Accueil > Politique > Un coup de pied à Chirac sur les fesses de l’Europe ?

Un coup de pied à Chirac sur les fesses de l’Europe ?

Ne pas se tromper de vote

    Partager : sur Facebook, sur Twitter, sur Google+.

Dimanche 29 mai, nous dirons oui ou non à la Constitution Européenne. Et pour beaucoup d’entre nous, la tentation sera forte d’utiliser le bulletin de vote pour dire non à Chirac, non à Raffarin, non à la politique menée par la droite depuis 2002, politique qui a conduit à aggraver le chômage, à augmenter les charges pour les plus pauvres. Mais ne nous trompons pas, Raffarin va partir, c’est sûr, mais Chirac le remplacera par un autre premier ministre pour la même politique. Non, comme le dit, Josep Borell, président du parlement européen, « il ne faut pas donner un coup de pied à Chirac sur les fesses de l’Europe ».

Voir en ligne : Le oui des socialistes

Le président Chirac est de plus en plus impopulaire et il paie là le prix des innombrables promesses non tenues ; quant à son premier ministre, chacune de ses déclarations contribue à faire baisser le oui dans l’opinion. Quel que soit le résultat, Raffarin va passer à la trappe et Chirac, lui, restera jusqu’en 2007. Ce n’est pas leur sort qui est en balance, c’est l’avenir de l’Europe et l’avenir de la France qui sont en jeu.

L’avenir de l’Europe, parce que si le non l’emporte, elle s’arrête au traité de Nice. Bien sûr, les discussions reprendront, mais très lentement, et les positions françaises seront fragilisées face aux libéraux qui sont majoritaires un peu partout et pour qui tout ce qui peut ressembler à des clauses sociales ou à une harmonisation fiscale est à rejeter. L’Europe ne sera vraiment qu’un marché et pour longtemps.

Que le oui l’emporte et la Charte des droits fondamentaux deviendra une base juridique pour faire avancer les droits sociaux dans tous les pays d’Europe. Et par exemple, la question de l’adhésion de la Turquie, qu’on agite pour faire peur, est interdite pour le moment, du simple fait que le traité interdit la peine de mort. Si au contraire, le non est majoritaire, la Charte « proclamée » à Nice restera au stade du voeu pieux sans effet concret ! Si le oui est gagnant, les services d’intérêt général, les services publics, selon l’expression française, seront constitutionnalisés, eh oui ! puisque chaque état reste maître de l’organisation, du financement et donc des subventions de ces services. Quant à l’éducation et la santé, ils restent placés hors concurrence !

Mais pour certains tenants du non, pas besoin de s’embarrasser de la réalité du texte. Emmanuelli par exemple a osé dire que le traité mettait en danger la laïcité, le droit au divorce, l’interruption volontaire de grossesse. Et puis ils nous ont expliqué que le traité de Nice n’était valable que jusqu’en 2009 alors que comme tous les traités, il reste valide tant qu’il n’a pas été abrogé. Quant à la renégociation...

En fait, contrairement à ce qu’affirment les partisants du non, c’est une Europe plus démocratique, plus sociale que dessine la Constitution. Elle rend du pouvoir aux citoyens et à leurs élus. Et d’ailleurs, toute la gauche européenne, les partis socialistes et les syndicats, à l’exception de l’ultra gauche et de quelques syndicats français, approuvent cette constitution. Le libéralisme n’a pas besoin de Constitution, il veut le laisser-faire pour mieux exploiter les femmes et les hommes à son profit.

Publié le samedi 21 mai 2005, par Paul Paboeuf.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Lien hypertexte

(Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)

Ajouter un document