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Le bonheur est dans le PIB ?

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Le PIB (produit intérieur brut) est l’étalon de comparaison à l’échelle mondiale : le PIB par habitant est parmi les plus faibles à Madagascar, il est très élevé dans nos pays du G7, du G8 ou même du G20. Mais il mesure la richesse produite en faisant la somme des valeurs ajoutées : c’est un agrégat contestable et contesté. D’autres, à la suite d’Amartya Sen, ont proposé un IDH (indice de développement humain) qui s’appuie sur trois données essentielles : l’espérance de vie, le niveau d’éducation et le niveau de vie.

Voir en ligne : Pour distinguer les deux avec La Croix

Dès 1968, Robert Kennedy mettait en cause la dictature du PIN (GNP en anglais) dans ce discours prononné trois mois avant son assassinat (traduction au-dessous)

A écouter sur youtube ici

Il est évident que depuis trop longtemps nous avons sacrifié les qualités personnelles et les valeurs de la communauté dans le seul but d’accumuler toujours plus de biens matériels.

Notre PIB est maintenant estimé à 800 milliards de dollars/an, mais ce PIB, si nous évaluons les E-U d’Amérique sur cette base...

...alors notre PIB doit aussi comprendre, et l’empoisonnement de l’air, et la publicité des cigarettes, et les ambulances pour nettoyer nos autoroutes des carnages. Il comprend aussi les serrures spéciales de nos portes de maison, et les prisons pour ceux qui les forcent.

Il comprend l’abattage des séquoias et la disparition de nos beautés naturelles dans le chaos urbanistique.

Il tient compte de la production de napalm, et des missiles à tête nucléaire et des blindés que la police utilisent pour réprimer les soulèvements dans nos villes.

Il comprend les fusils et couteaux utilisés par les assassins, et les programmes télévisés célébrant la violence...pour vendre les jouets à nos enfants.

Le PIB ne tient pas compte de la santé de nos enfants, de la qualité de leur éducation et du bonheur de leur jeu.

Il ne considère pas la beauté de notre poésie ou la solidités des liens familiaux ou
l’intelligence de nos discussions publiques par rapport à nos représentants.

Il ne mesure ni notre subtilité ni notre courage, ni notre sagesse, ni notre connaissance, ni notre compassion, ni notre dévotion à notre pays.

En clair, il tient compte de tout sauf de ce qui rend la vie vraiment digne d’être vécue.

Il peut tout dire sur l’Amérique, excepté ce pourquoi nous nous sentons fiers d’être Américains.

NB : Pour ceux qui voudraient l’intégrale du discours prononcé à l’Université du Kansas le 18 mars 1968, c’est ici (l’extrait sur le PIB est aux alentour de la 16ème minute)

Publié le dimanche 22 septembre 2013, par Paul Paboeuf.

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