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Un citoyen = une voix ? Pour le cimetière, ça ne compte pas

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La « consultation » bricolée par la municipalité est achevée et nous avons versé au débat nos objections sur la forme et sur les informations diffusées par le document support. Nous n’avons cependant pas appelé au boycott. Notre collègue Maxime Picard propose ici un regard critique sur cette parodie de démocratie. Voici la lettre qu’il a adressée à Mme Martin et à ses colistiers.

Mesdames et Messieurs les élus de la majorité municipale de Questembert,

Comme citoyens d’une démocratie accomplie, et au vu de vos responsabilités, je vous sais toutes et tous attachés aux valeurs démocratiques qui font de notre pays une grande nation dans le concert mondial.

Cette démocratie se construit d’une part autour de grandes valeurs, et d’autre part sur des éléments extrêmement simples :

La citoyenneté lors d’un vote, c’est un citoyen = une voix.

Or vous avez fait le choix de consulter les habitants de notre commune sur la base d’une autre règle : pour un foyer qui reçoit le bulletin municipal, un bulletin réponse. Ce nouveau concept au sein d’une démocratie est à mes yeux une insulte vis-à-vis des
Questembertois : 4100 bulletins pour 5800 citoyens, à quoi cela rime-t-il ?

Dans l’inconfort du débat en Conseil municipal, un élu de votre majorité a même cru logique d’avancer que cela correspond aux foyers fiscaux.

Dans un pays où le suffrage censitaire a disparu depuis bien plus d’un siècle, cet argument ne tient pas la route. La réalité est hélas bien triste. Dans les familles où plusieurs citoyens vivent sous le même toit, leur voix aura moins de valeur que ceux qui vivent seuls, sauf à comprendre que seuls les chefs de famille ont désormais le droit de vote à Questembert.

En ce sens, il aurait pu être organisé une consultation sérieuse, et sur le fond et sur la forme. Au lieu de cela, vous avez préféré un « vote » folklorique qui donne à voir une image bien négative de notre commune.

Pour illustrer mon propos, je ne peux que m’avouer surpris lorsque j’ai reçu un second bulletin de vote dans ma boite aux lettres alors que je vis seul dans mon appartement. En outre, il traînait au-dessus des boites aux lettres de mon immeuble un journal municipal, et donc potentiellement un 3 ème bulletin de vote... Consternant !

Pour ce qui me concerne, vous connaissez ma position de fond. Je l’ai maintes fois rappelé en Conseil municipal

En conséquence, je ne prendrai pas part à ce vote-mascarade que certains d’entre vous promeuvent, à des fins qui ne peuvent pas être de servir la démocratie et par-là le bien public. Un tel niveau d’improvisation, de maladresse, ou de malveillance privera tout sens à la décision que vous appuierez sur le résultat de cette « consultation ».

Pour ce qui me concerne, je crois que la démocratie vaut mieux qu’un vote où le principe d’égalité entre citoyens est bafoué, et où la voix de certains comptera donc plus que d’autres. D’autres communes dans le Morbihan ont voulu associer leurs habitants à la prise de décision sur des sujets de ce type. Élus de la majorité municipale questembertoise, vous avez choisi une solution totalement inadaptée à la décision que vous souhaitez prendre. Et vous avez volontairement escamoté au maximum le débat de fond, pour « coller » à la question simpliste que vous soumettez à ce suffrage sélectif.

On pourrait résumer votre affaire ainsi : tapez 1 ou tapez 2, ne discutez pas et fermez le ban.

C’est au fond ce qui nous distingue : je crois en la démocratie représentative et participative, la vraie, celle qui permet un débat éclairé et contradictoire, qui reconnaît la complexité des choses et fait le pari de l’intelligence de nos concitoyens. Vous préférez tenter de l’utiliser à votre profit en jouant sur la dimension émotionnelle d’un sujet comme un cimetière.

Vous aurez peut-être temporairement raison, au moins ponctuellement, au vu des expédients qui sont les vôtres. Mais à la longue, vous serez durement sanctionnés. Car personne ne sera dupe au final de votre intention d’utiliser cette farce à un profit bien loin du souci du bien commun.

Publié le mardi 7 novembre 2017, par Maxime Picard.

Messages

  • très bien résumé, bien écrit, factuel. Bref éclairant. A voir maintenant comment la municipalité va se dépatouiller de cette mascarade.

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  • « seuls les chefs de famille ont désormais le droit de vote à Questembert. »
    Même pas ! Pas de journal municipal dans la boite aux lettres donc pas de bulletin de vote. Jeudi 2/11 je passe à la mairie récupérer le papier me permettant de participer à la consultation mais surprise on me le refuse !

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  • Un référendum ?????
    Surement pas !
    Des bulletins non distribué ...
    Des bulletins distribué en double ...
    Des bulletins envoyés par la poste ou déposés en Mairie ...
    Aucun contrôle : qu’est-ce qui empêchait « un quidam » de voter plusieurs fois « en récoltant » les bulletins de ses amis ?
    En résumé, un vote complètement irrégulier !

