L’équipe de France de football n’est pas la seule à jouer avec les règles, se défausser, crier à la dénonciation et fuir leurs responsabilités. Le gouvernement français, ces jours-ci, offre une image bien peu reluisante.
Le ministre du Travail français n’est sans doute pas mécontent que le Waterloo des Bleus occulte temporairement une affaire qui écorche son image. Avant de se coltiner le dossier des retraites, Eric Woerth était responsable du Budget, un poste clé dans le gouvernement de la République. Son titulaire traque les fraudeurs fiscaux et bénéficie d’une marge de manœuvre suffisante pour conclure avec les déserteurs de l’impôt des arrangements à l’amiable. Il a été appelé, en 2007, par Nicolas Sarkozy à occuper ces délicates fonctions. Est-ce un hasard si, à la même époque, son épouse, Florence Woerth, versée dans la finance, a été associée à la gestion des biens de Mme Liliane Bettencourt, héritière du fondateur de L’Oréal ? Cette octogénaire pluri-milliardaire a placé en Suisse et ailleurs une partie de sa fortune. Est-ce une coïncidence si l’annonce par Mme Crésus du rapatriement des magots planqués à l’étranger a précédé d’une vingtaine de minutes celle de la démission de sa conseillère, laquelle affirme avoir tout ignoré des libertés prises par sa patronne avec le fisc ?
Il ne suffit pas à la France d’être la risée de l’univers footballistique. Son équipe gouvernementale en rajoute. Un ministre, amateur de havanes, en a fait payer l’achat par l’Etat [Christian Blanc, secrétaire d’Etat au Développement de la région capitale]. Tel autre a « bidouillé » un permis de construire pour agrandir sa villa de Saint-Tropez [Alain Joyandet, secrétaire d’Etat à la Coopération et à la Francophonie]. Un troisième a mis à la disposition de ses enfants deux appartements de fonction [Christian Estrosi, ministre de l’Industrie]. Quant à une pourfendeuse de la dépravation des mœurs, chargée d’un rapport bidon par le président de la République et coquettement rémunérée pour cela, elle a été joliment qualifiée de « sainte-qui-touche » par Le Canard enchaîné [Christine Boutin, chargée de mission par l’Elysée].
Voilà ce que dit Le Temps (suisse) repris par Courrier international
Il n’y a pas que les Bleus qui dérapent
L’équipe de France de football n’est pas la seule à jouer avec les règles, se défausser, crier à la dénonciation et fuir leurs responsabilités. Le gouvernement français, ces jours-ci, offre une image bien peu reluisante.
Le ministre du Travail français n’est sans doute pas mécontent que le Waterloo des Bleus occulte temporairement une affaire qui écorche son image. Avant de se coltiner le dossier des retraites, Eric Woerth était responsable du Budget, un poste clé dans le gouvernement de la République. Son titulaire traque les fraudeurs fiscaux et bénéficie d’une marge de manœuvre suffisante pour conclure avec les déserteurs de l’impôt des arrangements à l’amiable. Il a été appelé, en 2007, par Nicolas Sarkozy à occuper ces délicates fonctions. Est-ce un hasard si, à la même époque, son épouse, Florence Woerth, versée dans la finance, a été associée à la gestion des biens de Mme Liliane Bettencourt, héritière du fondateur de L’Oréal ? Cette octogénaire pluri-milliardaire a placé en Suisse et ailleurs une partie de sa fortune. Est-ce une coïncidence si l’annonce par Mme Crésus du rapatriement des magots planqués à l’étranger a précédé d’une vingtaine de minutes celle de la démission de sa conseillère, laquelle affirme avoir tout ignoré des libertés prises par sa patronne avec le fisc ?
Il ne suffit pas à la France d’être la risée de l’univers footballistique. Son équipe gouvernementale en rajoute. Un ministre, amateur de havanes, en a fait payer l’achat par l’Etat [Christian Blanc, secrétaire d’Etat au Développement de la région capitale]. Tel autre a « bidouillé » un permis de construire pour agrandir sa villa de Saint-Tropez [Alain Joyandet, secrétaire d’Etat à la Coopération et à la Francophonie]. Un troisième a mis à la disposition de ses enfants deux appartements de fonction [Christian Estrosi, ministre de l’Industrie]. Quant à une pourfendeuse de la dépravation des mœurs, chargée d’un rapport bidon par le président de la République et coquettement rémunérée pour cela, elle a été joliment qualifiée de « sainte-qui-touche » par Le Canard enchaîné [Christine Boutin, chargée de mission par l’Elysée].