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Résultats 1er tour Régionales à Questembert

Résultats tout à fait satisfaisants : la liste Bretagne solidaire créative responsable de Jean-Yves Le Drian est en tête avec 47% des voix, largement devant la liste de la préfète juste au-dessus de 20% et devant les Verts à 11,3%.

Un regret : la trop faible participation 46%.

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Publié le dimanche 14 mars 2010.

Messages

  • Bravo pour ces résultats qui confirment le soutien que les Questembertois vous apportent de façon constante depuis plusieurs années. Vos adversaires tentent de vous salir, mais les Questembertois ne les prennent pas au sérieux.

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  • Pas d’accord pour le second tour

    Oui c’est regrettable, mais Le Drian avait offert aux Verts de continuer dans la majorité à laquelle ils appartenaient. Certains ont accepté et j’en connais quelques uns, ce sont des écologiques engagés pour de vrai, ce sont aussi des acteurs responsables de la vie publique. D’autres ont préféré le rêve du score extraordinaire des Européennes. Malgré l’étiquette, je devrais dire la « marque » commerciale Europe Ecologie, leurs résultats sont moyens, bien au-dessous de leurs châteaux en Espagne et ils auraient voulu leur part de la victoire... alors qu’ils ont critiqué violemment la liste Le Drian, et surtout leurs anciens amis, qu’ils considèrent comme des traitres. J’en ai même entendu les comparer à Besson !

    Quant à ceux qui disent qu’il aurait fallu suivre les instructions de Paris, du parti socialiste ou du parti des Verts, il faut leur rappeler que la liste de le drian c’est un liste de Bretons pour la Bretagne avec un projet élaboré par les Bretons pour la Bretagne.

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    • Bonjour,

      C’est la méthode de Le Drian qui est contestable. Selon les différents scores et la méthode de répartition proportionnelle des sièges en pareil cas, il devrait y avoir eu 14 sièges proposés à la liste verts/udb et non 10. En fait Le Drian avait tout simplement décidé avant le premier tour et sans être très clair sur ce point avec ses colistiers, de ne pas faire alliance avec cette liste au second tour (liste qui avait eu « l’outrecuidance » de présenter son propre programme - quel crime de lèse majesté !).

      Comme pas mal d’élus socialistes, il y a toujours beaucoup d’arrogance à l’égard des autres listes de gauche dont les thèmes fétiches (écologie, social...) servent souvent plus d’arguments électoraux que de vraies préoccupations. Certains choix et/ou accords du conseil municipal de Questembert ou du maire en matière d’environnement et d’urbanisme me semblent bien l’illustrer.

      Mais lors de d’autres élections, le PS aura inévitablement besoin d’alliances avec les autres composantes de la gauche. Nous nous souviendrons alors qu’il fait toujours se méfier des socialistes bretons comme français.

      Claude

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    • Quoi de plus franc que de proposer à ceux qui ont été de la majorité de continuer ensemble ? le choix de la liste séparée est d’abord celui des verts ou d’une partie d’entre eux. Regrettable, soit. Mais après il y a des conséquences : fallait-il éjecter de la liste les candidats -dont des élus sortants- de Bretagne Ecologie ? Ah oui, ce sont des traitres, des jaunes !

      Oui moi aussi j’aurais préféré une union complète. Mais si vous connaissez Le Drian (personnellement ? pour avoir travaillé avec lui ?) connaissez-vous aussi bien Hascoet ?

      - 1989 -1995 : Conseiller municipal de Lille
      - Mars 1992 - mars 1998 : vice-président du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais
      - Juin 1997 - mars 2000 : député RCV du Nord
      - Mars 2000 - 2002 : Secrétaire d’État à l’économie solidaire du gouvernement de Lionel Jospin dépendant du ministre du Travail

      Quant aux choix du maire de Questembert en matière d’urbanisme ou d’environnement, soyez plus clair, plus précis. Parlez-vous de la ZAC du centre ? de la politique d e logement social ? parlez-vous de la mise en place du tri sélecti, eh oui c’est la majorité qui l’a initié au sein du sivom ? parlez-vous du soutien au marché des producteurs locaux le mercredi ? parlez-vous du travail sur la coulée verte ?

