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Pourquoi je vais voter Hollande

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Drôle d’ouverture d’éditorial pour un maire socialiste ! Comme si j’avais besoin d’expliquer encore une fois mon choix, que tout le monde connaît depuis longtemps. A côté des raisons évidentes qui sont liées à mon engagement à gauche pour la justice et la solidarité, et que d’autres peuvent ne pas approuver, je veux insister sur les valeurs humaines que j’ai reçues à travers mon éducation et mon expérience et qui sont au coeur de notre vivre ensemble.

François Hollande : le candidat de la gauche pour le progrès social

Un site internet a dénombré 600 raisons de ne pas voter Sarkozy, mais je n’ai pas besoin de chercher longtemps pour en énumérer quelques unes. Depuis 5 ans, depuis 6 ans même, le président sortant a mené des politiques en faveur des plus favorisés contre les intérêts de l’immense majorité des Français. Qu’il me suffise de rappeler la loi « Travail Emploi Pouvoir d’Achat » dont tous nous mesurons les résultats : le chômage a explosé, le pouvoir d’achat est en berne, les inégalités se sont dramatiquement creusées. Je pourrais aussi rappeler la « réforme » des retraites, qui remet en cause le modèle de solidarité imaginé par les combattants de la Libération. Ou encore la RGPP (révision/régression générale des poliitiques publiques) qui a organisé la casse des services publics de l’éducation, de la justice, de l’hôpital. On a vu aussi les attaques contre les collectivités locales, la réforme territoriale qui visait à mettre au pas les régions, les départements, les communes et communautés, accusées d’être dépensières, alors qu’elles ne font souvent que pallier les carences de l’Etat.

En mettant la jeunesse au centre de son projet, François Hollande fait le pari de l’avenir, du redressement de la France. Redressement qui passe par un effort de formation, mais aussi par le choix des investissements productifs dans l’industrie et spécialement dans les PME. Redressement que permet une réforme fiscale en profondeur pour que la répartition soit plus juste.

Les premières décisions de François Hollande montreront clairement son attention aux classes populaires, comme par exemple, le blocage des prix des carburants, l’augmentation de 25% de l’allocation de rentrée scolaire.
Il reviendra rapidement sur la réforme des retraites (vous vous rappelez : la retraite, c’est le patrimoine de ceux qui n’ont pas de patrimoine). Il proposera une nouvelle étape de la décentralisation en recréant des relations de confiance entre l’Etat et les collectivités.

Redonner de la dignité à la République

La dégradation de notre pays ne s’est pas seulement concrétisée dans la perte du « Triple A » des annonces de notation. La soumission à l’Amérique de Bush, puis à l’Allemagne de Merkel a brouillé la voix de notre pays sur la scène internationale. Le cynisme et l’arrogance du président ont abîmé l’image de la fonction présidentielle, et dévalué la politique : comment s’étonner ensuite que trop d’électeurs aient totalement perdu confiance dans toute action publique ?

Flattant les instincts de la foule, le président sortant a voulu courir après l’électorat de l’extrême droite en reprenant les thèmes de l’immigration, des frontières, en se présentant comme le « candidat du peuple » , ce qui, pour le client du Fouquet’s et du Bristol, est tout de même assez gonflé.

Voir ici une vidéo de la réunion du « premier Cercle » des généreux donateurs


Sarkozy et ses ’amis’ du Bristol trinquent aux... par inet

Valeurs contre valeurs

Comme on le voit dans les prises de position ou les choix annoncés de nombreuses personnalités qu’on classe traditionnellement à droite (de Villepin à Bayrou, en passant par C. Lepage), cette élection n’est plus seulement une confrontation entre gauche et droite, mais un choix « valeurs contre valeurs ».

Des penseurs comme Lamennais, Lacordaire, qui ont jeté, après les philosophes des Lumières, les bases de la démocratie moderne, ont défini comme priorités la justice, la lutte contre les inégalités, en faisant appel à la conscience et à la responsabilité des citoyens pour construire une société solidaire et apaisée. Ces valeurs traversent les luttes de la résistance, elles ont contribué à la fondation européenne,
elles sont communes à une bonne part des démocrates chrétiens et aux sociodémocrates ; elles sont désormais partagées par une large majorité de Français qui préfèrent l’esprit de coopération et de rassemblement et refusent la violence des clivages comme la stigmatisation des boucs émissaires. Mon engagement à gauche pour la justice et la solidarité est en harmonie totale avec ces valeurs défendues par François Hollande et je sais que vous êtes très nombreux à vous y reconnaître aussi.

Publié le vendredi 4 mai 2012, par Paul Paboeuf.

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