions demandé à participer à la construction de cette nouvelle école. Cela nous a été refusé.

La rigueur et la transparence m’obligent à vous le dire : la concertation n’a pas eu lieu.

M. Heude armé de sa bonne volonté ? Je dois reconnaître qu’il en faut, quand de son propre aveu : « Il s’en est fallu de peu pour que le conseil ne vote l’abandon total de l’enseignement musical »

Donc, armé de sa bonne volonté disais-je, M. Heude a « créé » cette école de musique municipale.

Les enseignants qui ont pu ou voulu rester ont dû s’adapter à un contexte financier et pédagogique contraint. La musique comme l’art doivent s’épanouir comme un espace de liberté, mais n’est pas Malraux qui veut.

Continuons la lecture du bulletin municipal : « La première année d’existence (…) a été un succès »

Mise au point n°1 : La nouvelle école de musique a maintenu différents enseignements pour 43 élèves. En 2016 pour la seule commune de Questembert, les élèves étaient 57. Une baisse de 25 % des effectifs. Voilà le vrai bilan de cette première année. Les enseignements s’adressent à moins d’enfants sur notre commune.

Dans les associations, entreprises ou collectivités, il est bon de faire le bilan de l’année écoulée afin de préparer au mieux la ou les suivantes. J’ai sollicité M. Heude pour faire le bilan de cette année avant d’entamer la suivante. « C’est une bonne idée mais ce sera pour plus tard, à la rentrée ! »

La rigueur et la transparence m’obligent à vous le re-dire :la concertation n’a toujours pas eu lieu.

A défaut de partager le bilan, je vais donc tenter quelques explications. La raison principale que nous voyons à cette baisse d’effectifs est le manque de préparation.

M. Gauffre, directeur-adjoint du Conservatoire de Vannes, missionné par la municipalité pour la structuration de la nouvelle école, l’a avoué lui-même « le planning a été très contraint » afin de lancer cette démarche. La conséquence logique a été la difficulté à maintenir la présence de certains enseignants. D’où la disparition de l’enseignement du violon.

M. Heude dans un trait d’humour qui le caractérise, ou bien est-ce simplement un peu d’ignorance de ce qu’est la pratique musicale, nous avait précisé qu’un enfant peut bien alors se retourner vers un autre instrument !!!

Eh bien NON, je vous le confirme ici Monsieur l’adjoint en charge de la culture, un enfant qui a 3 ou 4 ans de pratique du violon, ne va pas se mettre à la clarinette ou à la batterie pour faire plaisir à votre restriction budgétaire et à votre impréparation organisationnelle.

La deuxième raison, évidemment pas des moindres, a été la réduction du budget avec pour conséquence une hausse des tarifs pour les pratiquants.

Pour un choix identique entre Questembert et Vannes Cursus Classique = Pratique d’un Instrument en petit collectif, Cours de Formation Musicale et Grand collectif pour le quotient familial le plus grand, il y a près de 100€ d’écart pour un enfant et 200€ pour les adultes. Certains adultes ont même disparu complètement des effectifs.

Pour mémoire sur Vannes et son agglomération, le revenu moyen s’élève à 1784 €, là où le revenu moyen sur Questembert Communauté est de 1562 €.

La troisième raison est le choix pédagogique qui a été fait de supprimer l’enseignement individuel. Notamment pour certains instruments comme le violon, cet enseignement individuel spécialement dans les premières années de pratique reste vital.

Comme j’essaie d’être transparent, je dois dire ici qu’effectivement l’enseignement musical s’est transformé durant les dernière décennies avec une place plus importante aux enseignements collectifs y compris dans les lieux officiels que sont les conservatoires régionaux et nationaux. Une des conséquences de manière plus générale est tout de même que les foyers les plus aisés peuvent se payer les cours individuels privés là où les autres ne le peuvent pas.

Pour information, la pratique collective existait déjà au sein du SIDEM et les professeurs n’avaient pas attendu Nouvel Elan pour imaginer le travail d’orchestre.

Mon agacement va prendre maintenant une tournure plus personnelle. Dans le dossier déjà mentionné, M. Heude se félicite de rendre vivant l’enseignement musical en ayant inclus les élèves dans les événements de la commune, spectacle Asphodèle, Salon du Livre, cérémonie des vœux…

Je vais émettre ici quelques critiques fortes.

Tout d’abord, je ne paie pas des cours de musique à mes enfants pour qu’ils agrémentent les activités culturelles organisées par la mairie ou la communauté de communes.

Même si la pratique en public permet aux enfants de se confronter à la notion de représentation, ce n’est pas l’objet principal selon moi de l’enseignement. Le parcours pédagogique ne doit pas être dicté par les demandes nombreuses de nos élides afin de « rentabiliser » le « reste à charge » que la municipalité doit assumer pour les cours de musique.

