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Commémoration du 11 novembre

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Comme partout en France, la journée du 11 novembre a été marquée par la cérémonie de commémoration de l’armistice de 1918. Les enfants des écoles de Beausoleil et de Notre-Dame sont venus chanter la Marseillaise, devant un public assez nombreux d’anciens combattants, d’élus, ainsi que de parents d’élèves. Le défilé

Vers un « memorial day » ?

Selon une pratique habituelle, la cérémonie comportait la lecture de messages : le mot du maire, celui des associations de combattants, et celui du ministre de la défense ou des anciens combattants. La surprise de cette année a été le texte adressé par le président de la République. En voici un extrait :

« … désormais, chaque 11 novembre, tous ceux qui ont donné leur vie pour la France, que ce soit pour la défense de la Patrie ou lors des opérations extérieures auxquelles notre pays participe, seront également associés à cet hommage solennel de la Nation.

Aujourd’hui, en ce début de XXIème siècle, nos troupes sont engagées en Afrique, au proche Orient, en Afghanistan et des soldats continuent de tomber sous le drapeau Français pour que note drapeau, lui, jamais ne tombe. »

S’il est naturel d’honorer avec les poilus de 14-18, ceux qui ont combattu contre le nazisme, les soldats qui ont été envoyés en Indochine, en Afrique du Nord, les militaires placés sous l’autorité des Nations Unies pour l’ex-Yougoslavie, ou encore, ceux que nos gouvernements ont dépêchés vers l’Afghanistan, la Libye, il ne faudrait pas créer une confusion. En 1914, l’Allemagne impériale a envahi la France, et le peuple a accepté de monter au front ; la deuxième guerre mondiale est née de la volonté de domination des nazis d’Hitler et après un temps d’abattement, la France, à l’appel du général de Gaulle, s’est relevée à travers les combats de la Résistance. On doit porter un regard différent sur les guerres coloniales menées au nom du peuple français. Et particulièrement sur les combats d’Afrique du Nord, où de 1954 à 1962, presque tous les jeunes hommes ont été envoyés faire une guerre qui ne les concernaient pas. Comme on ne peut pas les confondre avec les militaires professionnels des opérations d’Afghanistan, de Libye, ou d’ailleurs,

Qu’y a-t-il de commun, se demande Bruno Roger-Petit, entre un Poilu annihilé à Verdun en 1916 et un jeune engagé volontaire tué en Afghanistan en 2011 ? Qu’y a-t-il de commun entre une Grande Guerre livrée pour la défense du territoire national et un conflit mené à des milliers de kilomètres du sol français pour une cause dont la justesse n’est pas unanimement constatée ?

Voir ici l’article entier Le 11 novembre de Sarkozy : commémoration ou confiscation de la mémoire des morts ?

Le retour des égoïsmes nationaux

Chanter la Marseillaise, célébrer la mémoire de nos morts, sans tout mélanger sans doute, mais aussi penser aux leçons de l’histoire pour notre situation actuelle. La guerre de 14 naît des impérialismes construits par les nations d’Europe, celle de 39-45 éclate du nationalisme allemand exacerbé par la crise économique et constitué autour d’une idéologie de la race supérieure à tous les sous-hommes.

La crise qui touche nos pays développés et qui s’aggrave encore, fait éclater les injustices et renaître les égoïsmes : haine des immigrés, préférence nationale, même quand l’appelle « démondialisation. » Hervé Bertho le redit dans son éditorial d’Ouest-France : oui le ventre est est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde.

Un opéra pour la mémoire

Isabelle Aboulker a publié en 1999 un oratorio pour voix et piano intitulé
1918, L’homme qui titubait dans la guerre Dans le finale, on entend, en arrière-plan, la voix d’un enfant qui appelle les noms des morts et le récitant donne un texte de Romain Rolland :« Sans un puissant coup de barre, je vois à l’horizon un siècle de haines, de nouvelles guerres de revanche et de destruction. Les alliés se croiront victorieux, et ils seront vaincus,conquis par la défaite. Puissent-ils, au milieu des triomphes enivrants mais trompeurs, reprendre conscience de leurs écrasantes responsabilités envers l’avenir. Qu’ils songent que chacune de leurs erreurs et de leurs abdications sera payée par leurs enfants et leurs petits-enfants. » Une belle leçon pour notre époque.

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Allocution devant le monument

Devant le monument

Publié le dimanche 13 novembre 2011, par Paul Paboeuf.

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