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Le verger du Galinio : presque 20 ans

Un verger de collection pour le patrimoine, la biodiversité,... et le plaisir

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Samedi 30 septembre, l’association de la Pomme du Galinio inaugurait le panneau d’information installé depuis quelques jours. Une bonne occasion de présenter ce verger de collection dont le projet remonte à la fin des années 90. Jacky Chauvin, président de l’association, a répondu à nos questions.

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L’inauguration du panneau

Vous venez d’installer ce panneau - bien fait d’ailleurs – mais dans quel but ?

J. Chauvin. Nous avons voulu d’une façon simple dire ce qu’est ce verger, quel est son objectif, comment il est géré, et quelle est l’histoire de ce projet. Il y a en effet beaucoup de promeneurs, de randonneurs, de sportifs qui passent le long du chemin du Pastelet soit pour aller au stade soit pour parcourir le sentier des popinettes. Ils passent à côté sans forcément savoir de quoi il s’agit. Un verger comme un autre, quoi !

Quel était donc l’objectif au départ ?

J. C. Les variétés anciennes locales de pommes et aussi de poires ont peu à peu cédé la place dans les jardins et les vergers à des variétés commerciales « standard », comme la golden (qui peuvent être bonnes !). Sans parler des pommes à cidre, que personne ou presque ne plante plus. Et pourtant, beaucoup d’entre nous gardaient le souvenir des Reinettes rouges, des Panrois (Panhoi ?) ou des poires Madeleine, mûres à la fin juillet. Sans parler des pommes à cidre, qui mûrissaient en tas en octobre : certaines étaient douces et fades, d’autres trop acides ou trop amères pour être mangées, mais bien mélangées, elles donnaient du bon cidre.

L’idée a donc été de rassembler ici une collection de ces variétés, afin de les conserver, de les faire connaître et apprécier. Tout cela fait partie de notre patrimoine, au même titre que les chapelles ou les chants traditionnels. C’est aussi pour préserver la biodiversité.

Nous pensions également en faire un espace de découverte, d’échange et de sensibilisation, un outil pédagogique au service des scolaires avec des notions sur la biologie végétale, la génétique, la biodiversité, la conservation du patrimoine.
Avec les démonstrations de greffe, de taille, les échanges de greffons, le verger est un site atelier. Mais peut-être d’abord, un endroit pour découvrir ou redécouvrir le goût des fruits par des dégustations, et leurs usages, à manger, à cuire, à jus. Pour avoir une base solide, nous réalisons peu à peu des fiches descriptives comme celle-ci sur la reinette rouge.

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Un exemple de fiche : la reinette rouge

Et vous avez réussi votre projet ? Vous avez combien d’arbres aujourd’hui ?

J. C. Près de 250, des pommiers essentiellement, mais aussi des poiriers et, dans une moindre mesure, d’autres fruitiers. Nous avons implanté des pommiers francs ou des porte-greffes sauvages, que nous avons greffés en collectant des greffes de variétés signalées ici et là. Si vous regardez le tableau des variétés, vous trouverez par exemple la « reinette grise de Tresnay. » Là vous comprenez que cette pomme de garde vient de chez Marcel Launay à Tresnay. Marcel, aujourd’hui décédé, et son frère Francis (96 ans ! ) ont été parmi les premiers à s’engager à fond dans le projet : ils ont transmis leurs connaissances des variétés mais aussi leur savoir-faire pour les greffes, la taille, etc.

Le tableau des variétés est toujours un document de travail, un « document de paillasse » comme je dis souvent. Il est enrichi au fur et à mesure des greffes et des identifications plus précises, qui restent à faire…

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Le tableau des fruitiers... travail en cours !

Tout ça ne s’est pas fait en un jour, racontez-nous l’origine de ce verger.

