Un triomphe pour L’Opéra des Gueux

Un public conquis

Le bouche à oreille avait bien fonctionné, car, malgré une couverture de presse réduite (seuls le Télégramme et les Infos ont accordé de l’importance à l’événement), les réservations à l’office du tourisme ont dû être arrêtées à midi à l’office du tourisme de façon à garder des places pour les invités. Le hall bruissait de monde et les choristes de la chorale Mosaïque affublées de costumes de mendiants faisaient l’accueil et le contrôle des billets. La plupart des spectateurs découvraient ce genre de spectacle : un orchestre pour de vrai, un décor ingénieux, des acteurs chanteurs au service d’une pièce d’une grande drôlerie. Et la réaction a été enthousiaste. « Merci de nous avoir offert l’occasion de voir cela, » disait une spectatrice radieuse en quittant la salle.

Un décor ingénieux

Une comédie musicale plutôt qu’un opéra

Plus qu’un opéra, comme ceux de Rossini, Verdi ou Wagner, L’Opéra des Gueux de John Gay, est une comédie musicale, un musical, sur le modèle de Broadway, une pièce de théâtre avec des parties chantées. A l’époque de John Gay, au XVIIIème siècle, les gens chics et les gens bien se pâmaient devant les oeuvres de Haendel, de la « grande musique » où des dieux, des héros s’affrontaient au son du grand orchestre et mouraient en roulant des vocalises à la Castafiore. John Gay en a fait une parodie délirante, déjantée, mais c’est malgré tout une musique raffinée, qui était parfaitement servie à l’Asphodèle par des musiciens et des chanteurs talentueux.

Polly Peachum et MacHeath au pied de la potence

Le bonheur des choristes de Mosaïque

Perchés en haut des gradins, au poulailler, les choristes de la chorale Mosaïque (Questembert-Muzillac), accoutrés en gueux et gourgandines, ont chanté avec les artistes sur scène. Cela faisait partie du projet global : ils
avaient préparé certains airs sous la direction de leur chef de choeur habituelle, Anne Bien. Agnès Brosset, professeur de technique vocale à l’école nationale de musique de Pontivy, était venue animer une « master class » avec la chorale. Le résultat a comblé leurs attentes et celles du public : le spectacle était aussi dans la salle !

Fin du spectacle, la chorale à la fête

Les écoles, le public senior

L’objectif du projet était d’offrir au public de notre territoire un genre de spectacle avec lequel il n’est pas familiarisé. L’invitation lancée aux chorales était un aspect de cette volonté d’ouverture culturelle, qui concernait aussi les écoles. Intervention des artistes dans les classes, mais aussi participation des enfants à la répétition de vendredi après-midi. « J’avais dit en arrivant : c’est bien simple, s’ils commencent à bouger, c’est que ça ne passe pas. Voyez, ils sont attentifs, ils sont captivés par le spectacle, » disait un des maîtres de l’école Beausoleil. De son côté, le relais gérontologique de la communauté de communes avait diffusé l’information auprès des clubs d’anciens et des foyers-logements. Enfants des écoles aussi bien que retraités, tous ont été enchantés d’avoir participé à un événement tout à fait original.