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L’avenir du Groupe Doux devant le tribunal de commerce

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Nous étions quelques élus avec des représentants des salariés à Quimper pour l’audience du Tribunal de Commerce qui devait entendre les projets des repreneurs potentiels du Groupe Doux. Pour les Pleucadeuciens, les propositions du consortium emmené par SOFIPROTEOL n’étaient évidemment pas acceptables puisqu’elles prévoient la fermeture totale et immédiate de l’usine de Maltête, soit 400 emplois supprimés.

Pleucadeuc, Sérent, qui sera sacrifié ?

Si le plan de continuation présenté par M. Doux, avec Barclays et les Saoudiens, prévoit de garder à Pleucadeuc 140 emplois environ, l’activité de Sérent est sacrifiée (175 emplois). Alors, faut-il accepter de déshabiller Pierre pour habiller Paul ? Les élus, les salariés, veulent maintenir les emplois directs et indirects au maximum... Mais la situation financière du groupe Doux, la fragilité globale de la filière volailles, rien ne pousse à l’optimisme. D’autant qu’on en reste trop souvent à des calculs individualistes et de court terme, quand il faudrait jouer collectif et préparer les évolutions, les transformations peut-être radicales, à long terme.

L’urgence pour tous est bien de sauver ce qui peut être sauvé
et c’est pourquoi nous étions à Quimper vendredi pour rappeler que derrière les enjeux capitalistiques, industriels, il y a des hommes et des femmes qui, par leur travail, ont contribué à créer cette richesse dont le système va les déposséder. La solidarité impose de rappeler ces vérités de base.

Pendant ce temps-là, on lit dans la presse qu’en 2010, le conseil d’administration a décidé, malgré la situation, de verser des dividendes : 999 602 euros au titre de 2010, après avoir déjà versé 2 millions l’année précédente. Mieux encore, Charles Doux et sa famille, au-delà de leurs rémunérations de dirigeants, se sont accordé une contribution spéciale : des managements fees. Ce système de rémunération, mis en œuvre notamment dans le groupe Lagardère, permet de s’octroyer des dividendes cachés, quels que soient les résultats de l’entreprise. En 2010, Charles Doux et les membres de sa famille s’attribuent donc, grâce à ce système, 7,4 millions d’euros, après s’être accordés 9,8 millions d’euros l’année précédente. 

Ainsi, sur deux ans, la famille actionnaire a prélevé sur un groupe déjà en quasi faillite un total de 20,2 millions d’euros, soit quatre fois le capital social. Le rendement est assez exceptionnel, surtout pour des actionnaires qui n’ont pas remis le moindre centime depuis quinze ans.

La droite à la récup’

D’autres corbeaux et vautours sont là pour se gaver du cadavre : vendredi, les élus de droite (Le Fur, Malgorn) ont tenté de récupérer la manifestation. Ces vaillants défenseurs des salariés et des petits paysans ont voulu faire une grande déclaration sur le perron du Tribunal. Le président de la Communauté de Chateaulin a été écouté poliment, le discours du député Le Fur, par contre, a provoqué la bronca. Et la préfète Malgorm a été huée quand elle a voulu prendre la parole... Juste punition de leur arrogance.

Publié le lundi 30 juillet 2012, par Paul Paboeuf.

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