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Europe : je t’aime moi non plus !

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Bernard Poignant, député européen

Même s’il y a forcément des nuances, il y a trois grandes catégories de « non » au traité constitutionnel soumis à référendum. Deux sont traditionnels et même historiques. Le troisième est récent.

Voir en ligne : le site de Bernard Poignant, député européen, groupe socialiste

Nationalistes et souverainistes d’abord : ils plaident pour “moins d’Europe”. De Chevènement à De Villiers, ils n’aiment ni la Commission jugée irresponsable et technocratique, ni le Parlement qualifié de croupion, d’ingérable et d’inutile. Aujourd’hui, et le temps passant, ils mettent un peu de modération dans leurs propos. Mais le fonds est le même. Tout transfert de souveraineté leur est insupportable. Seuls comptent les Etats et leur coopération. Dans le jargon européen, ce sont des “intergouvernementaux” exclusifs.

Communistes et extrême gauche ensuite : ils plaident pour une “autre Europe”. Ils ont une continuité dans leurs prises de position. Depuis 1951, ils n’ont ni approuvé ni voté aucun traité de construction européenne. Celle-ci se faisant dans le cadre de l’économie de marché, elle est donc capitaliste. Elle doit être combattue sans réserve. Pendant longtemps, elle appartenait au camp occidental hostile au camp soviétique, elle était alors, pour certains, doublement à combattre.

Plus récemment est apparue une autre approche, présente chez les socialistes comme chez les verts voire à l’UDF. Elle consiste à refuser le traité actuel au nom de
“plus d’Europe”. Traduit dans un autre registre, cela donnerait : je ne veux aucune Réforme en attendant la Révolution. Ou encore : tant que je n’ai pas l’Europe de mon idéal, je refuse toute avancée. Cette position comporte une part d’hypocrisie, une part d’aveuglement et peut être une part d’utopie mais elle est incompréhensible chez des dirigeants qui ont eux-mêmes négocié, signé, voté les traités antérieurs. Elle contient une part de pessimisme par manque de confiance dans le mouvement des peuples et les choix qu’ils peuvent opérer demain. Elle sonne comme une fin de non recevoir aux peuples qui viennent de nous rejoindre et de sortir de quarante années, voire plus, de totalitarisme. Elle ferait prendre du retard à l’Europe au moment où la planète s’organise en nations-continents. Elle est déroutante pour beaucoup d’électeurs qui ne comprennent pas comment on peut tant aimer l’Europe et l’empêcher de grandir. Elle est donc à démonter voire à démasquer.

Publié le jeudi 14 avril 2005, par Bernard Poignant.

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