Regards sur l’histoire du commerce à Questembert

Le développement de la zone commerciale de Lenruit commence avec l’ouverture d’Intermarché au début des années 80. Cette création est combattue avec beaucoup d’acharnement par la plupart des commerçants du centre.

N’empêche, le mouvement est lancé. Presque immédiatement, les Etablissements Urien (aujourd’hui Weldom) et Le Normand (Télé, Hi-FI, Vidéo, aujourd’hui Expert) quittent leurs sites du centre-ville pour s’installer dans une galerie marchande à côté d’Intermarché. Ils sentaient l’évolution des modes de vie et par conséquent du commerce et ne voulaient pas laisser passer cette chance.

Dire que cela n’a pas eu d’effet sur le commerce du centre-ville serait inexact. Mais il est nécessaire d’observer d’autres éléments significatifs. Et en premier lieu, la démographie :

Ces chiffres sont très éclairants : entre 62 et 82, la population s’accroît régulièrement. A peu près 5% entre 62 et 68, puis presque 10% entre 68 et 75, ensuite baisse tendancielle de 75 à 83 avec une progression qui revient aux alentours de 8%. Puis entre 82 et 90, une quasi stagnation. En fait, le retournement démographique se produit à partir de 94/95 avec la création du lycée et depuis la population n’a cessé de croître.

On voit que l’arrivée de nouvelles formes de commerce s’est produite au moment où la population stagnait, et du coup, le nombre de clients potentiels s’est réparti entre les commerces périphériques et le centre-ville. Pendant la même période, les commerçants du centre-ville ne trouvaient pas de repreneurs : fermetures de boucheries-charcuteries, d’épiceries, de commerces de vêtements et accessoires, de quincailleries/drogueries. Ceux qui tentaient l’aventure de créer un nouveau magasin se trouvaient confrontés à cette stagnation de la clientèle. D’autant que la Société Economique de Rennes décidait de fermer le COMOD de la place Louis Herrou pour ouvrir un magasin STOC (Champion aujourd’hui), un pari qui s’est avéré positif pour le centre-ville mais qui a aussi eu un impact sur le petit commerce.

En 1995, le nombre de pas-de-porte sans repreneur laissait craindre le pire. En 1996/1997, la première phase de rénovation du centre-ville, de la place du Marchix aux Halles, a donné un air de jeunesse à ces rues et sans doute permis la reprise du commerce de proximité avec un saut qualitatif non négligeable. Bien sûr, il reste des points noirs sur la place de la Libération ou encore sur la place du 8 mai, bien que la réfection de cette place et la construction de logements (Résidence Camenen) puissent redonner de l’espoir. Dommage que la proposition de M. Kervarrec de lier la création d’un Leclerc à Kerhardy avec un magasin de 500 m2 de vêtements à la place de l’Auberge Bretonne n’ait pas pu aboutir.

Nous sommes sans doute aujourd’hui à un tournant de notre développement commercial, comme au début des années 80 : allons-nous faire le choix du repli sur nos acquis ou celui de l’ambition pour notre ville et son territoire ? La situation est nettement plus favorable : notre population s’accroît et la tendance ne devrait pas se retourner. Plus de surfaces commerciales pour plus d’habitants, de Questembert et de tout notre environnement.