Succès du concert de Danyel Waro

Le bouche à oreille avait bien fonctionné pour attirer l’attention des Réunionnais du coin et ils étaient nombreux dans le public pour applaudir Danyel Waro, une figure emblématique de l’île, militant au franc parler dont l’engagement politique marque profondément la création artistique. Ce grand poète, en mots simples et acérés, reprend le style du Maloya, un musique aux origines africaines, malgaches, tamoules, indiennes, une musique longtemps interdite, musique d’esclaves, musique de croyances « pas catholiques », comme il le dit lui-même.

Avec des instruments traditionnels, dans sa langue créole, sur des rythmes déchaînés, il a soulevé l’enthousiasme du public et il a su emporter dans sa passion ceux-là mêmes qui ignorent aussi bien la langue que les musiques traditionnelles réunionnaises.

« Mon métier c’est de fabriquer des instruments ». Il cisèle ses mots avec le même soin, le même amour des choses bien faites qu’il peaufine : ses kayams, ses roulérs ou ses pikérs (instruments traditionnels à percussions). Et la langue créole s’envole sur fond de tambours pour dénoncer les nouvelles formes de dépendances qui ligotent encore les îles à la métropole. Danyel Waro est un homme qui lutte contre les injustices sociales et pour la défense de sa culture. Un homme libre et en colère pour une soirée magnifique.