La libre implantation des supermarchés en question
Débat. Une étude de l’UFC-Que choisir fait le lien entre absence de concurrence et prix élevés.
LAUREEN ORTIZ
QUOTIDIEN : vendredi 4 avril 2008
Les consommateurs ne sont pas tous logés à la même enseigne. Par exemple, dans le département de la Gironde, en allant faire ses courses à Leclerc, un ménage de Talence débourse près de 10 % de plus que son « voisin » de Port-Sainte-Foy-et-Ponchapt. Celui-ci fait aussi ses emplettes dans un magasin Leclerc. Seule différence : le magasin est situé à proximité d’un concurrent, Géant Casino.
Globalement, les écarts de prix entre deux hypermarchés d’un même groupe vont de 5 à 20 %, selon qu’ils sont situés ou pas en zone concurrentielle. Et seules 26,9 % des zones le sont vraiment. C’est le constat que fait l’UFC-Que choisir dans une étude publiée hier. L’association de consommateurs pointe l’impact sur les prix du manque de concurrence locale entre les sept groupes français de grande distribution. Un phénomène qui vient s’ajouter à la flambée des prix due au renchérissement des denrées agricoles.
L’exemple girondin n’est pas isolé : en France, un hypermarché sur trois n’a pas de concurrent sur sa zone de chalandise, selon l’étude, qui a relevé les prix de 160 produits en septembre 2007 sur 40 % du territoire. C’est dans ces zones non concurrentielles que les prix sont les plus élevés. En moyenne, la facture d’un hypermarché qui n’a pas de vrai rival dans sa catégorie est 1,3 % plus chère que chez un hypermarché du groupe en situation de concurrence. Carrefour et Auchan sont les champions en la matière, souligne l’UFC, qui propose que « le Conseil de la concurrence puisse contraindre les groupes en position dominante sur une zone à se séparer ou échanger certaines activités ».
A qui la faute ? De nombreuses voix (les rapports Attali et Beigbeder, l’UFC) s’élèvent contre la loi Raffarin de 1996, qui restreint l’implantation des surfaces commerciales en étendant les demandes d’autorisation à toute surface de plus de 300 m2. La loi de modernisation de l’économie, présentée au Parlement en mai, prévoit de la réformer. Confrontation entre un partisan et un adversaire de la libre implantation.
Dans Libération, aujourd’hui
Eco-Terre
La libre implantation des supermarchés en question
Débat. Une étude de l’UFC-Que choisir fait le lien entre absence de concurrence et prix élevés.
LAUREEN ORTIZ
QUOTIDIEN : vendredi 4 avril 2008
Les consommateurs ne sont pas tous logés à la même enseigne. Par exemple, dans le département de la Gironde, en allant faire ses courses à Leclerc, un ménage de Talence débourse près de 10 % de plus que son « voisin » de Port-Sainte-Foy-et-Ponchapt. Celui-ci fait aussi ses emplettes dans un magasin Leclerc. Seule différence : le magasin est situé à proximité d’un concurrent, Géant Casino.
Globalement, les écarts de prix entre deux hypermarchés d’un même groupe vont de 5 à 20 %, selon qu’ils sont situés ou pas en zone concurrentielle. Et seules 26,9 % des zones le sont vraiment. C’est le constat que fait l’UFC-Que choisir dans une étude publiée hier. L’association de consommateurs pointe l’impact sur les prix du manque de concurrence locale entre les sept groupes français de grande distribution. Un phénomène qui vient s’ajouter à la flambée des prix due au renchérissement des denrées agricoles.
L’exemple girondin n’est pas isolé : en France, un hypermarché sur trois n’a pas de concurrent sur sa zone de chalandise, selon l’étude, qui a relevé les prix de 160 produits en septembre 2007 sur 40 % du territoire. C’est dans ces zones non concurrentielles que les prix sont les plus élevés. En moyenne, la facture d’un hypermarché qui n’a pas de vrai rival dans sa catégorie est 1,3 % plus chère que chez un hypermarché du groupe en situation de concurrence. Carrefour et Auchan sont les champions en la matière, souligne l’UFC, qui propose que « le Conseil de la concurrence puisse contraindre les groupes en position dominante sur une zone à se séparer ou échanger certaines activités ».
A qui la faute ? De nombreuses voix (les rapports Attali et Beigbeder, l’UFC) s’élèvent contre la loi Raffarin de 1996, qui restreint l’implantation des surfaces commerciales en étendant les demandes d’autorisation à toute surface de plus de 300 m2. La loi de modernisation de l’économie, présentée au Parlement en mai, prévoit de la réformer. Confrontation entre un partisan et un adversaire de la libre implantation.
http://www.liberation.fr/actualite/...
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