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Face à la crise, l’union nationale ?

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On entend ces temps-ci des appels à l’union nationale face à la crise, nous devrions oublier les tensions sociales, et, en tout cas, nous garder de l’illusion que les slogans et les grèves pourraient nous garantir face à la crise mondiale... La confiance, le respect mutuel, la bonne foi seraient, paraît-il, les fondements de notre dynamisme.

Sans doute, ma bonne dame, encore faudrait-il que depuis l’année dernière, et un peu avant, les Français aient perçu la confiance, le respect, la bonne foi dans la politique menée par le pouvoir.

Les inquiétudes, que le président dit percevoir, dans les grèves et les manifestations du jeudi 29 janvier, ne sont pas nées de la crise mondiale, elles sont le produit du mépris et de la mauvaise foi.

Et pourtant, il y a des catastrophes auxquelles nous avons échappé : souvenez-vous, le candidat Sarkozy nous vantait les mérites des « hypothèques rechargeables », ce qu’on appelle aux Etats-Unis, les subprimes. Heureusement, il n’a pas eu le temps de les mettre en place. Il nous expliquait qu’il allait mettre en place « des fonds de pension à la française ». Pourtant, tout le monde savait déjà depuis plusieurs années, les risques de ces fonds spéculatifs : la faillite d’Enron avait réduit à zéro les retraites des salariés qui y avaient placé leurs espoirs. En octobre dernier, du fait de la chute des cours de bourse, le Fonds de réserve pour les retraites (FRR) a indiqué avoir perdu 14,5 % de sa valeur depuis janvier, passée de 34,5 à 30 milliards d’euros au 30 septembre. Et la situation s’est aggravée depuis. Du coup, on ne nous parle plus des fonds de pension...

Mais à côté de ces catastrophes que la crise nous a évitées, la dégradation générale de notre système social est à l’oeuvre - et le président prétend continuer ce qu’il appelle les réformes.

Oui, les manifestations du 29 janvier ont été ce « signal lourd » qui manquait aux multiples « signaux faibles ».
- Plans sociaux dans le secteur privé (ah la promesse de Gandrange, pendant le voyage de noces du président !)
- Réductions d’effectifs dans la Fonction Publique,
- Dégradation des couvertures santé et des enseignements,
- Allongement des départs à la retraite,
- Sauvetage sans contreparties des banques,
- Menaces sur l’indépendance des médias, etc

La promesse de Gandrange

La liste est longue des coups portés aux plus faibles et aux plus démunis.
Et ils sont bien loin, la confiance, le respect mutuel, la bonne foi qui devraient, paraît-il, fonder notre dynamisme.

Publié le mercredi 4 février 2009, par Paul Paboeuf.

Messages

  • Dans le monde de ce soir

    Un an après, élus et syndicats accusent Sarkozy d’avoir menti sur Gandrange

    Le 4 février 2008, à l’issue d’une visite très médiatisée de l’aciérie mosellane de Gandrange, Nicolas Sarkozy promettait, devant quelque 400 sidérurgistes, de maintenir l’activité de l’aciérie. Quitte à faire prendre en charge par l’Etat "tout ou partie des investissements nécessaires

    Un an après, élus et syndicats lorrains s’estiment floués : le 13 février 2008, tout en annonçant un bénéfice net 2007 de quelque 8 milliards d’euros, Lakshmi Mittal, le patron indien d’ArcelorMittal, avait fait valoir qu’une restructuration de Gandrange était « la meilleure solution pour la Lorraine », confirmant la suppression de 575 des 1 108 emplois du site.

    Depuis, « rien n’a été fait », accuse la députée socialiste de Moselle, Aurélie Filippetti, demandant que le chef de l’Etat « revienne à Gandrange pour s’expliquer ». Et de prévenir : « Aujourd’hui, les salariés l’attendent non pas avec des grains de riz, comme l’année dernière pour son voyage de noces, mais (...) avec des boulons. »

    Pour Jacky Mascelli, élu CGT au comité d’établissement de Gandrange, la promesse faite par M. Sarkozy aux « Gandranges » procédait d’un « discours trompeur et manipulateur ». « Le chef de l’Etat nous avait promis que si ArcelorMittal n’investissait pas à Gandrange, il trouverait une solution pour garantir l’emploi. Aujourd’hui, nous en sommes à essayer de faire respecter le plan social », ajoute, amer, le syndicaliste.