      Et puis dernier point, je me permets de rappeler qu’une majorité, ce n’est pas une armée de petits soldats qui marchent au pas, c’est un groupe vivant qui débat, qui s’oppose avant d’arrêter un choix commun. Et c’est comme ça qu’on fonctionne.

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    • Comment s’appelle cette élue eco de la région qui, bien que femme et écolo à réussi à travailler et à se faire accepter par des marins pêcheurs ?

      Une traitresse de plus sans doute ?

      D’un autre côté, si le vote Europe Ecologie a été si fort, c’est peut-être que les gens réclament encore plus d’écologie, non ?

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    • En effet, il faut mobiliser les abstentionnistes (ceux de gauche cela suffira...) pour pouvoir sabrer le champagne dimanche soir. Remarquable ce score à Questembert preuve qu’il n’y a pas d’usure alors que Paul est en place depuis longtemps, une vraie reconnaissance du travail accompli. Pas de quoi polémiquer, il n’y a pas eu union des deux listes certes mais le calcul n’est peut-être pas si mauvais. Il faut savoir qu’un tiers de ceux qui ont voté vert au premier tour votent à droite au deuxième, s’ils n’ont le choix qu’entre droite et gauche...et dimanche soir tout rentrera dans l’ordre puisque Le Drian sera suffisamment intelligent pour leur donner des vices-présidences sans y être obligés...

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    • Bonjour et merci de m’avoir répondu.

      Concernant les élections, vous déformez un peu mon propos car je ne traite pas les candidats de Bretagne Ecologie de traîtres ; ils sont à mon avis plutôt victimes de la méthode Le Drian. Vous soulignez qu’une majorité, « c’est un groupe vivant qui débat, qui s’oppose… » ; à entendre les réactions de certains colistiers de Le Drian, je pense que les débats ont tourné court.

      Vous rappelez quelques dates de la vie politique de M. Hascouet et soulignez son parcours hors des frontières de la Bretagne. Doit-on comprendre qu’un type n’ayant pas passé sa vie en Bretagne ne doit pas conduire une liste en Bretagne ? Je suis pourtant un régionaliste convaincu mais je ne tiendrai jamais ce genre de discours nauséabond. Enfin vous me surprenez et j’espère avoir mal interprété vos propos…

      Alors soyons clairs puisque vous le demandez :

      Je soutiens tout à fait votre action en matière de logement social, de droit de préemption, d’expropriation si besoin, et de mise en valeur de la coulée verte ainsi que vos actions en matière de culture et de scolarité, d’actions de sensibilisation au développement durable…

      Le tri sélectif : je rappelle quand même que ce sont les lois de 1975, 1992 et 2000 qui fixent notamment pour les communes ou leurs groupements les obligations en matière de collecte, de tri et de traitement ; donc le SIVOM l’a initié comme la loi l’y oblige. La marge de manœuvre est réduite sans vouloir minimiser l’action du sivom.

      Le soutien au marché des producteurs est bien sûr intéressant mais j’avoue ne pas comprendre la cohérence de votre action quand dans le même temps vous soutenez l’implantation d’un Leclerc.

      Quelques exemples qui peuvent paraître futiles à certains mais qui sont pour moi révélateurs :

      Je ne comprends pas qu’un PLU ouvre autant de possibilités de construire loin du bourg en coupant de grandes parcelles agricoles en plein champs (une rapide consultation du PLU en mairie le montre) ; ceci n’a pour conséquence que de multiplier les déplacements, les coûts d’aménagement en réseaux divers, voiries, ronds-points, les travaux de sécurisation, trottoirs, les transports scolaires…pour une urbanisation médiocre mitant nos paysages par une multiplication de pavillons à l’architecture banale consommateurs d’énormément d’espace qui mettent donc en péril la cohérence d’exploitations agricoles.

