Accueil > Politique > Les cantons rêvés de la droite départementale

Les cantons rêvés de la droite départementale

    Partager : sur Facebook, sur Twitter, sur Google+.

La réforme des scrutins départementaux votée récemment prévoit deux représentants par canton, un homme et une femme, de façon à organiser la parité dans des assemblées très majoritairement masculines. La loi impose aussi un redécoupage des cantons pour une représentation plus égalitaire au regard de la population : 2250 habitants à Groix, et pas loin de 45000 pour celui de Vannes-Est. Mais quelle sera la nouvelle carte ? Ouest-France s’est fait le relais de celle dont rêve F. Goulard, une carte qui maintiendrait le département sous la coupe de la droite au moins pour le prochain siècle.

Voir en ligne : Ouest-France a bien relayé la communication de F. Goulard

Organiser la parité

Elus sur leur nom personnel, les conseillers généraux sont d’abord des notables, et donc surtout des hommes, à quelques exceptions près. On a vu d’ailleurs, du fait de l’élection de Joël Labbé au Sénat, puis de Hervé Pellois à l’Assemblée, arriver deux femmes au conseil général. Selon l’expression habituelle, le féminin de candidat est... suppléante.

La nouvelle loi impose de fait la parité : une double candidature, un homme, une femme, pour chaque canton. Avec en appui, une paire de suppléants, une femme, un homme. Après les élections de 2015, les conseils départementaux seront paritaires, et c’est déjà une vraie révolution.

Rééquilibrer la représentation entre l’urbain et le rural

Malgré le rédécoupage de 1982, qui avait permis de créer 3 cantons au lieu de 2 à Vannes et à Lorient et de définir le canton de Lanester, les écarts de population entre cantons sont restés très importants avec une très forte représentation des secteurs ruraux : Mauron, la Trinité-Porhoët n’atteignent pas 6000 habitants. Les 5 cantons les plus peuplés rassemblent 176000 habitants, tandis que les conseillers généraux de Belle-Ile, Groix, La Trinité-Porhoët, Mauron et Cléguérec se mettent à 5 pour représenter 26 000 habitants. En réduisant à 21 le nombre des cantons, la nouvelle organisation donne l’occasion de rééquilibrer la donne autour d’une moyenne de 35 000 habitants.

Cela dit, il faut quand même éviter que les cantons ruraux ne deviennent trop grands : quel contact les élus pourraient-ils avoir avec leurs mandants, si les distances sont trop grandes, si les cantons ne sont pas un peu fondés sur les territoires de vie ? Pour reprendre le mauvais exemple du découpage de Marleix en 2009, on voit la difficulté pour le député Paul Molac de faire le lien antre Pénestin et Brignac. Comme dans la circonscription de Pontivy où les habitants de Sulniac ou La Vraie-Croix ont le même député que ceux du Sourn ou de Croixanvec.

F. Goulard : un redécoupage pour l’éternité de la droite

Le législateur a prévu quelques garde-fous pour éviter les dérives des forcenés des ciseaux à dentelle ; malgré tout, la droite départementale craint que la gauche ne suive les mauvais exemples qui avaient été donnés par le découpage Pasqua de 1986 (voir ici une analyse sur le pays de Lyon) ou celui plus récent ciselé par M. Marleix en 2009 (voir ici le travail de dentelle dans le Tarn). Ces charcutages n’ont pas forcément eu les effets espérés puisqu’ils n’ont pas permis à la droite de faire élire le fils Guéant, ni de conserver le siège de F. Goulard.

Craignant donc que la gauche ne profite de la situation, le président du Conseil Général a pris les devants et proposé son découpage... dans la droite ligne de Pasqua et de Marleix. On fait la part du feu du côté de Lorient et à Vannes, mais pour le reste, on s’arrange pour noyer les communes un peu à gauche dans un océan de droite, de façon à garder la majorité à la droite pendant des décennies. « On a travaillé par agglomération de cantons existants, en préservant une logique de territoires, mais en évitant de suivre les périmètres des intercommunalités, » disent-ils la bouche en coeur. Il faudra expliquer ce que peut être une logique de territoires qui ne tient pas compte des intercommunalités. Mais, affirme F. Goulard, « c’est un document de bon sens. » Personne n’est obligé de le croire.

JPEG - 38.8 ko
Les futurs cantons selon F. Goulard

Publié le lundi 29 juillet 2013, par Paul Paboeuf.

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Lien hypertexte

(Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)

Ajouter un document