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  • Bonjour, Je m’appelle Zoom, petit robot enregistreur dont se servent les reporters qui veulent restituer loyalement la réponse d’un élu de la majorité à la lettre ouverte qu’il a reçu (avec copies envoyées à la Presse) d’un conseiller municipal de l’opposition et que les Rédactions de la dite Presse n’ont pas eu la loyauté de publier.
    La scène se déroule vers 22 heures dans le théâtre du dernier Conseil Municipal qui a eu lieu à Questembert lundi 25 Novembre.
    Les personnalités dont Zoom se fait l’écho sont :
    M. Philippe Moulinas, Maire adjoint aux finances (re-baptisée ce jour-là « Ministre des Finances » par Madame le Maire)
    Mme Marie-Annick Martin, Maire de Questembert
    La « claque » : un groupe renforcé de sympathisants de la majorité venu soutenir la réponse faite à la lettre ouverte de M. Maxime Picard (selon le Petit Robert, ce sont des personnes qui au 19ème siècle étaient payées pour venir applaudir un spectacle).

    M. P. MOULINAS : je m’adresse plus particulièrement, excusez-moi, à Monsieur Picard. Vous nous avez interpellé, nous autres les Conseillers, euh !, Municipaux de la Majorité. (S’adressant aux Conseillers) Vous avez reçu cette lettre que j’ai entre les mains ? (pas de réponses), je ne sais pas si vous l’avez lue ? (pas de réponses)
    Mme M-A MARTIN (sur un ton affirmatif) : si, si, tout l’monde l’a lue, oui !
    M. P. MOULINAS : Bon, voilà, vous nous avez interpellé, avec copies à la Presse etcetera, donc, euh, ben je pense que ça appelle réponse.
    Bon, alors d’abord je voudrais faire une remarque sur la forme : j’ai trouvé qu’le texte était emphatique, pompeux, eeuuuh, on peut... on dénombre 14 « je » ou « moi » sur à peu près 50 lignes...
    On s’demande de qui vous subissez la mauvaise influence (rire complice de Madame le Maire), la vôtre !
    Alors pour l’emphase, effectivement, on est servi : dès les premières lignes, on nous dit « je sais »... « je vous sais toutes et tous attachés aux valeurs démocratiques qui font de notre Pays une grande Nation dans le concert mondial »...
    Mme M-A MARTIN  : c’est une jolie envolée !
    M. P MOULINAS : on s’dit « chouette » !
    Mme M-A MARTIN  : c’est une jolie envolée !
    M. P MOULINAS : ça, ça, ça, commence bien !
    Mme M-A MARTIN : c"est une jolie envolée !
    M. P MOULINAS  : Alors après on est amené dans des rappels historiques ; c’est super ! on nous parle du « suffrage censitaire » ! (sur un air faussement stupide ils s’adresse à ses Conseillers) Vous savez c’que c’est le « suffrage censitaire » ?
    Faut r’garder sur Google. Donc là, on est..., on se sent tout à fait intellegent.
    Et puis après, le discours -j’suis toujours sur la forme-, i’s’ratatine et vous vous confiez. Vous dites : « j’vis seul dans mon appartement »... bon, euh, ben écoutez on compatit hein ! (rires de la claque), en réalité ça nous fait une belle jambe ! (rires de la claque et des Conseilllers qui redoublent d’intensité). Voilà !
    Alors sur le fond (M. Moulinasse reprend un ton sérieux), quel est l’objet de votre courroux ? hein ! Vous nous dites : « vous faites le choix de consulter les habitants de notre commune en envoyant par foyer... en envoyant dans l’bull’tin un bull’tin-réponse lié au bull’tin »... bon ! et, et , et vous dites : « c’est un concept au, au sein d’une Démocratie qui est à mes yeux une in sulte vis à vis des Questembertois »...
    Quoi de plus banal de mettre un coupon-réponse dans un bull’tin municipal, euh, hein, moulte... euh, renseignez-vous ; beaucoup de communes de France et de Navarre mettent des coupons-réponses dans leurs bull’tins pour consulter la population, ça tombe sous l’sens !
    C« est un moyen, d »ailleurs, bien simple, largement usité... En plus c’est largement usité pour toutes sortes de questions. Bon, si ça vous semble une injure, i faudra expliquer pourquoi : j’trouvais ça un p’tit peu ridicule, (hésitant) j’ai pas bien compris. Euh, ben ensuite vous nous donnez votre avis personnel sur la question et vous dites « J’suis pour Célac »... Bon, c’est parfaitement entendable et voilà, y’a pas d’problèmes ! c’est respectable.
    Et puis ensuite, euh, vos propos, euh, qui étaient, excusez-moi, euh... i’s’étaient un peu bête... i deviennent méchants. Vous nous dites : « vous serz sûrement sanctionnés »... Sanctionnés d’quoi ? Hein ? je, je crois, je crois pas trahir l’avis de mes collègues, euh, ici présents ; c’est votre littérature, elle est parfait’ment ridicule, euh, et vos propos ineptes. Voilà c’que j’ai personnellement pensé d’la question. (applaudissements de la claque)
    FIN (sans commentaire)

    .

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