      Je regrette aussi que le stade des Galinio ne soit pas accessible de façon sûre en vélo par les enfants ; un rond point a été aménagé devant Célac mais pourquoi ne pas en profiter pour réfléchir à une liaison douce avec ce stade. Stade auquel nous avons ôté tout son attrait en le défrichant (mais là peut être envisage t-on de replanter ?).

      Je regrette aussi de voir qu’on aménage un peu vite des voies en enrobé tout en supprimant les fossés anciens dont on connaît pourtant l’efficacité en matière d’infilmtration de surplus des eaux (petite voie descendant vers le bois de Saint Martin juste avant la pancarte annonçant l’enquête publique du plan de prévention des risques d’inondation du Saint Eloi !).

      Je trouve aussi l’avis favorable du conseil municipal en faveur de l’exploitation porcine intensive de Bréhardec parfaitement incohérent avec les discours que vous tenez en matière de défense de l’environnement et de soutien aux petits producteurs…

      Cet épisode des Régionales m’amène à douter plus que jamais de la sincérité des convictions du PS en matière d’environnement et de défense des thèmes régionaux (Bretagne réunie, défense des langues régionales…). Pour autant, je ne me trompe pas d’adversaire et je me réjouirai dimanche lorsque j’aurai confirmation que la Bretagne reste à gauche.

      Claude

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    • Merci Claude (il y a deux Claude dans les honorablescontributeurs du site) de votre message transmis trop tardivement pour que je puisse le mettre en ligne avant la clôture de la campagne électorale le vendredi soir à minuit. Pour des raisons de « sécurité juridique » de la campagne, j’ai bloqué le site entre la fin de la campagne et la clôture du scrutin...

      Et bien que les élections soient passées, je souhaite vous répondre pour la richesse du débat.

      Je me réjouis avec vous que la Bretagne soit restée à gauche et de façon éclatante. Je me réjouis aussi du résultat obtenu par la liste Europe Ecologie, et ce n’est ni hypocrite, ni ironique : la force des élus écologistes au conseil régional sera un gage que les enjeux soient pris au sérieux.

      Les élus/les candidats de Bretagne Ecologie sont-ils des traitres ? Je vous concède que vous ne l’avez pas dit, mais ayant parcouru plusieurs blogs « verts », j’y ai souvent trouvé une agressivité contre ceux qui avaient choisi de continuer le travail commencé dans la majorité antérieure. J’espère que ces tensions pourront s’apaiser et qu’une coopération entre les élus de la liste Le Drian et les élus d’Europe Ecologie.

      En soulignant quelques aspects de la biographie de Guy Hascouët, je voulais simplement marquer l’opportunisme du politicien qui se pose là où la carrière peut sembler plus accueillante... Rien à voir avec un repli identitaire, qui pourrait conduire à un discours nauséabond. Je ne contesterai même pas le droit d’un groupe politique à faire appel à un leader qui puisse l’incarner plus fortement. Il vaut quand même mieux avoir une connaissance pratique du terrain, surtout quand on se réclame de la démocratie de proximité.

      Merci de marquer votre approbation à des choix politiques que nous affirmons depuis notre première élection en 1995 dans le domaine social, culturel et environnemental. Comme vous le savez, certains de ces choix ont été violemment critiqués, je pense par exemple à ce que nous avons engagé pour endiguer la spéculation foncière.

      Si le tri sélectif paraît aujourd’hui entré dans les moeurs, (il y a encore des projets à faire !) vous ignorez ou vous avez oublié que la mise en place à la fin des années 90 a nécessité un engagement fort de quelques élus, contre la majorité de l’époque au SIVOM ! Ce sont les élus de Questembert, dont nos deux délégués au SIVOM (Jacky Chauvin, adjoint à l’environnement à l’époque et moi-même) qui ont été à l’origine des colonnes de tri (points d’apport volontaire), de la distirbution des composteurs, de l’installation de l’éco-station de Kervault.

