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Impôts locaux, la nécessité de la réforme

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Septembre et octobre, le percepteur vous a écrit pour collecter les Taxes Foncières et la Taxe d’habitation. Ceux qui ont regardé un peu en détail leur feuille de Taxe d’habitation auront constaté qu’à côté de la part communale, apparaît une colonne intitulée « Intercommunalité ». Comment ? Sans crier gare, votre communauté de communes ou communauté d’agglo vous a collé un nouvel impôt ? Et quand cette colonne existait déjà, le chiffre a fait un bond prodigieux.

La réponse est tout autre : le gouvernement a supprimé la taxe professionnelle et a transféré aux communautés la part de taxe d’habitation que percevait le conseil général. La plupart des communautés ont voté des taux qui ne changent rien à cette part, qui apparaît sur votre avis d’imposition...

Alors, ça ne change rien ? Non, pour la plupart des ménages, rien ne change puisque beaucoup de communautés ont choisi de ne pas toucher aux taux. La colonne intercommunalité remplace la colonne département de l’impôt 2010.

Pour les communautés, cette part de TH remplace les pertes liées à la suppression de la Taxe Professionnelle, qui était leur principale ressource fiscale, la seule même, pour les Communautés à TP unique comme la nôtre. C’est compliqué ? Oui, mais avec l’exemple de la CC de Questembert, c’est peut-être plus clair.

Avant, les entreprises payaient à la communauté un total de 2,7 millions d’euros dont la communauté reversait 1,4 million aux communes. De leur côté, les ménages des 13 communes payaient au Conseil Général un total de 1,8 M€ de Taxe d’habitation. Oui le département prélevait cette sommes sur notre territoire et certains pourraient se demander quelles retombées les habitants en recevaient. Cette TH départementale vient désormais à la communauté, c’est la nouvelle colonne intercommunalité de l’avis d’imposition. D’autre part, la fiscalité des entreprises n’apporte plus qu’environ 1,8 M€ à la CC. Si vous faites les additions, vous voyez que la communauté a, théoriquement, des ressources financières supérieures à celles d’avant la réforme... Avantage gommé par le prélèvement du Fonds National de Garantie Individuelle de Ressources (FNGIR), prélèvement qui s’élève à plus d’un million d’euros. Fin octobre, la Communauté vient d’en avoir la notification officielle, en attendant peut-être une nouvelle notification. En résumé, la Communauté perçoit des ménages de son territoire un million d’euros qu’elle reverse au fonds national.

La suppression de la TP a d’abord eu pour objet et donc pour effet de baisser la fiscalité des entreprises : l’Etat s’est privé de 8 milliards d’euros de recettes. Alors que les déficits s’accumulent et que la dette se creuse. La suppression de la TP a aussi provoqué un bouleversement de la fiscalité locale : le lien entre les entreprises et leur territoire s’est distendu, une part des taxes ménages des territoires à dominante résidentielle disparaît dans le trou noir du FNGIR. La complexité du dispositif financier mis en place pour remplacer la taxe professionnelle est telle qu’il est difficile, voire impossible, pour les collectivités de contrôler leurs recettes. Quant aux citoyens, il n’est pas sûr qu’ils comprennent bien comment ça marche, surtout que personne du côté de ceux qui ont pris cette décision (le gouvernement Sarkozy) n’a cherché à leur expliquer.

François Hollande a bien raison : la réforme fiscale sera une des clés de l’élection présidentielle, mais surtout la seule voie pour dégager des ressources et mener une politique de changement.

Publié le lundi 21 novembre 2011, par Paul Paboeuf.

Messages

  • Gérard Filoche analyse la situation financière de la France, et pointe les responsabilités de Sarkozy et de son gouvernement.

    Comment et de combien Sarkozy nous a endetté ?

    Sarkozy = 196 milliards de recettes en moins en 2009 et 5 années de pertes de recettes non compensées.

    Tout l’article est ici

    Pour vous donner envie,quelques citations :

    Selon le Conseil des prélèvements obligatoires (« Entreprises et niches fiscales et sociales », octobre 2010) : les 3 principales niches fiscales (elles concernent toutes les trois l’impôt sur les sociétés et avantagent les grands groupes), créées par la droite avant 2007, représentent un manque à gagner de 62,4 milliards d’euros.

    ou encore

    La baisse du taux de l’impôt sur les sociétés (avant même les niches fiscales) : de 50 % à 34,6 % aujourd’hui a un coût pour les finances publiques de 20 milliards d’euros en 2010 (Rapport de la Cour des comptes 2010).

    Le rapporteur UMP, Gilles Carrez de la commission des Finances de l’AN estimait (en 2010) que les années 2000 étaient : « 10 années de pertes de recettes non compensées ».

    Et il cconclut :

    Ne cherchez pas pourquoi ça va mal partout, dans les écoles, les hôpitaux, les banlieues, l’emploi, la croissance, nos salaires baissés, Sarkozy a tout étouffé, tout détourné, tout provoqué. Délibérément. Savamment.

    Prenez votre temps, lisez tout l’article

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