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> Pas d’avenir sans mutation

28 décembre 2006, 13:59, par HG

Contribution au débat (suite, H.G.)

(IV) Et nous, comment nous positionner dans tout cela ?

Dans la période qui vient nous allons être sollicités +++ pour prendre position sur toutes ces questions et sur les meilleures stratégies pour que ça change...
Il me semble que nous sommes un certain nombre à nous positionner à l’évidence dans le premier axe formulé plus haut : « faire prendre conscience ».

Sur cet axe je ne partage pas la position du journaliste du Monde.(E. Le Boucher) qui dénie toute efficacité au témoignage, à l’exemplarité. Il existe une multitude de démarches volontaires, exemplaires, et souvent contagieuses... pour sortir du système et s’inscrire dans la décroissance.
Pour autant, et sans vouloir prescrire à quiconque de s’y plier, je ne crois pas à la transposition à grande échelle d’une démarche radicale. Je ne crois pas que nous arriverons à inscrire tout le monde dans une démarche volontaire de décroissance, ou d’habitat écolo pur et dur (tel celui de P. Baronnet, d’Yves Gillen, etc..), ou d’une alimentation purement végétarienne ou encore d’une agriculture 100% bio, d’un monde sans nucléaire, tout de suite, etc...

Si l’on admet que nous n’allons pas, tout seuls et par notre seul exemple, changer et le monde et les mentalités, il nous faut bien nous poser la question de tremplins, d’actions concertées avec d’autres...et peut-être sur des axes moins radicaux que ceux que nous aimerions promouvoir.

Ainsi en va-t-il de notre intervention dans le cadre de l’agenda 21. Le développement durable et solidaire est, malgré ses ambiguïtés, un tremplin large sur lequel nous pouvons nous appuyer pour impulser un mode de raisonnement et d’action que potentiellement un nombre significatif de personnes de groupes, de catégories sociales peuvent reprendre à leur compte. Si tel est le cas, notre place est d’y participer - non pas pour encore et toujours dénoncer tout ce qu’ils ne font pas, mais pour inciter à faire plus et plus cohérent, pour tenter de mettre dans le coup - dans toutes les directions possibles - plus d’acteurs du territoire dans lequel nous sommes.

Pour le reste, quel positionnement ... ?

Croissance, décroissance ? Est-ce que le débat est bien posé pour s’inscrire comme alternative à l’échelle d’un état ou de l’Europe et au-delà ?

Il va bien falloir continuer à produire..... Il va bien falloir maintenir/ corriger/ développer certaines activités pour vivre, manger, habiter, nous habiller, nous réchauffer, nous déplacer, nous distraire...et cela pour 9 milliards (bientôt) de terriens... et fournir du travail à ceux qui en ont besoin pour vivre...

Mais produire/ économiser/ réduire quoi précisément ? Et comment produire mieux, autrement, échanger, répartir mieux, autrement, en prenant en compte les paramètres entrevus auparavant (monde fini, ressources rares, producteurs/ usagers/ consommateurs plus nombreux, menaces pressantes sur l’environnement (climat, eau, air..), guerres pour contrôler les ressources, échange inéquitable, chômage, travail précarisé, insécurité, ghettoïsation et communautarisme, investissements dans des recherches discutables ou dangereuses, etc (Voir le livre d’Attali, Une brève histoire de l’avenir) !

Comment inscrire tout cela dans un vrai programme alternatif, porté par des forces à l’échelon national, européen, international ?

Nous entrons là dans un domaine qui sort sans doute de la démarche associative, la question étant : quelles ruptures, quelles transitions, quelles priorités politiques, quelles orientations économiques, quelle Europe ??? et quelles forces politiques pour les porter ?.

Par exemple allons-nous plutôt soutenir les collectifs anti-libéraux avec ou sans les altermondialistes et J.Bové, et avec le PC en tête ...avec la conviction que seule une rupture anti-libérale, même minoritaire, même à l’échelle française, est de nature à changer la donne.... mais aussi, ce faisant, avec le risque de laisser Le Pen s’inscrire pour le 2° tour et ensuite subir la solution Sarkozy...

Ou allons-nous soutenir une gauche gouvernementale avec pour mot d’ordre essentiel (voter utile) de battre la droite...Il faudrait reconnaître que c’est un peu court, comme était courte, en 2002, le programme de Jospin puis la consigne de voter Chirac sans plus de conditions mises à cette option.

Alors voter socialiste parce qu’ils proposent un
programme crédible, approprié aux circonstances ...
Mais où est donc ce programme ? Puisque ce n’est ni le programme de Strauss Khan, ni celui de Fabius, ni celui du PS, où est donc le programme de Ségolène Royal ? Ce que veulent les français, nous répond-on. Allons ! on sait bien comment chacun a sa manière de faire parler les français ou les travailleurs, ou le peuple...

Gouverner pour quoi faire ?
En s’appuyant sur quelles forces sociales, avec quelles alliances, pour quelles continuités ou ruptures, quels compromis avec le libéralisme, avec quelle prise en compte, au delà du discours, du défi écologique, de la dépendance nucléaire, d’une autre croissance soutenable ?

La crédibilité n’est pas encore au rendez-vous et il y a du chemin à faire...Henri Guilbaud, 28-12-06

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