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Rythmes scolaires, promesse tenue, mais trop facile

le bilan du Nouvel Elan

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Promesse tenue, en effet, si vous comprenez « remise à plat » comme « suppression des Temps d’Activités Périscolaires ». Oui, c’était compliqué (mais, après quelques difficultés, ça fonctionnait), ça coûtait un peu d’argent à la commune (défaut rédhibitoire), et ça remettait une demi-journée d’école aux maîtres. Ils ont fait semblant de tenir une année avant de revenir à la semaine de 4 jours. Sans penser d’ailleurs à l’accueil des enfants toute la journée du mercredi. Et sans s’engager non plus dans le plan mercredi proposé par le gouvernement..

Proposition 7

« L’organisation des rythmes scolaires, sujet d’inquiétude et de mécontentement, sera remise à plat, dans la concertation. »

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Leur promesse n°7

Quelle concertation ?

Oui, la promesse est tenue, au moins sur l’objectif. Car pour ce qui est de la concertation, on appréciera la fragilité des conseils d’école et le peu de cas qui est fait de leurs avis. C’est d’ailleurs une marque de fabrique de cette municipalité : déplacer la concertation hors des instances prévues à cet effet, comme s’il fallait se concerter prioritairement avec une partie de la population et non avec les représentants légitimes ici de la communauté éducative, ailleurs du secteur sportif ou associatif.

Ce cynisme cache une forme de nervosité dans la gestion de la contradiction. Car sur la question scolaire, il est bien clair que les intérêts peuvent fortement diverger entre les intérêts des enfants, les contraintes des parents, l’organisation du service public par la commune, du transport collectif des enfants par la région, sans oublier toutes les catégories d’agents concernés : enseignants, personnels communaux, animateurs socio-culturels, ni les organisateurs de loisirs pour enfants (clubs sportifs).

Assumer ces contradictions, arbitrer, cela suppose d’accepter de déplaire de prime abord. C’est en cela qu’une décision devient politique au sens littéral du terme ; elle doit faire cité. C’est pour cette raison que notre priorité était l’intérêt de l’enfant : nos enfants sont ceux qui ont le moins de jours de classe par an de tous les pays développés. Pour compenser, nous remplissons à ras bord les journées. Cette sorte de gavage explique beaucoup des lacunes de nos jeunes à leur entrée en collège, voire ensuite. C’était l’un des objectifs de cette réforme qui bousculait, il faut l’entendre, beaucoup d’habitudes et d’organisations familiales.

Semaine de 4 jours, on fait quoi des enfants le mercredi ?

Mais les familles avaient trouvé leurs marques et les enfants appréciaient les activités. Et il a fallu improviser à la rentrée 2018 pour répondre à une très forte augmentation des demandes d’accueil de loisirs. Dans la note de synthèse du conseil de Questembert Communauté de décembre, le compte-rendu du bureau du 22 novembre indiquait : « Depuis le 4 septembre 2018, on observe une augmentation de la fréquentation dans les accueils de loisirs de 150 à 200 % les mercredis. »

Heureusement que la commune dispose d’un lieu spécifiquement adapté pour cet accueil : nous avions transformé l’ancienne piscine en accueil de loisirs (après une concertation approfondie, conduite par Gérard Launay). A lire ici.

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L’ancienne piscine et son extension

Dans l’entretien entre Jack Lang et Jean-Michel Blanquer (Nouvel obs du 27 novembre 2018), la question des rythmes scolaires est abordée et Jack Lang affirme : « Réduire le temps scolaire, c’est creuser toujours plus les inégalités. » Nous le savions, mais ce n’est pas la préoccupation de la municipalité actuelle.

Publié le mercredi 19 décembre 2018, par Maxime Picard.




Post-scriptum

Une citation plus longue des déclarations de J. Lang

Si l’école doit redevenir un lieu de socialisation, cela nous amène à aborder la question du temps scolaire…

J.L. Tout à fait ! Je crois dur comme fer que la pratique régulière d’un art peut être à la fois une thérapie contre la violence, une source de lien social et un sésame vers les autres apprentissages : le théâtre vers la maîtrise de la langue, la musique vers les mathématiques… Mais encore faut-il disposer de temps. Il y a donc un point sur lequel je ne parviens pas à vous suivre, Jean-Michel Blanquer, c’est sur la question des rythmes. En autorisant chaque conseil d’école à choisir librement entre la semaine de quatre jours et celle de quatre jours et demi, vous avez très certainement fait le bonheur des enseignants et des municipalités, mais vous avez fait un mauvais coup à nos enfants. En trente ans, ils ont perdu trente-cinq jours d’enseignement, alors que l’école est le lieu idéal de brassage culturel et social. De plus, tous les chronobiologistes soulignent que c’est un non-sens de leur infliger des journées aussi longues.

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