Municipales : il faut oser être candidat

Faut-il de l’ambition ?

Oui, il faut de l’ambition, mais la plus noble, il faut oser être candidat, c’est-à-dire avoir assez de culot pour se dire qu’on peut apporter quelque chose à la collectivité, au projet de la commune, donc dépasser sa modestie, ne plus se dire : « c’est pas pour moi ! » en partant des réflexions que développait par exemple Ségolène Royal quand elle rappelait que les gens sont les « meilleurs experts de leur quotidien. » L’envie de servir l’intérêt général impose cependant d’avoir dépassé le stade du yaka faukon à quoi se résument trop souvent les propositions ou les revendications développées au comptoir du bistrot ou dans la file chez le poissonnier.

Apporter des idées, vouloir mettre des convictions en pratique

Ce que nos concitoyens attendent, c’est que vous apportiez des idées, si possibles réalisables. Mais d’abord que vous ayez des convictions solides, des valeurs auxquelles vous êtes attachés et que vous vouliez les mettre en pratique au service de toute la collectivité. En se rappelant que vous devrez accepter des compromis : il est probable que tous les conseillers ne partageront pas toutes vos convictions.

Faut-il des compétences ?

Le principe de la démocratie veut que tout citoyen puisse accéder aux responsabilités. Les Grecs en étaient tellement persuadés qu’ils faisaient tirer au sort leurs dirigeants dans la masse des citoyens. De cette confiance absolue dans le hasard, il ne nous reste que la désignation des jurés d’assises, tirés au sort à partir de la liste électorale, de la liste des citoyens. Et encore, la sélection est-elle modifiée, corrigée avant que ne soient retenus les jurés réellement appelés à siéger aux assises. Cependant, tout citoyen régulièrement inscrit sur les listes électorales de sa commune peut faire acte de candidature aux élections municipales : il n’y a pas d’examen, de test, de vérification des compétences !

S’il n’y a pas de « brevet » à passer, il vaut mieux cependant avoir quelques bases, en fait, être capable d’apprendre, d’acquérir les savoirs, les compétences qui seront nécessaires pour accomplir la mission qui, éventuellement, vous sera confiée par vos concitoyens !

Il vaut mieux avouer son ignorance que de croire qu’on sait... Et d’ailleurs, la première obligation - morale - des nouveaux élus est de suivre les formations qui sont organisées. La formation est un droit pour les élus et le coût de ces formations spéciales doit être pris en charge par le budget communal.

Un engagement personnel, sans espérer des avantages

Donc il faut oser y aller ! En sachant que c’est un engagement personnel fort, qui vous obligera à y consacrer du temps. Un peu si vous êtes simple conseiller, plus si vous prenez des responsabilités d’adjoint, et... beaucoup si vous devenez maire.

Même si aujourd’hui les indemnités ont été revalorisées, n’espérez pas tirer des avantages personnels de votre engagement : ce n’est pas parce que vous êtes élu qu’on va refaire la route devant chez vous ! Et même, pour éviter le risque du clientélisme et du copinage, les membres de votre famille, vos amis ne seront pas les mieux placés pour avoir entrer dans les services publics communaux !

Quelques mauvaises raisons pour être candidat

Pouvoir bénéficier de faveurs spéciales, cela fait partie des mauvaises raisons pour être candidat ! Mais il y en a d’autres. En voici quelques-unes :

• « Le maire a refusé de mettre mon terrain constructible. »
• « Mon permis de construire a été refusé. »
• « Le maire a favorisé l’installation d’un concurrent de mon entreprise » (on ne voit pas trop comment, mais...)
• « Le maire n’a pas voulu .... »
• « Ma fille n’a pas été recrutée à la mairie. »

Mais je suis sûr que vous n’avez pas besoin de ces mauvaises raisons pour vous présenter. Alors, je vous le redis : osez vous présenter pour défendre vos choix et ainsi participer à la réussite de notre commune.

D’abord il faut s’inscrire sur les listes électorales, c’est facile : à voir ici