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Un bulletin municipal, pour quoi faire ?

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Plus de bulletin municipal mensuel, voilà un magazine municipal tous les deux mois, avec plus de photos, moins de texte. Passons sur les couacs des premiers numéros, en partie corrigés, pour nous poser les questions de fond : à quoi sert un bulletin municipal ? Du point de vue des lecteurs : leurs attentes, leurs besoins ? Du point de vue de la commune : les objectifs visés, les moyens pour les atteindre ? Et voyons ce que nous apporte - ou pas - le nouveau magazine.

La tentation de la propagande

La chose est un peu passée de mode : longtemps, les publications municipales n’ont été que la mise en scène de la propagande des élus. Le Canard enchaîné y a longtemps consacré une rubrique intitulée « Ma binette partout », qui tenait le compte des photos du maire/député/conseiller général dans les publications locales. Il en reste quelques traces comme le montre cet article du blog d’opposition du Vésinet (78).

Jamais les élus Questembertois, pas plus ceux d’aujourd’hui que ceux d’hier - car le bulletin municipal existe depuis les années 70 – ne sont tombés dans de tels travers. Même s’il y a toujours la volonté de présenter l’action municipale et la vie locale sous les meilleurs jours.

Faire communauté !

Pour les habitants, le bulletin municipal contribue à donner un sentiment d’appartenance. Il est donc nécessaire de montrer qu’on est bien chez nous et de souligner la force de notre vivre-ensemble, comme on dit maintenant. D’où une attente forte de rubriques comme l’état-civil, les autorisations d’urbanisme, l’agenda, dont l’absence a été regrettée dans le premier numéro publié en janvier.

Quand on s’éloigne de son clocher, l’intérêt tend à baisser : le magazine publié par le Conseil départemental du Morbihan n’est pas attendu comme le bulletin municipal et il n’est pas lu d’aussi près ! On comprend aussi que la Communauté de Communes se soit dotée d’un bulletin : il s’appelait le Lien commun, marquant ainsi la volonté de construire collectivement un projet de territoire à l’échelle de la communauté. Il s’appelle aujourd’hui plus banalement Lettre d’info, mais la parution est plus régulière. Car la régularité et la fréquence de publication sont essentielles. Dès 1995, nous avions décidé de produire un bulletin mensuel ; quitte à en faire varier la pagination, ce qui permettait de s’adapter à l’actualité communale.

(In)former le citoyen

Le bulletin municipal est attendu... et il est lu avec attention. Cela confère une responsabilité au maire qui est « directeur de la publication » même s’il n’écrit pas personnellement autre chose que son éditorial (et encore, pas toujours...) L’objectif central doit rester l’information des habitants sur les affaires de la commune et donner à tous les moyens de comprendre les enjeux de l’action conduite par la municipalité. Une gageure bien difficile à tenir : un espace limité, la nécessité d’être compris par tous, tout en évitant d’ennuyer !

Mais il est important aussi d’élargir le champ de l’information pour éclairer aussi bien sur le contexte que sur les valeurs qui sous-tendent l’action municipale : comment peut-on parler de « démocratie participative » si les citoyens n’ont pas les moyens de s’informer et de se former.

Alors qu’en est-il du nouveau magazine municipal ?

Regrettons d’abord qu’il ne paraisse que tous les deux mois : ce qui conduit à distendre le lien civique. Le bulletin est très aéré, moins dense, et du coup, plus agréable à regarder, plus attrayant. Encore faudrait-il que les illustrations enrichissent l’information et ne soient pas qu’un simple décor !

La volonté d’informer (et de former) le citoyen s’affiche dans la rubrique « à la une. » Mais les dossiers présentés dans les 3 premiers numéros sont bien décevants. Ainsi, la présentation du PLUi semble se réduire à l’exposé des contraintes. Citons cette phrase de Mme Martin : « le travail sur le PLUi nous contraint à penser à ce que sera la ville dans dix ans » À aucun moment, le dossier n’évoque les réflexions qui ont abouti au PADD, au projet d’aménagement et de développement durables, à l’échelle de Questembert Communauté.

