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Oui, je suis, je reste de gauche !

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Ces temps-ci, les grands muphtis, les ayatollahs, les inquisiteurs de la vraie foi, les caciques de vingt ans qui sont déjà vieux, les commissaires politiques formés à l’école de Staline, Trotski ou Mao rivalisent dans la distribution de brevets de véritable homme/femme de gauche. Quitte à se replier dans un comportement sectaire, passant les maigres troupes au tamis de la pureté idéologique, pratiquant ainsi ce qu’ils reprochent aux groupuscules identitaires. Et ils s’étonnent que leur électorat ait fondu comme neige au soleil. Eh bien moi, je continue à me revendiquer de gauche, c’est-à-dire attaché aux valeurs et aux pratiques qui sont les miennes depuis longtemps.

Site en travaux, c’est ce que vous avez vu si vous vous êtes connecté vendredi 30 juin : grosse panne chez l’hébergeur OVH ! « Nous vous informons que nous rencontrons actuellement un incident sur une partie de nos hébergements mutualisés situés à Paris (P19). Nos équipes techniques sont actuellement en cours d’intervention, les services sont rétablis au fur et à mesure, vous pouvez suivre l’évolution de la tâche sur http://travaux.ovh.net/?do=details&.... Nous vous prions de nous excuser pour ces désagréments. » Tout était pratiquement réglé à 23h ;

Comment by OVH - Friday, 30 June 2017, 23:51PM

  • L’ensemble des bases de données sont désormais opérationnelles.
  • Nous restons mobilisés et vous serez tenu informé de l’état d’avancement de la restauration des données de la baie de stockage.

Le droit de penser par soi-même

Rappelons d’abord cette phrase de Jaurès : « Le courage, c’est de chercher la vérité et de la dire, c’est de ne pas subir la loi du mensonge triomphant qui passe et de ne pas faire écho aux applaudissements imbéciles et aux huées fanatiques. » Une phrase toujours d’actualité qui nous invite à la mesure, au respect des opinions, à condition cependant que chacun prenne la peine de s’informer et de se confronter au réel, dans sa diversité.

Cela veut dire aussi bien ne pas se mêler à la horde des aboyeurs qui n’attendent pas d’avoir vu ce que vont faire le nouveau président et son gouvernement ni au troupeau bêlant des convertis qui voudraient faire de nous leurs supporters inconditionnels.

A ceux qui ont déjà décidé qu’il fallait lancer une grève dès le mois de septembre, je préfère ceux qui veulent juger sur pièce et entrer dans la négociation.

Ni pessimisme désespérant, ni optimisme béat

A entendre les docteurs Tant-Pis, nous sommes en déclin, au bord du gouffre ! Et ils voudraient pour certains nous ramener aux temps bénis d’un passé fantasmé (ah, c’était mieux avant) alors que les autres veulent nous faire le coup du grand bond en avant vers les hauteurs béantes d’un avenir radieux.

Mais sont-ils pires que les optimistes béats qui, ignorant aussi bien les pesanteurs du passé que les résistances d’une société sclérosée, croient que le changement se fait d’un claquement de doigt ?

On ne peut plus rien faire, se lamentent les uns. Désormais, tout est possible ! clament les autres. Erreurs opposées qui ont le même résultat : l’échec.

Pourtant, nous devons garder à la fois la lucidité pour regarder les difficultés réelles et la certitude que nous pouvons collectivement changer les choses. Cette croyance, cette foi en l’avenir sont, me semble-t-il, des marqueurs de la gauche.

La passion de l’égalité

S’il y a un autre critère de l’engagement à gauche, c’est la passion de l’égalité. Egalité de droits et de devoirs. Pour réclamer des droits, encore faut-il se reconnaître des devoirs, et ne pas s’enfermer dans le TPMG (Tout Pour Ma Gueule !), une règle dont trop de nos concitoyens s’affranchissent. Mais les inégalités réelles minent notre contrat social et c’est une exigence permanente pour nos dirigeants d’agir pour les réduire. Par des politiques fiscales, par une offre de services publics qui compense les handicaps des individus ou des territoires, par exemple en matière d’éducation, de logement ou de santé.

Le respect des libertés

A juste titre, tout le monde se réfère à la Déclaration des Droits de l’homme et du citoyen. Mais ces affirmations théoriques doivent se décliner en termes législatifs pour définir les « libertés publiques. »  Encore faut-il que, pour exercer ces libertés, le citoyen en ait la « capabilité, » un mot forgé par l’économiste indien Amartya Sen qui renvoie aux conditions concrètes de l’exercice des libertés : pour exercer son droit de vote, le citoyen doit avoir accès aussi bien à l’éducation qui permet de comprendre l’enjeu qu’au moyen de transport qui le conduira jusqu’au bureau de vote.

Une vidéo pour avoir une idée des capabilités d’Amartya Sen

Et la fraternité ?

Le mot figure au fronton de nos édifices publics, mais qu’en est-il réellement de la bienveillance qu’il réclame ? Tant de discriminations fracturent notre société ! Sans parler de la tentation toujours présente de désigner les boucs émissaires responsables de nos difficultés et de nos misères.

Oui, je suis attaché à ces valeurs et c’est pourquoi je continue à me réclamer de la gauche.

Publié le samedi 1er juillet 2017, par Paul Paboeuf.




Post-scriptum

Deux articles pour élargir le point de vue

- http://www.justesocialiste.fr/2017/...

- https://jean-jaures.org/blog/recomp...

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