    LUC CHATEL BIENTÔT EN LORRAINE

    Selon lui, seulement 43 salariés ont bénéficié d’une mutation effective alors qu’il en reste 400 autres à reclasser. « En décembre, la production a été de 1 500 tonnes contre 90 000 tonnes par mois normalement. Le site tourne au ralenti et des mesures de chômage partiel sont imposées aux ouvriers alors que le groupe va annoncer prochainement 10 milliards de bénéfices pour 2008 », regrette M. Mascelli.

    En janvier dernier, élus et syndicats lorrains s’étaient déjà dit déçus par un plan de revitalisation du bassin de Gandrange présenté en préfecture à Metz. La construction d’une centrale à gaz Poweo, qui devait créer des centaines d’emplois, n’y figurait plus et un projet de formation aux métiers de la métallurgie ne concernait plus que 20 jeunes, au lieu des 120 prévus.

    Pour les sénateurs socialistes Jean-Marc Todeschini et Gisèle Printz, ce plan « sous-estime complètement l’impact de l’arrêt de Gandrange sur la sous-traitance ». « Au total, ce seront 3 500 emplois qui seront touchés par la restructuration où les sous-traitants ont été complètement oubliés », estiment-ils dans un communiqué rendu public mardi.

    Mardi, le secrétaire d’Etat à l’industrie, Luc Chatel, a déclaré qu’il serait « dans quelques jours en Lorraine pour la signature de deux conventions qui vont concrétiser les engagements qui avaient été pris par le groupe ArcelorMittal devant le président de la République ».

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  • La SBFM Lorient va perdre 237 emplois

    Près de la moitié de l’effectif de la fonderie est touchée. Une ligne de fabrication (sur trois) sera fermée.

    http://www.ouest-france.fr/actu/act...

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  • Sur la forme, on a vu et entendu du Sarkozy pur sucre ; « je je je, moi moi moi », parlant de lui à la troisième personne « le Président de la 5ème puissance mondiale », se comparant à l’envi avec le général de Gaulle.

    Pétris d’arrogance et de certitude, le président ne montre aucune remise en cause, aucun doute, aucune interrogation dans cette période de crise inédite, pire il reste accroché à ses boucs émissaires habituels les plus éculés : les 35h, les services publics, les fonctionnaires...

    On a découvert un président de l’UMP découvrant les inégalités entre la rémunération du capital et du travail, les délocalisations, les primes des traders, le fonctionnement des Edge Fund, les paradis fiscaux et la versalité des spéculations de la bourse. Tout cela avec un culot monstre et une fermeté de circonstance.

    Les mesures annoncées contre la crise sont très pauvres et n’auront aucun effet sur la situation actuelle et sur la vie des français.

    Une certitude : la politique du gouvernement restera totalement ancrée sur l’investissement. Elle sera renforcée d’autant plus par la suppression de la taxe professionnelle qui va conduire à plonger dans une situation encore plus difficile les collectivités locales.

    Il manque la deuxième jambe du plan de relance de l’économie ; le pouvoir d’achat. Tous les pays européens ont mis en place des programmes anti-crise qui tiennent debout : un volet investissement et un volet consommation. Nous sommes les seuls en France à avoir une politique unijambiste de lutte contre la crise. Les mesures sociales avancées sont extrêmement vagues (sur les allégements d’impôt ; suppression de la première tranche ou du dernier tiers ? augmentation des allocations familiales ? « je ne sais pas, »on verra"). Il faudra donc attendre et être vigilant sur les suites qui seront données. En tout état de cause on ne parle toujours pa d’augmentation du SMIC ou des minimas sociaux.

    Le partage des profits des entreprises est envisagé du bout des lèvres en trois tiers mais en période de crise, les rares profits distribués ne seront pas très lourds et on voit mal comment une telle mesure serait susceptible d’augmenter le pouvoir d’achat des français.

    Le plus choquant, le plus incroyable est encore d’entendre dans la bouche du chef de l’Etat que la baisse de la consommation en cette période de crise est « dans la tête ». Comment peut-on ignorer à ce point la réalité de son pays ?

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  • L’annonce par le Président de la République de la suppression de la Taxe Professionnelle en 2010 est surprenante, tant sur la forme que sur le fond.

    Sur la forme tout d’abord, apprendre à la télévision, que l’on va supprimer un impôt qui représente presque 30% des ressources des collectivités locales est assez étonnant... Une telle décision aurait supposé un minimum de dialogue avec les collectivités territoriales.