Au passage, nous avons relevé avec amusement cette phrase dans le texte de Mme Martin : « le projet de l’ISSAT n’est pas seulement voué à fournir des logements, nous avons imaginé que cet endroit devienne un carrefour piétonnier qui permette de relier la place de la Tour Belmont à la place du 8 mai et qui offre une connexion jusqu’à la nouvelle maison pluridisciplinaire de santé ». « Nous avons imaginé » Un peu culotté de reprendre sans vergogne les schémas élaborés dans le cadre de la réflexion sur une ZAC multisites ! Voir ici la page 10 du document qui présente le scénario pour le quartier Il faudrait savoir rendre à César...

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Un scénario déjà imaginé en mai 2013

Le document entier présentant les scénarios au comité de pilotage de mai 2013 est accessible ici.

Dans le numéro 2, la rubrique était centrée sur le cheval territorial... D’accord, c’est un beau sujet, mais de là à y consacrer 6 pages ? Sans d’ailleurs faire référence à l’historique du dossier : monté par Jacqueline Le Léap dans le mandat précédent, il avait été accepté par la Région. Rendre à César...

Le magazine n 3 est centré sur la gestion de l’eau, un vrai sujet qui aurait mérité un traitement plus approfondi.

Le budget communal en 25 lignes !

Mais dans ce numéro, il est aussi question du budget communal, en 25 lignes, 150 mots environ, plus un graphique... sauf à considérer que le zoom sur la restauration scolaire est une information budgétaire essentielle. Avec une présentation objective de la fiscalité ! Les taux sont inchangés, même pour la taxe d’habitation, non mentionnée, (oubliée sans doute ? ) Eh oui, c’est absolument vrai... sauf qu’avec la suppression de l’abattement général à la base, certains vont voir la TH augmenter de 15 %, d’autres ne percevront pas l’augmentation du fait des réformes du gouvernement (Merci Macron, dit l’adjoint aux finances).

Puis vous tournez la page... dont les deux tiers (environ 40 lignes, 250 mots, plus une grande photo) sont consacrés à un sujet bien plus important : « un nouveau compagnon pour Ulysse » un deuxième cheval territorial.

Le saviez-vous ?

De temps à autre, le magazine vous tire l’oeil vers des informations considérées comme importantes... dans des encadrés intitulés « le saviez-vous ? » Un procédé journalistique commun, mais efficace.

Oui, le saviez-vous ? Saviez-vous que tous les documents du PLU intercommunal qui ont été présentés au conseil communautaire du 16 avril (et en réunion privée du conseil municipal le 14 mai) sont accessibles sur le site de la communauté de communes ? C’est ici sous le titre « Le PLUi arrêté »

Non vous ne le saviez-pas, et pour cause, ce n’est pas évoqué dans le magazine municipal ! il s’agit pourtant d’une information essentielle : chacun peut prendre connaissance du diagnostic initial, du PADD, des Orientations d’aménagement et de programmation, du règlement graphique (les cartes des zonages par quartier), etc.

Posez-vous cette autre question : saviez-vous que se déroule en ce moment, jusqu’au vendredi 8 juin, une enquête publique sur la création d’un deuxième projet éolien, sur la commune de Malansac mais tout près des communes de Pluherlin, Questembert, Limerzel ?

Non, vous ne l’avez pas appris par le magazine municipal. Et pourtant, c’est un sujet qui mérite l’attention. Le conseil municipal aurait même dû en délibérer.... Et vous pouvez donner votre avis sur ce projet dans le registre d’enquête en mairie de Malansac ou simplement par mail, à l’attention de Mme la Commissaire Enquêteur, mairie@malansac.fr

Magazine municipal, un bilan provisoire : changement esthétique, effondrement du contenu !

Publié le mardi 29 mai 2018, par Paul Paboeuf.

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