Un département engagé dans le développement durable
Après le Forum de Pontivy
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Militants, sympathisants, experts, mais aussi simples citoyens conscients des enjeux se sont retrouvés pour débattre et réfléchir sur les enjeux du développement durable vus à l’échelle du département du Morbihan. Ils étaient près d’une centaine pour ce deuxième forum départemental de la gauche.
Après l’accueil par Henri Le Dorze, conseiller général de Pontivy et premier adjoint au maire, Serge Moelo, maire de Silfia, conseiller général de Cléguérec, et fondateur de l’association Bruded, a donné le ton de la journée : que la notion de développement durable ne soit pas un concept creux, un badigeon de vert sur des pratiques inchangées.
Un agenda 21, pour de vrai : l’exemple du Finistère
Michaël Quernez, vice-président du conseil général du Finistère,
a souligné la nécessité d’impliquer au-delà des élus, l’ensemble des personnels dans la démarche agenda 21. Engagé dès 2003, à une époque où dans le Morbihan, les simples mots de développement durable provoquaient la colère ou les moqueries de la droite, l’agenda 21 du Finistère s’est traduit dans 5 grandes orientations déclinées ensuite en 122 actions. En 2009, une étape nouvelle a été franchie avec la définition d’un « projet stratégique » qui implique aussi bien les élus que les agents et les acteurs de la société civile : universitaires, militants associatifs, entrepreneurs, etc.
La Région Bretagne, du guichet au projet
La Région Bretagne avait créé le FAUR, Fonds d’Aménagement Urbain Régional, qui avait été un levier puissant pour l’amélioration des centres-bourgs et leur équipement. Mais c’était dans une logique de guichet : vous aviez droit à tant de subvention pour votre rénovation de bourg. Sous l’autorité de Jean-Yves Le Drian, la Région Bretagne, dès 2004, a mis en place, l’Eco-Faur, qui insiste sur la notion d’urbanisme durable. Cela n’a pas été sans grincements de dents au départ, mais la procédure est bien comprise aujourd’hui et l’Eco-Faur est devenu incontournable. Isabelle Thomas, vice-présidente du Conseil Régional, a présenté la démarche et les résultats : « La moyenne des aides s’établit à 70 000 euros par projet, et des interventions financières dans le cadre du volet études de l’éco-Faur s’ajoutent à ces montants, indépendamment de l’appel à projet. Cela permet aux plus petites communes de bénéficier d’aides au financement d’études stratégiques et pré-opérationnelles, en amont des projets. »
Mais elle a souligné la nécessité pour tous les élus de faire un travail permanent d’éducation populaire pour partager leurs projets.
En Côtes d’Armor, la vision prospective
Pour Jean-Luc Derrien, chargé de mission au Conseil Général des Côtes d’Armor, le département possède la taille pertinente pour la démarche prospective qui permet d’anticiper les changements : « Il faut lever la tête pour regarder loin devant. » Cette démarche demande du temps pour que tous les acteurs puissent s’impliquer : élus, organisations professionnelles, associations, experts, mais aussi les citoyens qui sont les premiers experts de leur vie quotidienne. « C’est en quelque sorte faire appel à l’intelligence collective de tout un département. » Jean-Luc Derrien a aussi insisté sur la nécessité de l’évaluation et de l’ajustement au fil de l’eau : « l’agenda 21, quand c’est fini, ça recommence. »
Pays de Rennes, un territoire archipel
Philippe Tourtelier, député d’Ille-et-Vilaine, a été maire de La Chapelle des Fougerets et vice-président de Rennes Métropole jusqu’en 2008. A ce titre, il a participé activement à la construction de la politique d’urbanisme du district, puis de la communauté d’agglomération. C’est ainsi qu’a été élaboré le concept de territoire archipel : une coopération territoriale qui reconnaît le mélange urbain-rural avec comme objectifs la qualité de la vie et la solidarité. Cette démarche pourrait sans doute se transposer au niveau du département du Morbihan où trop souvent la droite joue la ruralité contre la ville.
Daniel Cueff, conseiller régional et délégué au Foncier de Bretagne, a insisté sur l’évaluation de l’action publique, mais pas celle qui se contente d’indicateurs chiffrés, prétendument objectifs : l’évaluation doit être d’abord la confrontation avec les valeurs ! Du coup, il prône la suppression des postes d’adjoints ou de vice-présidents dédiés au développement durable pour qu’il y ait une véritable transversalité de l’action et de la réflexion. Ainsi, plutôt que de se contenter de viser la construction BBC, il invite à produire des logements pour les ménages à bas revenus.
En conclusion de cette journée riche d’échanges et de réflexion, Hervé Pellois, président du groupe de gauche du Conseil Général, a évoqué ce que pourrait être un Morbihan piloté par une majorité de gauche : « Notre projet de gauche s’inscrira dans la réalité sociale du Morbihan, en s’appuyant sur les trois fondements du développement durable, l’environnement, l’économique et l’humain. Dans un contexte de plus en plus incertain, il importe que la politique du département se décline dans des priorités fondées sur les valeurs de la gauche. »
Publié le dimanche 28 novembre 2010.
Post-scriptum
Le prochain forum aura lieu à Ploemeur le 11 décembre, à la salle Océanis.