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Le développement durable, la voie de la justice sociale

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Le développement durable est en train de devenir la tarte à la crème de la politique et tout le monde désormais s’en réclame, au point même que certains s’emparent du sujet avec le zèle des nouveaux convertis ! Il ne suffit pas de proclamer, comme notre président à Johannesbourg le 2 septembre 2002, que la maison brûle pendant que nous regardons ailleurs avant de rentrer en France pour ne pas faire ce qui était annoncé comme urgent en Afrique du Sud. Ainsi, tout récemment, la loi sur l’eau votée par le Parlement paraît bien timide au regard des enjeux.

Si la question de l’eau est importante, et les Bretons sont depuis longtemps sensibilisés à la nécessité de protéger et d’économiser cette ressource, c’est dans tous les domaines que nous devons raisonner à long terme, en agissant ici et maintenant. Economie de déchets, économie d’énergie sont des points clés du développement durable. Mais notre ambition ne doit pas être seulement économique ou écologique, le développement doit aussi être soutenable tant le plan social que moral. Il nécessite de ce fait que l’on mette un terme à l’effarante montée des inégalités qui caractérise notre mode actuel de croissance. Le développement doit être durable et solidaire .

A chaque séance du Centre Communal d’Action Sociale, nous examinons des demandes d’aides pour des familles qui ne peuvent payer les factures d’eau, de gaz et d’électricité. Précisons d’abord que ces aides ne représentent qu’une infime partie des dépenses du CCAS, contrairement à ce que croient bien des gens. Bien sûr, ces demandes d’aides montrent aussi que ces familles en difficulté ne savent pas toujours gérer leurs maigres ressources, qu’elles dépensent parfois ces ressources pour des consommations inutiles. Cependant, il est évident que, si les logements étaient conçus pour être économes en énergie et en eau, ces aides ne seraient pas nécessaires.

Bien plus, en construisant des logements sociaux économes, c’est à tous les locataires que nous redonnerions du pouvoir d’achat. C’est pourquoi, il est impératif que, dans les programmes neufs, comme dans les réhabilitations, la plus grande attention soit portée à la qualité environnementale. Ainsi, dans les logements qui vont être réalisés dans l’ancienne mairie, square Le Mauff de Kergal, nous avons prévu une isolation renforcée avec des matériaux naturels et un système de récupération des eaux de pluie. On a dit que nous aurions dû penser à un chauffage bois ; fausse bonne idée : difficile à mettre en oeuvre dans des logements isolés. Au contraire, c’est une solution que nous utiliserons pour la nouvelle piscine, avec, pourquoi pas ? un réseau de chaleur, vers l’école ou d’autres bâtiments.

Les collectivités doivent bien sûr donner l’exemple, surtout si elles s’engagent comme nous le faisons pour la justice sociale et la solidarité avec les plus démunis, mais il faut aussi que les constructeurs privés et les promoteurs adoptent la même démarche, parce qu’elle est économiquement pertinente et efficace sur le long terme.

Publié le mercredi 26 juillet 2006, par Paul Paboeuf.




Post-scriptum

Un livre utile : Jean-Claude Pierre, Pourvu que ça dure !, Liv’Editions.

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