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Le président de la Région Bretagne au pays de Questembert

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Mardi 23 avril, Pierrick Massiot , président de la Région Bretagne est venu à la rencontre des élus de Questembert et de la communauté de communes où il a été accueilli par Monique Danion, maire de La Vraie-Croix, vice-présidente de la Communauté, mais aussi conseillère régionale. Le président s’était donné trois objectifs : mieux percevoir les problématiques de notre territoire, échanger sur les politiques régionales en liaison avec les autres collectivités et confronter les ambitions de la région en matière d’agriculture avec la réalité du terrain.

En terrain connu

Ayant des attaches morbihannaises, Pierrick Massiot connaît bien notre secteur. Mais il a été particulièrement séduit par l’ambition partagée des élus communautaires de créer une dynamique collective. La communauté a en effet développé des projets qui ont été appuyés par la Région dans le cadre du contrat de pays. Ce contrat va d’ailleurs être prolongé sur l’année 2013. Pour la prochaine étape, la Région veut s’appuyer sur une lecture plus globale du développement durable dans le contexte breton : l’économie, le sociétal, l’environnement et la qualité démocratique.
Déjà les outils d’analyse expérimentés pour l’Eco-Faur (aides aux projets d’aménagement urbain) ont permis de faire avancer les thématiques de l’écologie urbaine et d’accoutumer les partenaires à la démarche d’éco-conditionnalité. Plusieurs projets de notre territoire ont été validés, dont par exemple, l’aménagement de l’hypercentre à Questembert. D’autres ont été refusés, comme le siège communautaire ! Une belle preuve qu’il ne s’agit pas de clientélisme politique.

De nouveaux critères pour les contrats de pays

Dans les futurs contrats, les critères de répartition prendront en compte la richesse comparée des Pays : niveau des revenus, taux de chômage, mais aussi ce qui constitue l’indice de développement humain (à voir ici)

Pays de Questembert : déjà des projets

Mais pour le moment, si l’orientation générale est claire, la Région attend de savoir quelles seront ses marges de manœuvre financières pour aller plus avant. Les élus de la communauté ont déjà en tête deux projets structurants sur lesquels ils comptent solliciter le soutien de la Région, dans le cadre du prochain contrat : la gare de Questembert et son environnement et la restructuration du site du Moulin Neuf.

C’est d’ailleurs à la gare, sur le site du siège communautaire en construction, que s’est achevée la visite du président Massiot. Avec par an plus de 100000 voyageurs en montée et descente, la gare de Questembert est un atout maître pour le secteur. L’aménagement des parkings, le développement intermodal, la restructuration du bâtiment seront regardés avec attention par la Région , mais les capacités de fret sont aussi intéressantes pour le développement économique. Les élus ont aussi attiré l’attention du président sur la qualité de la desserte de la gare de Malansac et sur la réouverture de la station de La Vraie-Croix.

Auparavant, Pierrick Massiot avait fait le tour du chantier de l’hypercentre retenu par l’Eco-Faur (plus de 80000 euros d’aide) : une rénovation exemplaire qui redonne du cachet à un quartier un peu délaissé. Les circulations douces y seront privilégiées Les revêtements de sol ont été choisis pour mettre en valeur les pierres des vieilles façades. Les plantations prévues – des arbres fruitiers locaux – ne seront réalisées qu’à la saison propice.

La rénovation des vieilles rues du Centre, soutenue par l’ECO-FAUR

La filière porcine : anticiper les mutations

La visite sur l’exploitation de Thierry et Florence Marion, éleveurs de porcs à Bréhardec, a permis au président Massiot de voir concrètement comment l’agriculture s’adapte aux contraintes économiques et environnementales et se prépare pour les transformations inéluctables. Installés sur une ferme de 100 ha, Thierry et Florence Marion élèvent 500 truies et leur suite. Si l’on considère qu’avec leurs 3 salariés, ils sont 5 à travailler sur l’exploitation, cela fait 20 ha, et 100 truies par emploi : rien de gigantesque, quoi qu’on dise parfois.

L’exploitation est en complète rénovation avec comme objectifs la meilleure performance technico-économique, la valorisation des déjections et le bien-être animal. Mais aussi le bien-être des travailleurs et le confort des voisins : le système d’aération amène l’air frais réchauffé par le haut alors qu’auparavant il entrait par le bas où il se chargeait des gaz de fermentation du lisier. L’air est plus sain pour le personnel, pour la santé des animaux et les odeurs perçues à l’extérieur sont considérablement réduites.

Un système de centrifugation va séparer la partie solide, la plus chargée en phosphore, qui sera exportable et la partie liquide riche en azote qui pourra être épandue sur prairies ou céréales pour économiser l’azote minéral, engrais chimique dont la fabrication exige beaucoup d’énergie fossile. L’investissement total est extrêmement lourd, mais il est possible du fait des excellents résultats techniques et économiques de l’exploitation.

Des résultats qui ne seraient pas possibles sans la très haute qualification de toute l’équipe. Si les chefs d’exploitation ont surtout appris sur le tas, car Thierry a pris la succession de ses parents, le chef porcher a reçu une formation supérieure et s’est forgé une belle expérience dans une grosse exploitation du Finistère. Et la relève sera assurée : les fils se sont mis dans le métier, et l’exploitation accueille une jeune femme en formation alternée de BTS.

Pierrick Massiot a noté qu’une bonne part des porcs produits sur l’exploitation, des « maggiores » de 130 kilos, sont abattus en Bretagne mais ensuite exportés en Italie pour fabriquer des jambons d’Aoste. On peut s’en étonner, mais il faut savoir que nous consommons plus de « jambon de Paris » que nous n’en produisons : beaucoup de nos jambons sont importés d’Espagne. Ce sont là des données qu’il faut avoir en tête pour appréhender l’avenir de la filière porcine en Bretagne.

Sauver l’élevage breton

Patrice Le Penhuizic, maire de Lauzach mais aussi élu à la Chambre d’Agriculture, a souligné de son côté l’inégalité de traitement entre les éleveurs et les céréaliers pour les aides européennes : les productions végétales sont 10 fois mieux aidées que les productions animales. En Bretagne, c’est une question cruciale et Pierrick Massiot en a parfaitement conscience, tout comme le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll.

Pour notre territoire déjà touché par la crise avicole et particulièrement par le démantèlement du groupe Doux, comme Monique Danion l’a rappelé au Président, l’avenir de la production porcine est essentiel aussi bien pour les emplois directs en agriculture que pour les emplois de l’industrie agroalimentaire. La visite à la ferme de Bréhardec nous a fait toucher du doigt la problématique dans sa globalité. C’est sans doute un des messages importants à retenir de la visite du président Massiot à Questembert.

Publié le jeudi 2 mai 2013, par Paul Paboeuf.

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