Les autoroutes, un pactole pour le privé
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Canal + a diffusé récemment un Spécial investigation consacré aux conséquences de la privatisation des autoroutes décidée par le gouvernement Villepin en 2005. Le pékin lambda a déjà constaté qu’il s’était fait pigeonner, puisque les péages, théoriquement bloqués au-dessous de l’inflation, ont explosé. L’émission fait le tour de la question, et c’est pas triste.
Un pactole d’un milliard d’euros par an.
En vendant ses autoroutes au privé, le gouvernement de l’époque avait encaissé 15 milliards d’euros. Selon la Cour des comptes, aurait dû rapporter à l’Etat non pas 14,8 milliards d’€uros mais 24 milliards d’€uros !
De plus cette décision absurde (selon le Financial Times de Londres !) a privé l’Etat d’une recette annuelle d’un milliard. Une mauvaise affaire pour l’Etat qui a mal vendu les bijoux de famille !
La roue de la fortune
Selon le mot du député PS de Haute-Saône, Jean-Michel Villaumé, les autoroutes sont une véritable machine à cash pour les heureux propriétaires : « C’est la roue de la Fortune ! Un bon week-end de vacances rapporte près de 100 millions d’€uros aux compagnies qui se partagent le marché et le magot autoroutier. Les péages sont une affaire très rentable et sont la parabole exemplaire d’une privatisation qui n’a profité ni aux automobilistes ni à l’Etat. »
Une affaire d’autant plus rentable que, selon des chiffres du ministère de l’Ecologie, les sociétés d’autoroute ont augmenté leurs tarifs dans une fourchette de 9,76% à 18,18% entre 2004 (année qui a précédé la décision de les privatiser) et 2010. C’est largement au-delà de l’inflation constatée par l’Insee (+9,91%) pendant la même période. Mais il y a mieux, l’augmentation ne s’applique pas uniformément : plus la portion d’autoroute est fréquentée, plus l’addition est salée, et plus les bénéfices sont gonflés.
D’ailleurs comme le dit le député Villaumé, « Les sociétés concessionnaires n’ont jamais distribué autant de dividendes à leurs actionnaires et les automobilistes n’ont jamais payé aussi cher. 1,29 milliard d’€uros, c’est le bénéfice net cumulé des groupes ASF, APRR et Cofiroute en 2009, soit + 2,4 % sur un an. Montrées du doigt, certaines sociétés ont mis un peu d’ordre dans leur grille tarifaire, tout en restant des machines à cash sans limitation de vitesse ! »
Et si cela vous rassure, les sociétés qui gèrent les autoroutes ont vu leur chiffres d’affaires progresser de 20% depuis 2005.
Publié le dimanche 19 juin 2011.