      Vous pointez du doigt la contradiction entre le soutien au marché des producteurs du mercredi et l’appui au projet Leclerc. D’abord, le marché du mercredi soir est aujourd’hui un succès, mais c’est la deuxième tentative ! Nous avons proposé ce marché le jeudi, avec peu de soutien et surtout de fortes oppositions.... Les quelques producteurs qui avaient joué le jeu ont fini par renoncer. Aujourdhui, la pérennité semble assurée. Quant au projet Leclerc,je l’ai soutenu parce que cela répond à une demande très affirmée de nombreux Questembertois. Peut-être en doutez-vous, mais pour ma part j’en suis persuadé. Ils ont tort ? C’est contraire à leurs intérêts réels ? Peut-être bien, mais dans un pays démocratique, il faut respecter la demande des citoyens.

      Je ferai une réponse comparable à votre remarque sur l’architecture banale, l’urbanisme médiocre... Mais je vous demanderai de regarder de plus près la carte du PLU. « Une rapide consultation du PLU en mairie » ne suffit pas. Dans le PLU dont nous entamons la révision, c’est vrai, nous n’avons pas supprimé -ou très peu- des zones constructibles dans les villages ; ces zones avaient souvent été classées ainsi dans le premier POS, confirmées dans celui de 1994 : il n’a pas semblé raisonnable de réduire ces zones constructibles alors que la population s’accroît nettement. Et bien sûr, ce n’est pas le PLU qui met en péril la cohérence des exploitations agricoles. Ce qui vous écrivez là dénote une méconnaissance de notre territoire.

      L’accès au Galinio est une de nos préoccupations et il y a deux solutions « douces » pas complètement satisfaisantes. La première longe la route en contrebas près du camping jusqu’au lavoir du Hulo et c’est vrai qu’après il y a un passage délicat entre le Hulo et le carrefour de Kerjumais. L’autre traverse le camping et mène jusqu’au village de Kerjumais, puis après le carrefour de Kerjumais, le chemin du Pastelet conduit tranquillement au stade. Quant au bois de pins maritimest, il fallait « cueillir » les pins venus à maturité et aussi déboiser pour organiser les futurs terrains de grand jeu qui seront nécessaires. Evidemment le reboisement est prévu et il est d’ailleurs commencé.

      Vous regrettez que nous ayons bitumé la voie qui conduit au Pont-Plat : une route en forte pente sans couche imperméable se ravine et se creuse d’ornières... Toujours un choix délicat, mais le « bicouche » ou l’enrobé assure une durée bien plus importante (développement durable ?). Par exemple nous avons fait le choix de goudronner le chemin du moulin de Keredren, celui du Fovan, et il faudra sans doute qu’un jour on en fasse autant pour le chemin essentiellement agricole qui relie Malbréha à Malabry.

      Enfin, vous critiquez l’avis favorable que nous avons majoritairement rendu en faveur du projet de l’élevage de Bréhardais. Vous le savez, le débat a été vif et il a été tranché par le vote. Mais je souscris à l’engagement de Le Drian : Nous avons l’obligation de réconcilier la Bretagne avec son agriculture.

      Le débat n’est pas clos... bien sûr. Je ne vous promets pas cependant de répondre aussi longuement à chaque intervention. Mais vous savez où me trouver.

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    • D’une part, les résultats de dimanche à Questembert montrent d’une façon éclatante que pour les habitants de notre commune, les écrits du « 56.230 » ne sont que désinformations et vilenies

      D’autre part, les pseudos accents écologistes du Président ont fait « pschitt » et n’ont pas résisté aux élections régionales et à la pression de sa majorité. Ses propos sur l’environnement n’auront été qu’une vaste opération de com.

      La Gauche avait dénoncé l’ injustice et l’ inefficacité de la Taxe Carbone, proposée par le Gouvernement , et ses objections ont été retenues par le Conseil Constitutionnel. L’absurde entêtement du Président à vouloir à la fois afficher un discours vert tout en s’inclinant devant ses amis les plus puissants a fait prendre du retard face à l’urgence écologique.

      Nicolas Sarkozy avait comparé l’instauration de la taxe carbone à l’abolition de la peine de mort ou à la décolonisation : heureusement que ses prédécesseurs ont eu plus de conviction, de rectitude et de sang froid.

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    • Il en va de la Taxe Carbone comme du reste !

      Le Président nous a habitués aux postures puis aux impostures ...

