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Un chalet de nécessité à la Gare !

Des toilettes publiques...

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La dernière vespasienne de Paris

Au détour de la modification budgétaire présentée au dernier conseil municipal, nous avons appris, dans la liste des travaux annoncés, que la Commune va réaliser les toilettes publiques à la Gare. Anecdotique ? Trivial ? Non, absolument nécessaire. Mais aussi, malheureusement, révélateur du déclin du projet communautaire.

Ping-pong

La demande a été adressée en mairie à plusieurs reprises. Je m’en suis fait le relais aussi bien à la Communauté qu’au conseil municipal. Il a fallu y revenir plusieurs fois : dans la rénovation des abords de la gare, il n’était pas prévu de toilettes publiques. Oubli coupable sans doute. La SNCF et la Région qui ont la charge de la gare elle-même ont indiqué que ce n’était pas dans leur programme. Donc il fallait trancher entre la Commune et la Communauté. Au final, c’est la commune de Questembert qui va réaliser ce chalet de nécessité.

Querelles de marchands de tapis

La dépense prévue est de 40 K€. Ce n’est pas une somme énorme, mais la commune aurait pu utiliser cet argent ailleurs. Tout le monde admet l’intérêt communautaire de la gare, c’est même écrit dans le projet de territoire adopté dans le mandat précédent : en effet, la gare de Questembert est fréquentée par les Questembertois, mais aussi par les habitants des autres communes de la Communauté et au-delà. Rappelons que la fréquentation, en croissance régulière, atteint environ 110 000 voyages, soit à peu près 220 personnes par jour (il y a moins de monde le week-end et pendant les vacances scolaires). Plus d’infos ici.

Donc il aurait été normal que la construction et l’entretien de ces toilettes publiques soient du ressort de la communauté...

A la Communauté, le président avait dans un premier temps promis d’étudier la question ; sollicité à nouveau, il avait répondu qu’il n’avait pas eu le temps de l’étudier ! Le vice-président aux finances, d’emblée, renvoyait l’affaire vers la commune : le bâtiment sera à l’intérieur du périmètre d’intervention de Questembert, c’est donc Questembert qui doit payer...

Un peu taquin, j’avais suggéré qu’un péage soit imposé aux non-Questembertois qui viendraient à utiliser le service !

Au-delà de la plaisanterie, cette discussion donnait à voir le déclin de l’esprit communautaire : il ne s’agit plus de viser le développement global du territoire, mais de tirer, chacun pour soit, le plus possible de la manne communautaire.

Quel projet collectif ?

Ce que nous avions déjà pressenti sur le renoncement au projet collectif et le repli frileux autour de son clocher se confirme une fois de plus dans cette décision anecdotique.

On l’avait senti avec l’abandon du compromis sur les charges transférées en matière d’enfance jeunesse (voir le compte-rendu du conseil de septembre 2015)

Cela confirmait le refus de conserver pour l’action communautaire l’augmentation du FPIC (Fonds de Péréquation des ressources Intercommunales et Communales). Les réflexions prospectives menées en 2013 avec le cabinet Ressources Consultants Fiances nous avaient conduits à prévoir que l’accroissement de ce fonds serait conservé pour la communauté : encore fallait-il un vote positif de tous les conseil municipaux. Eh bien, ça n’a pas été possible : plutôt qu’un avantage pour tous mais à plus long terme, ils préfèrent un bénéfice immédiat. « Leur petite cuisine sur leur petit réchaud ! » Encore d’autres exemples ici dans le compte-rendu du conseil de juin 2015.

Attendez-vous aussi à savoir, comme disait Geneviève Tabouis, que l’aménagement de l’accès entre la RD 775 et la zone de Boquenay (Jacopin Motoculture, CAM-CODIMA) va être entièrement à la charge de la commune : pourtant, il s’agit de permettre le déplacement de la CECAB vers un nouveau site pour libérer de l’espace dans la zone de la gare. Un déplacement souhaité de longue date, initialement prévu vers Kerhardy dans le cadre d’un projet de développement commercial.

Pour revenir à la gare de Questembert, vous allez voir en septembre que tout le monde va se rassembler pour dire qu’elle est un atout essentiel pour tout le territoire et qu’il faut donc que nous ayons des arrêts de train en grand nombre (et c’est vrai !) : ils vont interpeller le conseil régional pour obtenir encore plus... Ils seraient plus crédibles s’ils avaient montré auparavant que tout l’aménagement du secteur était un point crucial pour eux.

Quelquefois, je me prends à rêver que s’applique à notre petit territoire, ce que disait le président Kennedy dans son discours inaugural : Mes chers concitoyens du monde : ne demandez pas ce que l’Amérique peut faire pour vous, mais ce qu’ensemble nous pouvons faire pour la liberté de l’homme. On peut lire ici ce discours en entier...

Un clin d’oeil du passé...

Je n’ai pas trouvé de photo, ni de carte postale des cabinets autrefois situés à l’angle de la rue du Pilori et de la rue du Reliquaire, ni des urinoirs accolés au mur nord de l’église, ni de ceux de la place du Marchix... Ci-dessous un texte de Louis-Marie Prudhomme daté de 1814...

Latrines publiques ou Cabinets d’aisances. Près les boutiques de bois, sont douze cabinets d’aisances : l’entrepreneur y fait habituellement une recette si considérable, que depuis peu d’années il a acquis de grandes propriétés. Cependant il n’en coûte que dix centimes par séance, et le papier est donné gratis. Les cabinets et les cuvettes sont très-propres et sans odeur. La toilette des garçons servans est aussi soignée que celle des garçons restaurateurs ou des limonadiers. Leurs profits leur rapportent quelquefois 48 fr. par jour. Il faut que le concours des nécessiteux et des amateurs soit bien considérable, puisque cet entrepreneur achète par milliers pesant le papier qui s’y consomme. Trois hommes sont occupés journellement à couper ce papier dans les proportions convenables.
Cette spéculation a fait la fortune de plusieurs entrepreneurs. L’un d’eux trouvant une demoiselle en mariage pour son fils, marchandait sur la dot. Le père de la demoiselle un peu surpris, lui dit : « Mais combien donnez-vous en mariage à votre fils ? » « Combien ? monsieur, je lui cède mon fonds ; et je crois que c est un joli morceau de pain à manger. »
Le père de la demoiselle, pâtissier de son état, lui observa qu’il y avait des non-valeurs dans son fonds, et que dans le sien ce qui ne se vendait pas le jour, se réchauffait pour le lendemain.
Il manque, dans les différens quartiers de Paris, des latrines publiques. L’on reconnaît l’utilité de celles qui sont établies au Luxembourg ou aux Tuileries.
On ne verrait plus le spectacle dégoûtant qu’offre un grand nombre des rues de Paris, et la pudeur et la décence ne se trouveraient plus si honteusement outragées comme elles le sont journellement.
Il y a environ 36 ans qu’un particulier imagina une garde-robe ployante ; il se promenait dans les rues de Paris en robe-de-chambre, tenant sous son bras une garde-robe ; de temps en temps, il criait : « Chacun sait ce qu’il a à faire. » Il faisait payer 4 sous par séance.
On est fort embarrassé dans les rues populeuses, quand le besoin vous presse ; si vous montez dans une maison inconnue, que vous tâtiez aux portes pour trouver les latrines, vous passerez pour un filou, quoique bien éloigné de chercher à prendre.
Beaucoup de personnes sont victimes de ne pouvoir satisfaire ce premier besoin de la nature.

Publié le mardi 16 août 2016, par Paul Paboeuf.

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