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17 décembre 2006, 09:56, par HT

La précarité et la pauvreté pour le pdg de Moulinex

J’ai lu le texte ci-après dans Libération du samedi 16 décembre. Edifiant, non ?

Economie

L’ex-PDG de Moulinex « licencié économique »

Après trois semaines de travail et 3 700 personnes virées, il veut 176 000 euros d’indemnités.

Par Frédéric PONS
QUOTIDIEN : samedi 16 décembre 2006

A côté des 9 millions d’euros d’indemnités de départ perçues par Daniel Bernard au moment de son éviction de Carrefour, les exigences de Patrick Puy, dernier patron de Moulinex, font un peu petit bras. Le successeur de Pierre Blayau n’en est pas moins venu discrètement au tribunal des prud’hommes de Nanterre jeudi pour réclamer « 176 000 euros d’indemnités pour cause de licenciement économique », suite au dépôt de bilan de Moulinex, survenu en septembre 2001.

« Odieux ».

A l’époque, Patrick Puy était venu de Brandt, officiellement pour « redresser Moulinex ». En fait, il n’était resté que trois semaines et trois jours dans l’entreprise, le temps de fermer la maison et de procéder au licenciement des 3 700 salariés restants avant la reprise partielle par Seb, l’éternel concurrent.

Les anciens salariés du roi du petit électroménager ont eu vent de ce déplacement aux prud’hommes. Ils ne sont pas parvenus à intercepter leur ex-PDG, mais cela ne les a pas empêchés de livrer leur opinion sur cette demande d’indemnités. Marie-Gisèle Chevalier, l’infatigable ex-pasionnaria de la CFDT Moulinex, licenciée en 2003 avec 35 années d’ancienneté, juge la démarche « odieuse » : « Ces gens-là n’ont pas de honte [...]. Je suis abasourdie que ceux qui licencient saisissent les prud’hommes pour licenciement économique en expliquant n’être que de simples salariés. » Hier, Me Nicolas Sauvage, le conseil de Patrick Puy, a déclaré sur la radio France Info « comprendre l’émotion des gens de Moulinex qui ont perdu leur emploi » . Mais, « que je gagne 3 000 euros ou 300 000 euros par mois, je dois être protégé de la même manière par le code du travail », a-t-il conclu.

Marie-Gisèle Chevalier, elle, « ne veut pas croire » au succès de la démarche de son ancien et éphémère patron : « ce serait trop injuste ». Le 13 mars prochain, jour du délibéré du tribunal de Nanterre, elle sera à nouveau là, prête à la bataille.

Trésorerie.

Qu’il obtienne ou pas satisfaction devant le tribunal, Patrick Puy n’en aura de toute façon pas fini avec « l’affaire Moulinex ». Car l’ex-PDG reste mis en examen dans ce dossier, de même que Pierre Blayau, son prédécesseur. En 2003, le parquet de Nanterre avait ouvert une information judiciaire pour « abus de biens sociaux », « banqueroute par détournement d’actifs » et « emploi de moyens ruineux », « abus de confiance » et « présentation et publication de comptes annuels inexacts ». L’an dernier, une deuxième instruction a été ouverte par Nanterre pour « faux, usage de faux et escroquerie ». La justice soupçonne principalement Patrick Puy d’avoir puisé en l’an 2000 dans la trésorerie de Brandt pour alimenter les comptes de Moulinex.

Quant aux salariés de Moulinex qui avaient été repris par Seb, tous n’ont pas gardé leur job : en janvier dernier, le nouveau numéro 1 de la profession a notamment annoncé la fermeture définitive dans les deux ans à venir de l’ancien site Moulinex de Fresney dans la Sarthe.

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