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    • Personnellement je ne regrette en rien la suppression de cette absurde taxe sur la consommation énergétique qui n’avait rien à voir avec une taxe carbone et qui était particulièrement injuste. Qui n’était en réalité qu’une TIPP supplémentaire.

      Mais une fois de plus, le Président a l’art de discréditer de bonnes idées , car une taxe Carbone, sur les produits, sur la base des bilans Carbone, est une idée qu’on doit défendre et il est possible de la mettre en œuvre, de façon juste et sans pénaliser l’industrie française.

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    • Pour continuer le débat après la visite de M. Lebahy !!

      L’enjeu des paysages et de l’aménagement en Bretagne : texte de l’interview du Directeur de la Conférence des Villes par la revue Bretagne(s) Jacques Lescoat.
      Bretagne(s) : Notre région se trouve actuellement dans une période charnière en ce qui concerne des paysages. Un clivage se crée entre les partisans d’un paysage conservé, voire du retour à un paysage révolu, célébré par les cartes postales d’autrefois, et ceux qui considèrent que les évolutions actuelles impliquent une transformation inévitable des paysages…
      J.Lescoat : Les paysages ne peuvent en aucun cas être figés. Ils sont en perpétuelle évolution, cette évolution étant essentiellement due à l’œuvre humaine. Une sanctuarisation des paysages en tant que telle, globalement, n’est pas possible. Plutôt que de paysages, il faudrait parler d’aménagement. Les paysages en effet sont les résultantes de l’aménagement et l’empreinte humaine est très forte. Aujourd’hui la Bretagne devient une des régions les plus attractives de l’hexagone. Il est prévu ainsi, d’ici 2020, que 600 000 personnes supplémentaires s’ajouteront à la population actuelle… Il va falloir intégrer cet essor dans le cadre d’un aménagement bien conduit et un respect des paysages et de ce qui fait l’identité visuelle de notre péninsule.
      L’évolution des paysages touche ainsi la totalité des terres de Bretagne. Nous avons assisté à une évolution considérable des paysages ruraux avec notamment de vastes opérations de remembrement qui ne sont d’ailleurs pas encore achevées. Les paysages urbains aussi ont connu de grandes transformations. Il ne s’agit pas uniquement d’habitat : les services, les routes, les zones d’activité ont contribué à ces évolutions souvent majeures. Plus que jamais, la Bretagne est soumise à des actions très fortes d’aménagement qui aboutissent à des modifications importantes de ses paysages. Il est un fait que le bocage breton d’il y a cinquante ans était, du point de vue du coup d’œil, admirable mais il n’était plus tenable. Pour autant sa disparition ou une trop forte atténuation de sa présence seraient perçues comme une mutilation.
      Aussi bien pour les espaces ruraux que littoraux ou urbains, l’impératif est de trouver un équilibre. Cet équilibre, il faut s’efforcer sans arrêt d’y parvenir mais il doit être avant tout tiré vers le haut, c’est à dire être qualitatif. Concernant les paysages, la Bretagne doit donc réussir à mener une évolution de haute tenue. Il faudrait qu’elle puisse être considérée un jour comme un modèle par la qualité de son aménagement. La sanctuarisation peut être une solution que pour certains sites extrêmement précieux et fragiles, notamment littoraux, pour lesquels il n’y a pas d’autre solution que de les préserver en l’état.
      D’une façon générale, les paysages ont certes une valeur esthétique mais il ont avant tout une valeur humaine (le cadre de vie) et une valeur économique (la Bretagne, terre de qualité, terre attractive…)