    Une telle annonce en pleine crise et sans aucune concertation préalable est pour le moins inopportune.

    Sur le fond, rien n’est dit sur la formule de remplacement de la TP, et ce n’est pas rien : il s’agit de trouver chaque année 25 milliards d’euros (et non 8 comme annoncé par le Président qui maitrise mal son sujet ... ou qui ment !) En outre, il faudra que la ressource de substitution soit pérenne si l’on veut que les collectivités territoriales, qui sont à l’origine de presque les 3/4 de l’investissement public dans notre pays, soient en mesure d’investir sur le long terme.

    Cela force à s’interroger sur la cohérence de l’exécutif qui par ailleurs cherche à mobiliser les collectivités autour de son plan de relance !

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  • Au cours de sa prestation télévisée, le Président a donné l’impression qu’il allait tenir compte de l’inquiétude des Français et de la gravité de la crise.

    Son vocabulaire a donc changé et il n’hésite pas à contredire (en paroles) tous les principes du libéralisme sur lesquels il a construit son image jusqu’ici.

    Il est cependant facile de voir qu’il ne s’agit que des apparences. A aucun moment par exemple, il n’a abordé les deux questions fondamentales qui expliquent l’ampleur de la crise et qui exigent des réponses : la faiblesse de la rémunération du travail et les ravages du libre échange sauvage. Et pourtant, l’évocation de ces thèmes fondamentaux et des réponses à apporter aux niveaux français, européen et mondial serait la seule façon d’être crédible et de montrer qu’il existe des solutions qui ne se limitent pas à des replâtrages hasardeux et à courte vue.

    Quant au changement de comportement (à la place du « je décide », c’est « je vais me concerter »), chacun a bien mesuré à quel point il s’agit d’apparence, quand Nicolas. Sarkozy propose par exemple aux partenaires sociaux de débattre de la « répartition des profits », sachant fort bien que ce n’est pas dans ce cadre qu’une telle décision pourrait se prendre.

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  • Les internautes précédents ont déjà dénoncé l’insuffisance des sommes mobilisées et le coté bancal du plan qui ne soutient ni la consommation, ni le pouvoir d’achat de nos concitoyens. Mais, en plus ce plan de relance n’est en rien le « new deal écologique », qui devrait tout à la fois permettre de soutenir l’activité immédiate et engager l’indispensable mutation de notre mode de développement.

    François Fillon vient d’annoncer une liste de 1000 projets pour une relance qui est totalement décalée et même sur bien des points, opposée aux objectifs du Grenelle de l’environnement …
    S’agissant du patrimoine de l’Etat, les sommes affichées ne semblent en rien être liées à des exigences de hautes performances thermiques et environnementales. Avec un peu de volontarisme, il eut été possible de répondre rapidement à l’exigences de hautes performances environnementales.

    L’argument généralement utilisé par le gouvernement est que les projets ne seraient pas prêts, et pour cause. Depuis son arrivée au pouvoir Nicolas Sarkozy n’a qu’un mot à la bouche : restrictions budgétaires. Aucune vision planificatrice, aucuns grands défis d’avenir portés par l’Etat en lien avec les collectivités locales pour entrer dans l’ère nouvelle du développement économe en énergie, en matière première et durable. Aucun travail avec les filières industrielles pour qu’elles puissent innover avec la perspective de produire mieux, autrement et en lien avec les nouveaux débouchés écologiques….

    Déjà la relance est insuffisante mais si de surcroit l’avenir n’est pas préparé, Nicolas Sarkozy portera une très, très lourde responsabilité et son esbroufe devra tôt ou tard se confronter à la réalité !

    - Il faudrait lancer un plan de développement des énergies renouvelables

    - Il faudrait avec les agences de l’eau rattraper notre retard dans la restauration du bon état écologique des rivières, fleuves et eaux souterraines.

    - Il faudrait avec la filière du bâtiment un grand accord sur la rénovation du parc de logements sociaux , des bâtiments publics et sur la formation des travailleurs aux nouvelles techniques du développement durable

    Pour cela, il faudrait d’abord retrouver l’Etat stratège et non l’Etat balloté par le fait du prince et subissant la conjoncture….

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  • C’est l’AFP qui le dit, Nico et Carla font de la bronzette depuis jeudi 5 février sous le soleil de mexico, en attendant la visite officielle prévue lundi 9.

    Voir en ligne : sur le post.fr

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