Paul Molac aux vœux des acteurs économiques

Le vice-président Moulinas a commencé son intervention par un tableau bien sombre de l’économie mondiale et de l’économie française. Partagez-vous son pessimisme ?

Paul Molac sur le terrain à Questembert

A l’heure de la mondialisation, nous savons bien que la marche de l’économie mondiale a des effets jusque dans notre vie quotidienne, mais la présentation de M. Moulinas a dû paraître bien lointaine pour beaucoup. Il n’en restera sans doute que les dangers, les risques, les menaces qui pèsent sur notre économie. D’ailleurs, s’appuyant sur les déclarations de Mme Lagarde du FMI, il a voulu montrer que la situation était encore pire en France qu’ailleurs. Par exemple en matière de chômage... Ses informations étaient pourtant incomplètes : selon les critères de l’Organisation Internationale du Travail, qui diffèrent de ceux de Pôle emploi dans le mode de calcul mais qui sont sans doute ceux de Mme Lagarde, « la France a connu une baisse de 126.000 demandeurs d’emploi depuis novembre 2014 avec un taux s’établissant à 10.1%. »

Mais au plan local, son propos était moins sombre ?

Oui, et à juste titre, il a montré le dynamisme des acteurs locaux, appuyés par le service économique de Questembert Communauté. Il a souligné qu’avec la loi NOTRe, la Région devenait le chef de file du développement économique. Le député que je suis est persuadé des avancées qu’apporte cette loi et, en tant que conseiller régional, j’ai bien l’intention d’être un soutien sans faille pour les initiatives du terrain.

Pas besoin de regretter la disparition des aides départementales aux entreprises, aux commerces, à l’hôtellerie, à l’agriculture, car les rôles de chacun sont désormais clarifiés. Une précision cependant : pour l’agriculture, le département peut toujours intervenir à condition de coordonner son action avec la Région. Seul le département dirigé par F. Goulard a refusé cette coopération.

Paul Molac à l’Assemblée Nationale

Vous avez retenu des points importants pour le développement local ?

Oui, et d’abord, le travail d’animation économique mené par les chargés de mission de la communauté (Marc Le Moing qui a succédé à Lionel Le Garrec). Travail qui a conduit à la création de l’UDE (Union Des Entrepreneurs), dont le président Jérome Coader est venu faire une présentation enthousiaste. La communauté s’appuie également sur l’agence de développement du Pays de Vannes (VIPE). Les efforts de la communauté pour soutenir les entrepreneurs, c’est aussi la réalisation de parcs d’activités : les terrains viabilisés sont proposés à prix bonifié. Il m’a semblé intéressant que soient soulignés les atouts que présentent pour le territoire l’accès au ferroviaire autour de la gare de Questembert, la proximité de la RN 165 à Lauzach et les premières réalisations de l’économie circulaire (Charier/SOPRAT) à La Vraie-Croix.

Et votre action dans ce contexte ?

Je vais m’attacher à suivre le dossier du numérique qui est une responsabilité de la Région et qui sera traité au sein de la commission économie dans laquelle je siège. Et je me rappelle qu’une de mes premières interventions sur ce territoire était une rencontre avec les élus et les responsables de France Télécom au sujet de la desserte de Molac. La solution est proche puisqu’il y a un engagement de l’Etat. Et la convention que vient de signer la Région avec Orange pour le déploiement de la fibre optique doit permettre à tous les Bretons d’avoir un accès internet à très haut débit.

Ma sensibilité aux questions d’environnement me conduira à m’intéresser à la transition énergétique (économies d’énergie dans l’habitat, développement des énergies renouvelables méthanisation, éolien, etc). D’autre part, je suivrai de près les contrats passés entre la Région et les Pays, et bien sûr le contrat avec le Pays de Vannes, même si Maxime Picard et Anne Gallo (référente Pays de Vannes) y seront eux aussi très attentifs.

Paul Molac à l’Assemblée Nationale

M. Moulinas terminait ses vœux en parlant d’esprit collaboratif

J’y souscris totalement, d’autant que la capacité de coopération est probablement un des marqueurs de notre identité bretonne. Cela se traduit par la force de l’économie sociale et solidaire par exemple les associations, les coopératives, les mutuelles, etc. Dommage que le vice-président ait oublié de mettre ça en pratique en ouvrant la discussion avec les jeunes.

Et après les discours officiels, il y a toujours le moment de convivialité...

Oui, et c’est important aussi ; ça me permet d’être à l’écoute des gens du terrain. Par exemple ce jeune entrepreneur qui disait combien l’année 2015 avait été tendue et aussi que l’année 2016 commençait plutôt bien avec une reprise de la commande publique. Ou encore ce responsable bancaire qui se félicitait du dynamisme économique du territoire : « J’ai de belles affaires en cours et j’accompagne des projets très prometteurs. »

Quelques mots de conclusion ?

En conclusion, s’il ne faut pas cacher les difficultés économiques qui se ressentent parfois très durement chez les citoyens, noircir le tableau à outrance n’est pas la solution pour aller de l’avant. Appuyons nous sur nos fortes capacités de solidarité pour mobiliser les atouts de nos territoires et leur permettre de créer de la richesse, qu’elle soit économique, mais surtout humaine, élément indispensable à la qualité de vie.