Qu’est-ce qu’elle a ma gueule d’impôt !

Johnny Halliday confirme donc son départ pour la Suisse afin de payer moins d’impôts. Il y a maintenant les immigrés qui viennent en France pour travailler et les émigrés qui partent pour ne pas payer. Je regrette presque les 35 euros que j’ai dépensé pour aller l’écouter au Festival des Vieilles Charrues à Carhaix en juillet dernier. Mais il rejoint là-bas d’autres déshérités : Alain Delon, Yannick Noah, Amélie Mauresmo, Charles Aznavour et quelques grands patrons. Le plus grand dépité doit quand même être Nicolas Sarkozy : s’il quitte la France c’est qu’il n’a pas confiance en sa victoire ! C’est au moins une bonne nouvelle.

Sur le fond, tout cela reste choquant même s’il s’agit de vedettes présentées en modèles aux Français. En 1789 il y avait des aristocrates émigrés à Coblence, en Allemagne. En 2006 il y a des contribuables exilés à Genève. Ce n’est pas très brillant. Tous ces gens ont beaucoup de chance d’avoir à payer tant d’impôts, d’autant qu’il leur reste encore énormément d’argent après les avoir versés. Il faut croire qu’ils n’en n’ont jamais assez.

En ce moment, on nous rebat les oreilles avec la notion de patriotisme économique. Le gouvernement ferait bien de défendre le patriotisme fiscal. Aimer son pays, c’est aimer contribuer à la solidarité entre ses habitants et à la construction de son avenir.