Philippe Bas, vous vous souvenez ?
Partager : sur Facebook, sur Twitter, sur Google+.
Personne ne se souvient aujourd’hui de M. Bas, qui, après avoir été secrétaire général de l’Elysée, était passé ministre du temps de Chirac. Il se rappelle à notre souvenir en publiant dans le Monde une chronique décapante sur le « cinquième » risque...
Vous avez tous oublié le personnage important que peut être M. Philippe Bas. Et personne n’aurait l’idée de le rappeler à votre mémoire s’il n’avait publié dans le Monde une tribune qui suggère quelques réflexions.
Pourquoi l’avions-nous vu à Questembert ? D’abord parce que Bannel était carbonisé... Enarque, haut fonctionaire, Philippe Bas se cherchait un point de chute confortable. Il lorgnait sur la quatrième circonscription du Morbihan, la nôtre, celle aussi du doyen de l’Assemblée Nationale et il était venu inaugurer, en grande pompe, les foyers de vie Marie Balavenne, et accessoirement la maison de retraite de Questembert. Son passage n’a pas laissé d’autre souvenir que la plaque posée à la maison de retraite... Philippe Bas, qui c’est ?
Finalement, il a tenté un parachutage sur la Manche, mais le local a fait de la résistance. Battu aux législatives, M.Bas s’est toutefois trouvé un canton confortable, celui de Saint-Pois, 2800 habitants, réussissant ce que le suppléant actuel de Loïc Bouvard a manqué du côté de La Gacilly.
Même vice-président du conseil général de la Manche, on est bien loin des lumières de la ville. M. Bas a donc voulu sortir de l’anonymat en publiant une tribune dans le Monde, intitulée « Avoir le courage du (cinquième) risque », le cinquième risque étant celui de la dépendance.
Au global, sans grand intérêt, sauf quelques perles qui méritent qu’on s’y arrête.
Partant du constat que le coût moyen d’un séjour en maison de retraite est de 1500 € par mois, et que le niveau des retraites est de 1200 € (M. Bas ne dit rien des retraites agricoles ou artisanales), il conclut qu’il faut que la solidarité nationale vienne combler la différence.
Mais comment ? Eh bien c’est très simple, dit-il, il faut créer une deuxième journée de solidarité ! Vous avez aimé le lundi de Pentecôte travaillé et pas payé, vous allez adorer le lendemain de réveillon de Noêl pas payé et travaillé.
Bon, au Moyen-Âge, et même plus près de nous, il y avait la « corvée » : serfs et manants venaient travailler gratis pour le seigneur. Pas grave si ça ne concerne que les salariés, puisque ces glandeurs avec leur RTT n’en fichent pas la ramée...
Car « au pays des trente-cinq heures, dont bénéficient aujourd’hui plus de la moitié des salariés français, il vaut mieux financer le progrès de la solidarité par le travail, qui enrichit la France, que par l’impôt, qui l’appauvrit. »
Evidemment, si l’impôt sert à compenser les cadeaux faits aux plus riches par les niches fiscales et surtout avec le bouclier fiscal, en effet on appauvrit le pays, ou plutôt on prèlève sur le plus grand nombre, par exemple sur tous les consommateurs avec la TVA ou la taxe sur les carburants, pour redonner à ceux qui n’en ont pas besoin. Mais si l’impôt sert à construire des écoles, des routes, des hôpitaux, (et même des bâteaux de guerre !), à payer des enseignants, des infirmiers, des policiers, enfin des gens qui contribuent à la formation, à la santé, à la sécurité, qui peut oser affirmer que cela appauvrit le pays ? N’est-ce pas au contraire accroître la richesse du pays ?
M. Bas devrait y réfléchir à deux fois, avant d’écrire cela dans un quotidien aussi sérieux que le Monde.
Publié le jeudi 10 septembre 2009, par .