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Résister au système en mangeant des légumes

Une chronique de Bernard MARIS, sur France Inter

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A côté de l’impayable Jean-Marc Sylvestre, qui prêche le libéralisme avec la ferveur d’un dominicain de l’Inquisition, France-Inter diffuse, mais à une heure plus matinale, une chronique de Bernard Maris (Oncle Bernard dans Charlie Hebdo). Cette chronique est également reprise sur le site de l’hebdomadaire Marianne. Pour vous mettre en appétit, en voici une....

Voir en ligne : Comment retrouver les chroniques de Bernard Maris sur le site de Marianne 2

Résister au système en mangeant des légumes

Dans un monde de grande distribution, quelques associations résistent pour offrir aux consommateurs la possibilité de trouver des aliments bio, frais et... locaux.

Résister au système en mangeant des légumes

Est-il possible d’avoir une consommation responsable dans un monde de gaspillage ? Est-il possible d’avoir une consommation responsable dans un monde où l’on vous pousse sans cesse à consommer, surconsommer et gaspiller ? L’une des grandes réussites de l’industrie agroalimentaire, accompagnée de sa publicité, est d’avoir fabriqué une population d’obèses. Comment être frugal dans monde qui vous incite à baffrer ? Est-ce seulement possible ? Oui. Il y a de nombreuses initiatives en la matière. Par exemple les Amap, Associations pour le maintien d’une agriculture paysanne. Ce sont des systèmes de production et de distribution originaux qui mettent en relation directe agriculteurs et consommateurs.

Une agriculture alternative

Concrètement, un producteur propose chaque semaine à des consommateurs un panier de produits frais, en général des légumes, mais ce peut aussi être de la viande. Ce panier est commandé par les consommateurs, qui s’engagent à le pré-payer, durant la saison. En échange, ils ont des produits frais, bios, sans pesticides, sans OGM, bref, des produits sains. Les produits sont distribués en général toutes les semaines, et ce sont les acheteurs qui organisent le lieu d’achat.
Les Amap appartiennent à l’agriculture alternative et à la consommation responsable, c’est-à-dire qu’ils refusent le couple agriculture intensive et grande distribution. La grande distribution, l’explosion des transports, ont favorisé une agriculture intensive de grandes surfaces. En France, il y avait 2.3 millions d’exploitations agricoles en 1950, il en reste un peu plus de 500 000 aujourd’hui, des exploitations d’une surface moyenne beaucoup plus importante. Les Amap rapprochent les consommateurs des producteurs. Elles court-circuitent ce système effrayant de transports qui veut que l’on fasse venir les légumes de l’autre bout de la terre.

Où les trouver ?

Il y en a 500 à 700 en France, concentrées surtout en PACA, mais également en Ile-de-France. Il est intéressant de voir que le motif sanitaire, et le motif du goût tout simplement, motive les membres des Amap, mais aussi l’engagement citoyen. C’est en ce sens que la consommation devient responsable. La question que vous allez me poser c’est...

Les « amapiens » sont-il des bobos ?

Il est vrai que les ouvriers sont sous-représentés dans les Amap, mais guère. Et il faut dire, hélas, a contrario que les ouvriers et les prolétaires sont surreprésentés chez les obèses...

Un livre : Les Amap, un nouveau pacte entre producteurs et consommateurs, de Claire Lamine aux Editions Yves Michel.

Publié le mardi 11 mars 2008.




Post-scriptum

Retrouvez « L’autre économie » de Bernard Maris, en direct sur France Inter, du lundi au vendredi à 6h49.

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