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Inauguration Maison Le Guénnégo

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Samedi 19 septembre avait lieu l’inauguration de l’Hostellerie Le Guénnégo après les travaux de restauration commencés en 2013. L’ambiance était au consensus et à la convivialité : une des maisons les plus anciennes de la ville retrouve un éclat qu’elle avait perdu. Si tout le monde est d’accord pour reconnaître que c’est une rénovation exemplaire, dont la réalisation a commencé en septembre 2013 et s’est achevée en mai 2015, il est intéressant de rappeler des éléments de l’élaboration du projet et de noter les conséquences des infléchissements décidés par la nouvelle municipalité ;

Une rénovation exemplaire

Nous avions tous de bonnes raisons pour avoir le sourire : le bâtiment inhabité depuis le décès de son dernier occupant était comme une verrue dans l’environnement des Halles et son état provoquait des remarques acerbes des uns et des autres : c’est maintenant le plus bel édifice du quartier. Quand on s’attarde sur les détails, la qualité d’ensemble s’apprécie de mieux en mieux. Suite à l’étude commandée par la mairie à Mme Claudie Herbaut, historienne du patrimoine, et remise à la commune en février 2008 (voir le document joint, déjà diffusé,) la mission de maîtrise d’oeuvre avait été confiée à M. Pericolo, architecte spécialisé, en coopération avec Philippe Guyon, qui est lui-même architecte, et l’Architecte des Bâtiments de France, M. Cardin. Ensuite les entreprises sélectionnées ont vraiment fait un travail de grande qualité, que ce soit en maçonnerie, en menuiserie charpente ou en installations électriques, pour ne citer que ces 3 exemples. On s’attardera en particulier sur le rejointement des pierres, sur l’escalier en colimaçon et la charpente de la tourelle ou encore sur l’éclairage inséré dans une poutre ancienne.

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Après les discours

Combien ça a coûté ?

Le coût de la restauration avait créé la polémique : était-ce bien utile de mettre tant d’argent alors qu’il y avait tant d’autres besoins ? Au-moment de lancer les appels d’offres, l’estimation HT s’élevait à 511 K€ pour les travaux. Après la consultation et les ajustements de marché, le total s’élevait à 540 K€. (Sur le démarrage du chantier, voir ici)

Des chantiers de ce type, même quand la préparation a été soignée, sont complexes et il n’est pas surprenant qu’il y ait des ajustements en cours de travaux, ajustements qui se traduisent par des avenants. D’autant que la nouvelle municipalité a souhaité donner une autre destination au bâtiment. Selon les dernières données, le coût total travaux s’élève à 599 604,74 € HT soit +10,97 % par rapport au montant du marché initial (540 342,13 €). A ces dépenses de travaux proprement dits, il faut ajouter les honoraires d’architecte et les prestations des bureaux d’études techniques, pour un total d’environ 70K€. On a donc une opération de l’ordre de 670 K€.

En face de ces dépenses, la commune a pu obtenir des cofinancements, du Département (83 K€, plus 7,5 K€ pour l’étude patrimoniale), de la Région (55 K€) et du député Paul Molac (réserve parlementaire 25 K€). Nous avions lancé une souscription auprès de la Fondation du Patrimoine : les particuliers pouvaient flécher des dons vers le projet et bénéficier d’une réduction d’impôts. La souscription n’a pas eu le succès escompté : 30 dons en tout, donc 4 seulement depuis 2014, pour un total de 5120 €, soit 4966 € qui seront reversés à la commune pour le financement du projet. Une plus grande mobilisation, à la fois en apport financier et surtout en nombre de donateurs, aurait conduit la Fondation du Patrimoine a abonder le total sur ses propres réserves et aurait permis à la commune de solliciter un complément de la Région dans le cadre du dispostif Skoaz ouzh skoaz (Epaule contre Epaule) . (A lire ici)

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A l’intérieur de l’hostellerie Le Guénégo

Un telle restauration, pour quoi faire ?

Donnée comme un boulet, dans l’héritage (!) qui contribuait à plomber les finances de la commune, l’opération est aujourd’hui quasiment revendiquée par Mme le Maire qui, dans son dernier édito, se félicitait : « une rentrée culturelle...avec l’inauguration de l’Hostellerie Le Guénégo que nous venons juste de terminer de rénover. »

La commune n’aurait pas été conduite à s’impliquer si le premier projet privé de rénovation avait pu aller à son terme. L’acheteur avait obtenu en 2002 un permis de construire validé par la mairie bien sûr, mais surtout approuvé par l’architecte des bâtiments de France : un commerce centré sur les produits du terroir et du logement à l’étage. Lorsqu’il a revendu, l’acquéreur potentiel imaginait d’ouvrir un « pub », sans marquer de considération pour l’aspect patrimonial du lieu. Cela avait amené la municipalité à exercer son droit de préemption.(2005).

A partir de là deux démarches ont été doubles : préparer la réhabilitation et définir un usage futur. Pour cadrer la réhabilitation, le service départemental du patrimoine et l’ABF ont demandé l’étude patrimoniale qui a été confiée à Mme Herbaut. (A voir ici pour l’élaboration du projet. Pour réfléchir au devenir du bâtiment, nous avons créé un comité spécial dont M. de Kerangat, conseiller municipal de la minorité, à l’époque, assurait le pilotage. Les débats ont écarté très vite les hypothèses de musée local, de galerie d’arts, qui n’aurait rien apporté à l’animation du centre-ville. La proposition retenue était d’y installer une crêperie ou un restaurant, en prenant garde de ne pas créer une concurrence faussée avec les autres établissements. Ce qui supposait un prix de location en rapport avec la surface et la qualité de l’emplacement. Le preneur se serait vu également imposer l’accessibilité aux visiteurs.

Sans discussion ni débat, la nouvelle municipalité a choisi une autre orientation : y installer l’Office de Tourisme et proposer à la location l’hôtel Belmont qui l’abritait depuis la rénovation de cet ensemble en 2005. (voir ici)

Personne ne s’est interrogé, semble-t-il, sur les risques de distorsion de concurrence, sauf quelques coiffeurs. Mais nous avons noté que ce choix a conduit la commune à faire dans l’hôtel Belmont des travaux d’adaptation budgétés à hauteur de 20 500 euros , à quoi s’ajoute la valorisation du travail des employés communaux votée en décision modificative le 14 septembre (4 500 €).

Le changement de pied a conduit aussi à renoncer à la restauration de l’escalier de la Tour Belmont... qui est aussi un élément patrimonial de première importance. Cette restauration, inscrite dans une tranche conditionnelle du projet, n’a pas été retenue... Et pourtant, cela aurait permis un accès du public à l’intérieur de la Tour Belmont. Dommage !

Publié le mardi 29 septembre 2015, par Paul Paboeuf.

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