      Bretagne(s) : Peut-on agir sur tous les paysages de la même manière ?
      J.Lescoat : Non. Concernant les villes, il y a des actions majeures à mener en faveur du paysage urbain. Il s’agit d’abord de veiller à maintenir la population résidente et embellir les centres des villes. Leur préservation et leur remise en valeur peuvent se faire par des opérations de ravalement, de réhabilitation, de rénovation, de transformation des espaces publics… Mais il faut cependant éviter, dans leur centre, la muséification des villes, des bourgs et des villages en y maintenant services et populations. Nous avons ainsi, au-delà des centres, beaucoup à travailler avant l’extension périphérique, sur la ville et le bourg tels qu’ils existent aujourd’hui : utilisation des friches, des « dents creuses » et bien sûr réhabilitation de l’habitat... Certains éléments modernes bien intégrés peuvent aussi sans problème valoriser un tissu urbain ancien ou historique. Une modification des espaces de circulation (zones piétonnes, aménagements autour des transports en commun) peut métamorphoser une ville qui peut reconquérir son espace propre. C’est l’agglomération qui se refait sur elle-même, s’économise, se requalifie…
      Mais il y a également la ville ou le bourg qui s’étendent. Il va falloir qu’en Bretagne nous soyons beaucoup plus attentifs à l’économie d’espace et à la qualité des espaces en périphérie des villes. Il faut savoir greffer toute extension nouvelle : il faut ainsi que la transition soit naturelle, douce, et très respectueuse de la campagne. Jusqu’alors, on avait tendance à construire sur des parcelles beaucoup trop grandes. Les aménagements faits par exemple dans les pays plus nordiques correspondent à un urbanisme plus resserré bénéficiant de surcroît d’une architecture de qualité (individuel plus dense, maisons de villes, petits collectifs…). Un nouvel art de construire ! Cet urbanisme est non seulement plus économe d’espace mais aussi plus agréable à vivre. Il permet aussi d’établir un bon équilibre entre la ville et la campagne. Il faut en effet, rappelons-le, être très attentif aux limites de la ville et du bourg et, en évitant les mélanges trop communs chez nous, savoir jouer sur les contrastes.

      Bretagne(s) : Que penser des zones d’activités ?
      J.Lescoat : Nous avons aussi été longtemps très mauvais quant à l’installation des zones d’activité : des espaces « bâclés », sans unité architecturale, sans plan vert, des espaces plus que banalisés. On ne peut plus tolérer de tels délabrements pour le futur de la Bretagne. Il faut dorénavant éviter de placer les zones d’activité (ZA) à l’entrée de nos agglomérations et il nécessaire que ces espaces soient aménagés avec les mêmes exigences qualitatives que les zones d’habitation. L’intégration des zones d’activité est un point crucial dans le devenir des paysages bretons. C’est tout à fait possible de les implanter également ailleurs que le long de nos routes et de nos voies express. Nous devons les aménager dans le vif souci d’une unité architecturale et paysagère. Aujourd’hui, c’est un outrage à notre région que d’avoir fait n’importe quoi dans ce domaine. A titre d’illustration, sait-on que depuis l’entrée de la Bretagne jusqu’à la Côte de granit rose, on compte près de 40 zones d’activité, toutes aussi laides les unes que les autres (marchands de caravanes, entrepôts mal soignés, ventes de matériaux, espaces commerciaux banalisés…) ?
      En Allemagne, et ce n’est qu’un exemple, il interdit de placer les ZA le long des routes et autoroutes et l’on s’efforce d’éviter les entrées d’agglomération. Puisque chez nous, cela est hélas possible, il faut au moins faire des zones belles et attractives comme heureusement mais trop rarement, il peut en exister : ainsi à Guer la ZA du Val Coric est un modèle. Elle a été portée techniquement par un ingénieur de la DDE très impliqué qui a voulu de la qualité à tous les niveaux (plan vert, unité et qualité architecturales…) et a réussi à convaincre les élus de le suivre dans cette voie. Et cette réussite est économiquement très porteuse : tout est lié ! Chaque agglomération, quelle que soit sa dimension devrait s’engager dans cette direction…

