La Gauche morbihannaise lance sa campagne

Le canton de Vannes-Centre, symbolique et stratégique

Accueillant les militants et sympathisants, Nicolas Le Quintrec a bien montré l’enjeu de l’élection du canton de Vannes Centre où il se présente, avec Anne Camus comme suppléante, en candidat de la gauche morbihannaise contre celui qui se voit déjà à la tête du département, le député-maire de Vannes, François Goulard. « Les Vannetais rejettent son autoritarisme, son mépris. » Nicolas Le Quintrec propose une gouvernance fondée sur le respect et la concertation au lieu des décisions prises en petit comité et imposées à tous, élus majoritaires compris.

Anne Camus, élue Bretagne Ecolologie à la Région et suppléante de Nicolas Le Quintrec, a souligné les enjeux environnementaux qui s’imposent aussi bien au pays de Vannes qu’à l’ensemble du Morbihan. Le maire de Vannes est un adversaire farouche et retors du projet de Parc Naturel du Golfe, qui est pourtant une nécessité pour l’avenir du territoire. Anne Camus met en avant la démarche du plan climat territorial, qui va bien plus loin que l’agenda 21 « décoratif » adopté par la majorité du conseil général. Il n’est plus possible de gaspiller nos ressources, qu’elles soient financières ou naturelles : surconsommation d’énergie, surconsommation d’espace, le Morbihan doit s’imposer l’économie s’il veut accueillir décemment les milliers de nouveaux habitants qui vont s’installer chez nous dans les 30 années qui viennent.

Réforme territoriale, retour en arrière

Odette Herviaux, sénatrice, a insisté sur la séquence électorale qui s’ouvre avec ces élections cantonales : après mars, il y aura en septembre, le renouvellement partiel du Sénat, et le Morbihan sera concerné ; puis viendra 2012, avant le renouvellement des élus locaux en 2014. La victoire aux cantonales est nécessaire pour garder en Morbihan un poste au Sénat, d’autant que l’hypothèse que la majorité change de camp au Sénat n’est pas utopique. La réforme territoriale, imposée par Sarkozy, est un vrai retour en arrière : il fallait simplifier et le résultat conduit à l’inverse ! Et les préfets ont une feuille de route pour redessiner la carte des intercommunalités sans trop s’embarrasser des élus locaux. En fait, la seule idée à retenir de cette réforme, c’est une chimère, le conseiller territorial, à la fois départemental et régional, et un mode de scrutin calculé pour redonner le pouvoir à la droite dans les départements et les régions.

Un département engagé dans le projet régional

Je ne resterai pas inerte pendant cette campagne, et d’abord parce que je suis Morbihannais, a dit Jean-Yves Le Drian
qui veut que le département du Morbihan trouve enfin sa place aux côtés des autres dans le projet régional. Il faut se rappeler comment la droite, et au premier plan le maire de Vannes, a bataillé contre l’Etablissement Public Foncier, alors que c’est un instrument indispensable si on veut réguler la pression foncière provoquée par l’arrivée des nouvelles populations.

Jean-Yves Le Drian a salué l’accord passé pour les cantonales dans le Morbihan entre le PS, Bretagne Ecologie et les candidats divers gauche, en soulignant la richesse apportée au niveau régional pour la mise en oeuvre d’un projet cohérent. « Il y a les écologistes du discours, et il y a les écologistes de l’action, ceux qui sont capables de faire avancer les sujets en acceptant des compromis, tout en gardant l’ambition du moyen terme. »

Revenant sur la réforme territoriale, il a affirmé que ces élections étaient marquées par la recentralisation voulue par le gouvernement pour mettre au pas les collectivités territoriales et les étrangler financièrement. L’autonomie fiscale des Régions - et des départements - est réduite comme une peau de chagrin. « Le gouvernement décide... et c’est à nous de payer ! Un exemple récent : pour financer la RN 164, la Région doit avancer la part de financement de l’Etat ! »

Morbihan, un nouvel élan, ul lañs nevez

La conclusion revenait à Hervé Pellois, conseiller général et maire de St-Avé, chef de file du groupe de Gauche au Conseil Général. D’emblée, il s’est posé en futur président de l’Assemblée départementale. Comme l’ont dit Jean-Yves Le Drian, Odette Herviaux, mais aussi Anne Camus et Nicolas Le Quintrec, il en a la carrure, les compétences et surtout les qualités humaines d’écoute et d’attention aux autres.

Partant des prévisions démographiques de l’INSEE (200 000 habitants de plus en 2040), il y voit à la fois une chance et un défi : plus d’habitants mais aussi un vieillissement plus accentué. « Il nous faut anticiper, corriger et répondre aux besoins futurs des Morbihannais, lutter contre les inégalités, rééquilibrer le développement territorial, économiser nos ressources naturelles ; en somme, donner un nouvel élan au Morbihna, un élan citoyen. »
Le projet de la gauche morbihannaise s’articule en trois volets :
 un Morbihan plus solidaire, partenaire de la jeunesse, des familles et des plus fragiles ;
 un Morbihan plus proches des territoires et des acteurs socio-économiques ;
 un Morbihan éco-pionnier, autour d’un plan climat énergie.

Pour ce nouveau projet, il faut une nouvelle méthode fondée sur la concertation, la transparence et l’évaluation des politiques publiques. « Nous proposerons une conférence annuelle des acteurs économiques et sociaux et nous lancerons une réflexion prospective Morbihan 2030. Nous nous appuierons sur le dynamisme de la Bretagne impulsé par la majorité régionale et les autres départements bretons. »