Et d’ailleurs, les auditions de musique existaient bel et bien à Questembert, avant même l’arrivée en politique de nos élus actuels.

De plus, nos enfants qui ont donc été sollicités de manière régulière via les professeurs ont bien souvent été mis devant le fait accompli.

Le comble étant l’organisation vendredi d’une représentation lors de la fête de la musique sur le même créneau horaire que celle de l’école Beausoleil. Eh oui la musique existe aussi grâce à nos professeurs des écoles, et ceux-ci depuis fort longtemps organisent le jour de la fête de la musique un spectacle de 19h à 21h à l’Asphodèle.

Encore une fois, le manque de concertation et de préparation de la part de nos élus ne sont pas à la hauteur des besoins de nos enfants. Les enseignants de l’école et les bateliers de Célac ont pallié d’eux-mêmes à cette erreur.

Dans ce contexte très perturbé, je voudrais d’ailleurs féliciter les enseignants et le personnel communal qui met en œuvre l’école de musique avec énergie et entrain. Nous connaissons leur engagement quotidien auprès de nos bambins pour transmettre l’amour de la musique.

En conclusion, vous pouvez constater que la communication dans le bulletin municipal des élus majoritaires est caricaturale et même mensongère très régulièrement alors ne nous laissons pas abuser par ces petites forfaitures récurrentes. Nous veillerons encore et toujours sur notre site à mettre les choses à leur place.

Enfin je dois dire que mes enfants et d’autres, je l’espère, continueront de pratiquer la musique tant classique, moderne que traditionnelle sur la commune de Questembert car bien que celle-ci soit malmenée par des élus pour qui seule la gestion budgétaire compte, la musique, comme d’autres pratiques artistiques, est un élément primordial de l’éducation de nos jeunes et de l’ouverture vers le monde de nos territoires ruraux.

Publié le lundi 3 juillet 2017, par Boris Lemaire.

Messages

  • Merci Boris pour cette analyse qui (re)cadre un tantinet le rôle d’une Ecole de Musique municipale censée être ouvertes à toutes et à tous (43 élèves / 7500 habitants ???) et qui devrait, si elle était bien comprise par nos élus de la majorité, les aider à éviter les multiples écueils constatés.
    Certes le SIDEM n’avait pas atteint ses objectifs en terme de fréquentation, de dynamisme, de rayonnement, mais, l’expérience aidant, les améliorations nécessaires pour le pérenniser et le développer auraient pu être, avec l’aide de professionnels, pensées et mises en oeuvre. Au lieu de cela : EXIT l’Office Municipal de la Culture dont c’était une des principales missions ; EXIT le SIDEM ; et panique et précipitation pour l’ouverture d’une école de musique municipale à la rentrée 2016/2017.
    Mais ce que je trouve encore plus grave et dont je veux témoigner pour l’avoir vécu c’est cette désastreuse mise en situation de très jeunes élèves amenés à jouer des petites études sur un piano à queue installé dans le hall d’entrée du Centre Culturel de l« Asphodèle et ceci dans le brouhaha incessant de la foule des gens qui attendaient l’ouverture de la salle pour assister au magnifique spectacle »La Famille vient en mangeant". Là il faut que les élus de la majorité entendent et comprennent qu’ on ne peut mettre de jeunes (ou pas) élèves dans une telle situation de stress et d’échec lié à la non-écoute de leur fragiles prestations au risque de les voir se détourner de la pratique musicale.
    Des auditions (ou des participations à certains événements tels que la fête de la musique et ceci n’a rien de contractuel quant à l’inscription à l’école de musique) concertées avec les professionnels qui les accompagnent dans leurs apprentissages sont tout à fait possible sans « tomber » dans une utilisation qui sert avant tout de « vitrine » à une municipalité en recherche d’événements culturels bon marché. Donc , pour ma part, je demande plus de bienveillance pour accompagner les élèves de l’école de musique dans leurs merveilleuses découvertes de l’univers musical.{}

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  • Ma fille, élève assidue aux cours de guitare du Sidem pendant sept, à pris une année sabbatique et s’inscrit par choix cette année à des cours de piano. Non, vous ne lui ferez pas faire une autre instrument de substitution, c’est celui qui lui correspond en ce moment. Mais quelle inscription compliquée dans les choix d’option ! Et aucune certitude qu’il y ait de la place en septembre. Et pour une lycéenne, aucune idée du jour et de l’heure des différents cours. Elle est motivée, mais je ne crois pas que ce soit le modèle que l’on promené comme une animation, avis à la municipalité : elle vient pour apprendre, pas pour faire le show municipal !

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