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Assemblée des chasseurs

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J’étais dimanche matin à l’assemblée de la Société de Chasse, Association Communale de Chasse Agréée (ACCA), comme je vais quand c’est possible aux assemblées générales des associations qui m’invitent. Parce que j’y prends connaissance de leurs actions, de leurs attentes, et de leurs demandes. Mais aussi parce que c’est une façon de montrer l’intérêt que porte la commune aux associations.

Les associations regroupent des membres autour d’un projet, d’une passion, d’un loisir. Et de ce simple elles constituent un facteur de lien social, d’intégration dans la communauté. Mais elles contribuent aussi, au-delà de leur objectif premier, à faire que la vie de tous est plus agréable et plus riche. Sans compter qu’elles peuvent également produire des biens matériels ou des services : les boulistes ont bâti leur boulodrome, l’association Iris a transformé le vieux cinéma pour en faire un bel outil culturel. Et je n’oublie pas la société des courses et son hippodrome, les comités de chapelle qui ont sauvegardé des joyaux de notre patrimoine.

On pourrait croire que les chasseurs ne font pas autre chose que partager la même passion. Ceux qui n’ont jamais traqué le sanglier ou guetté les bécasses à la passée ne peuvent pas vraiment comprendre. Et les dérives de quelques viandards n’arrangent rien.

Pourtant, il faut y regarder de plus près. Les chasseurs, comme les pêcheurs, prélèvent dans le milieu naturel des animaux « sauvages » et leur droit à le faire remonte aux temps anciens. Le gibier et le poisson sont considérés comme des biens n’appartenant à personne, « res nullius », « propriété de personne ». S’il y a des baux de pêche ou des baux de chasse, c’est pour autoriser à entrer sur la propriété d’autrui pour y chasser ou y pêcher.

Un temps fut, mais cela se fait encore parfois, on déversait dans les ruisseaux et les étangs, des seaux de poissons adultes, on relâchait la veille de la chasse, quelques faisans ou perdreaux qui n’avaient rien de sauvage. C’est moins vrai aujourd’hui, les chasseurs, comme les pêcheurs, veillent à ce que le milieu naturel favorise la présence et la reproduction des espèces qui les intéressent et ils se sont donné des règles pour éviter d’épuiser la ressource : taille minimale, nombre maximum de prises, etc.

Ainsi, en s’adonnant aux plaisirs de la chasse, en cherchant à mettre la main sur le gibier, ce bien qui n’appartient à personne, le chasseur en vient à s’intéresser à des biens qui sont à tout le monde : la qualité de l’environnement et la biodiversité.

Pour la plupart d’entre nous, la perception de notre environnement est soit banalisée – on ne voit plus ce qu’on voit tous les jours – soit filtrée par notre vision professionnelle – on ne voit que ce qui compte pour nous. Le chasseur lui parcourt la campagne en tous sens et il a une vision plus globale de la nature. Avec aussi des observations plus pointues : le comptage nocturne du gibier organisé en février permet de savoir précisément ce qu’il y a sur le territoire : combien de lièvres, de lapins, etc.

Les chasseurs observent comment le gibier va pouvoir se développer dans le milieu naturel : y a-t-il des refuges ? De la nourriture ? Des risques sanitaires ? Ils participent aussi à la régulation des espèces invasives comme par exemple le ragondin, au contrôle des populations qui s’accroissent trop vite (les chevreuils) ou à la protection de celles qui se réduisent trop fortement.

En fin de compte, au-delà de leur passion et de leur passe-temps, les chasseurs contribuent à l’équilibre biologique de nos territoires, à notre richesse commune.

Publié le mardi 30 juin 2009, par Paul Paboeuf.

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