La fin des heures supplémentaires ? Non, bien sûr !
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A entendre les ténors de la droite, bien relayés par des journalistes trop pressés, le gouvernement vient de priver les salariés de la possibilité de gagner plus d’argent en faisant des heures supplémentaires. C’était le plus racoleur des slogans de Sarkozy Travailler plus pour gagner plus, c’était surtout un cadeau fiscal de 4,5 milliards par an (et pas pour les salariés d’abord) et une erreur politique lourde en période de chômage massif. François Hollande avait annoncé qu’il supprimerait ce machin, c’est fait. Promesse tenue.
Voir en ligne : Une étude fouillée de l’OFCE
Un coût fiscal de 4,5 milliards en 2011
Le chiffre n’est pas contesté, même s’il y a des variations : Sarkozy a privé les finances publiques de près de 5 milliards par an depuis l’adoption de la loi TEPA (Travail Emploi Pouvoir d’Achat !!! drôle de nom, n’est-ce pas ?) Se priver de recettes quand on creuse la dette du pays de plus de 100 milliards par an, ça n’est pas un choix juste.
Qui en a bénéficié ? Les sommes perçues étaient exonérées d’impôt sur le revenu et les salariés, qui avaient touché des rémunérations supplémentaires, ont bénéficié d’une réduction d’impôts. Au total, selon un rapport parlementaire de juillet 2011, cela représentait un gain médian de 350 euros par an, 29 euros par mois. Pas de quoi faire la grosse fête. Les principaux bénéficiaires du cadeau fiscal sont à chercher du côté des entreprises : on évalue le montant des exonérations à plus de 3 milliards d’Euros par an.
Quant à l’effet sur l’emploi, il était clairement négatif : il était plus intéressant pour l’entreprise de proposer des heures supplémentaires sans cotisations que de créer des emplois. En période de fort chômage, c’était vraiment mettre en place une machine à détruire les emplois.
Supprimer une machine à détruire les emplois
Même si le nombre d’emplois détruits est difficile à évaluer, les effets négatifs l’emportaient largement.
Qu’on ne soit donc pas surpris : François Hollande avait annoncé la suppression du dispositif et le parlement vient de la voter. Vu le coût pour les finances publiques et les effets sur l’emploi, c’est une mesure juste, une mesure nécessaire qui vient d’être prise.
Et l’OFCE a même calculé que cela devrait favoriser la création de 18000 emplois en année pleine. En effet, il redevient plus avantageux pour l’entreprise qui doit faire face à une demande saisonnière plus forte que prévue (par exemple des parapluies en juillet !) d’embaucher en CDD ou en intérim, ce qui remettra des gens dans l’emploi, leur redonnera des revenus qu’ils consommeront, etc. Du tout bon pour eux, les revenus, la consommation et les recettes fiscales. Ça coûtera un peu plus cher à l’entreprise, mais s’il y a un marché à la clé, le coût sera supporté. Il n’y a que les fausses heures supplémentaires qui coûteront vraiment cher.
Publié le jeudi 2 août 2012, par .
Messages
1. La fin des heures supplémentaires, pas celle des impôts non plus, 23 août 2012, 16:41
le télégramme parlait hier des impôts qui tombaient ces jours-ci : la douloureuse, et ce n’est pas fini.
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