      Bretagne(s) : Qu’en est-il des paysages ruraux ?
      J.Lescoat : Rappelons tout d’abord la nécessité pour l’urbanisation nouvelle, à bien greffer sur le bourg et la ville existants, de consommer l’espace rural avec une très grande parcimonie : il est non seulement possible mais nécessaire de réduire fortement la consommation d’espace. Il y là aussi de bons exemples telle la ville de Mordelles qui n’a utilisé pour sa forte expansion que l’étendue d’une exploitation agricole là où l’on consommait habituellement trois ! Et quel urbanisme qualitatif et exemplaire !
      Concernant la campagne proprement dite, j’ai évoqué les grands dommages de certains travaux connexes au remembrement auxquels on pourrait ajouter l’érosion, l’accélération de l’écoulement de l’eau. On ne peut certes pas sanctuariser les paysages, mais nous avons été trop peu soucieux de la qualité paysagère et de leur vive valeur tout autant sur le plan de la qualité que sur celui de l’économie. La Bretagne doit donc conserver une forte identité bocagère dans le cadre d’une économie agricole à réorienter : chacun connaît les exigences qui ne sont pas seulement écologiques mais aussi économiques. Cela doit également s’accompagner de la fin du mitage : on ne doit plus accepter la construction de maisons égarées à la campagne comme cela a été fait massivement et se poursuit encore même sous une forme atténuée. Les nouvelles implantations doivent se greffer sur les hameaux existants. L’habitat rural existant a aussi été souvent très mal restauré et il faut pour cela faire confiance à des associations telles Tiez Breizh. L’autre point qui me fait un peu honte, c’est la création des bâtiments agricoles (poulaillers industriels, porcheries...) que nous avons laissés souvent se créer n’importe où dans une « conception architecturale » et un usage de matériaux (ciment…) déplorables. Si on regarde les exemples des pays voisins, on voit par exemple qu’en Bavière tous les bâtiments agricoles sont intégrés avec un soin particulier : ils sont souvent en bois, matériau chaleureux et recyclable, alors que chez nous beaucoup de bâtiments sont même amiantés.
      Il va falloir reconquérir peu à peu ces espaces perdus et apporter une qualité nouvelle à ces paysages. Il y a de très beaux exemples d’espaces ruraux préservés ou reconquis : l’activité liée à l’agriculture et au tourisme vert est prospère grâce notamment à cette qualité…

      Bretagne(s) : Que se passe-t-il pour le littoral ?
      J.Lescoat : Nous avons subi ce triste mitage avec une extension inconsidérée et souvent informe de l’habitat le long du littoral. Aujourd’hui, 80 à 85 % du littoral breton est urbanisé, soit sous une forme dense comme c’est le cas autour de villes portuaires ou balnéaires, soit sous une forme dilatée comme nous avons indiqué plus haut et qui était une forme pernicieuse et très médiocre « d’aménagement ». L’espace littoral encore vierge (et donc très réduit) doit ainsi absolument le rester. Si on doit parler de sanctuarisation, c’est là qu’on doit l’imposer. Ces espaces libres de constructions et à l’état naturel seront, comme c’est heureusement très souvent le cas, livrés pour toujours aux randonneurs par l’aménagement et l’entretien de simples chemins. C’est, au-delà de la ligne littorale et autour des hameaux ou auprès des ports, que seront greffées les nouvelles constructions.
      Mais il faut aussi engager des opérations de reconquête sur ces parties du littoral breton touchées par une urbanisation dispersée et très peu dense mais suffisante pour casser l’apparence naturelle de ce littoral. On peut ainsi intervenir par une action de long terme en profitant de ces maisons à vendre et qui, trop isolées n’auraient jamais dû être construites : un véritable travail de reconquête et de repaysagement qui peut concerner 15% de notre linéaire côtier. A ajouter au 15% déjà préservés : voilà qui laissera un jour, fût-il encore lointain, vraiment respirer un des plus beaux littoraux européens !
      Car il faut que la Bretagne considère enfin ses paysages comme une valeur essentielle pour son équilibre et son futur. C’est dans ce cadre qu’a été proposée notamment la création d’un institut du paysage pour développer en Bretagne une culture du paysage et de l’aménagement de très haut niveau, comme cela existe dans d’autres pays ou d’autres régions... ainsi la Toscane. Grâce à cette démarche, la Bretagne, alors belle pour toujours, pourrait favoriser et intégrer son développement sans crainte et avec succès.