J. C. A la suite de la cessation d’activité d’un agriculteur, la commune a eu l’opportunité d’acheter des parcelles agricoles, dont certaines étaient déjà utilisées par l’école de foot. L’idée était d’abord d’avoir une réserve foncière pour l’extension des terrains de grand jeu. Sur les quelques hectares, une bonne partie était occupée par des pins maritimes de qualité médiocre. Sans compter que ces bois étaient parsemés de décharges sauvages. En tant qu’adjoint en charge de l’environnement, mon premier souci a été de dépolluer ces espaces. A côté de ces bois, il y avait environ 3 ha de terres cultivées. Le maire Paul Paboeuf a proposé d’y implanter un verger conservatoire. L’idée a été retenue par la commission environnement.

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Premières implantations

C’est le 21 mars 1998 qu’on a fait les premières plantations : 90 pommiers francs et 14 poiriers sauvages. Puis au cours de l’hiver 98/99, 62 porte-greffes supplémentaires, des poiriers sauvages, des pruniers, des cerisiers, des néfliers et des châtaigniers, ont été mis en place. Ensuite, 18 fruitiers supplémentaires, des cognassiers, des noisetiers, des noyers et pêchers ont été installés. A l’automne 1999, 69 variétés de pommiers à cidre ont été implantés.

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Planter la haie brise-vent : Marcel Launay avec les écoliers

Au nord de la parcelle, une haie brise-vent a été installée. Fruit d’un partenariat entre la commune et les établissements scolaires de Questembert (les écoles primaires de Beau Soleil et Notre Dame, les collèges de Jean Loup Chrétien et Saint Joseph, la Maison Familiale Rurale) et l’Institut Médico-pédagogique de St-Jacut.

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La signature de celui qui avait planté

250 enfants et jeunes ont participé le 26 novembre 1998 à la mise en place de 350 arbres et arbustes (commandés auprès de la subdivision de la Chambre d’agriculture de Questembert). Chaque enfant a laissé la trace de sa plantation (à la petite cuillère !) en inscrivant son nom sur une petite pancarte, que l’on peut, pour quelques-unes, encore apercevoir aujourd’hui.

Comment est gérée l’association ?

J. C. Nous sommes une petite association d’une vingtaine de bénévoles passionnés. J’en suis aujourd’hui le président, Alain Le Cadre est vice-président, JP Brangeon est secrétaire et JP Le Métayer est trésorier. Rémy Boutier, aujourd’hui décédé, et Daniel Chanclou, qui a quitté Questembert, ont été des membres très actifs. André Lamoure et Yannick Kermabon sont les spécialistes de la greffe. A côté des bénévoles, nous avons le soutien du chantier nature et patrimoine de la commune et de la Maison Familiale. Mais notre premier président a été Marcel Launay, un des pères fondateurs du verger.

Et pour la cueillette ?

J. C. Les élèves de la MFR participent à la récolte et les fruits sont pressés pour faire du jus. Mais c’est sûrement un point à améliorer. Ce que nous ne voulons pas, c’est que les gens viennent de façon sauvage prendre des pommes par cageots entiers ! C’est un bien commun, à partager... mais pas n’importe comment !

Des projets ?

J. C. Nous souhaitons que de plus en plus de gens profitent de ce verger, pour les fruits bien sûr, mais aussi pour partager des greffes, pour apprendre à greffer, à bien tailler. Nous espérons programmer une journée sur la taille douce. Et puis, nous voudrions que ce lieu soit ouvert aux écoliers de Questembert.

Et tout ça, ça a coûté combien ?

J. C. D’abord du temps et de la bonne volonté ! Le terrain a été acquis par la commune au prix des terres agricoles. Si la commune souhaitait vendre aujourd’hui – à Dieu ne plaise ! - elle n’aurait pas perdu d’argent ! Les autres dépenses ? les porte-greffes, quelques outils. Au total, bien peu d’argent et une grande valeur.

Publié le mercredi 4 octobre 2017, par Rédacteur.

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