      Bretagne(s) : Quels sont les obstacles à la mise en place de telles politiques ?
      J.Lescoat : On a encore tendance aujourd’hui à laisser les gens faire parfois n’importe quoi alors qu’ils sont prêts à accepter de telles exigences de qualité du moment qu’un réel travail de pédagogie est conduit. Par ailleurs, il se trouve que la France est constituée d’une multitude de communes, chacune possédant un énorme pouvoir pour son aménagement mais sans avoir forcément les compétences et les moyens nécessaires à bonne gestion de l’urbanisme local. Les améliorations seraient considérables si chaque communauté de communes se dotait d’un service d’urbanisme suffisant pour accompagner les élus dans leurs démarches d’aménagement. Il nous manque en Bretagne cet échelon technique de conseil. On ne peut plus travailler chacun dans son coin alors qu’il faut reconnaître, devant la multitude des dommages, que les paysages, l’urbanisme et l’aménagement ont tout à gagner en plaçant les moyens au niveau communautaire tout en veillant bien à respecter et à valoriser les identités locales.

      Bretagne(s) : Ne faudrait-il pas envisager aussi des outils contraignants, comme c’est le cas pour la loi littoral pour les zones côtières ?
      J.Lescoat : Nous avons certes la loi littoral et le Conservatoire du littoral mais il existe, au-delà de ces outils pour revenir sur la question littorale si importante en Bretagne, un réel problème politique lié à l’absence de prise de conscience de tout un pays de la valeur de son littoral. Le budget annuel du Conservatoire du littoral est égal à celui correspondant à 3 km d’autoroute (actuellement on en construit encore 250 par an) ! Il faudrait que son budget soit multiplié par 5 pour que son action soit vraiment efficace (protection mais aussi reconquête). Tant qu’il sera obligé de fonctionner au cas par cas et selon les seules opportunités foncières et sans pouvoir établir un plan d’action global et sur le long terme, son impact sera malheureusement limité.
      La Toscane déjà citée, est sur ces questions, une région très en pointe en Europe. Elle fait de ses paysages une valeur essentielle à la fois pour son cadre de vie et sa propre promotion. Un énorme travail de communication a été fait auprès du grand public qui aujourd’hui adhère pleinement à l’enjeu que représente la qualité des paysages. En Bretagne, c’est véritablement et uniquement le chemin à suivre même si nous en sommes encore bien loin ! Je crois beaucoup sur ce point à une impulsion de la Région Bretagne, qui ne s’est pas assez investie sur ce thème essentiel pourtant.
      Aucun point de notre territoire ne doit être livré au n’importe quoi ou à l’à peu près en pensant que cela n’a pas trop d’importance. Ce qui fera une valeur forte de la Bretagne d’aujourd’hui et de demain, y compris sur le plan économique, ce sera la qualité de son aménagement et la force de ses paysages. Quand on parle de développement durable, on oublie souvent d’y intégrer l’aménagement durable or cette composante est absolument incontournable pour l’avenir.
      Il nous faudra beaucoup de temps, d’énergie et d’intelligence, d’utopie et d’orgueil, mais, chiche, faisons de cette péninsule verte et bleue et de ces multiples pays de Bretagne, la plus belle terre du monde !

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  • Loyauté :
    Il y a 6 ans, la liste Verts/UDB obtenait moins de 10% des voix et fusionnait avec la liste de Gauche. Au final elle obtenait 10 élus dont 3 postes au bureau régional et en particulier 1 poste de vice-président pour l’UDB. Trois membres de ce parti me confiait alors :« on a fait une très bonne affaire, on ne pouvait espérer mieux... »
    Aujourd’hui, cette même coalition, grisée par les résultats des Européennes de 2009, estimait qu’elle devait se détacher de cette équipe qui a travaillée ensemble 6 ans sans problème. C’est leur droit, mais est ce bien loyal ? Ensuite, était-il nécessaire d’aller chercher un pur apparatchik des verts, qui n’a jamais rien fait en et pour la BRETAGNE. Si on dit non aux parachutés de type GUEANT on le fait aussi pour tous les autres...
    Les Bretons doivent décider ce qui est bon pour eux, pas les états majors parisiens...On veut des « faisous » pas des « causous ».

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