Accueil > Du côté de Questembert > A la ville, à la campagne > Les profs en grève : le malaise est profond

Les profs en grève : le malaise est profond

    Partager : sur Facebook, sur Twitter, sur Google+.

Mardi 27 septembre, les enseignants sont en grève. La raison la plus évidente : le nombre d’élèves s’accroît, et le gouvernement supprime massivement des postes. Et cette fois, les enseignants du privé se joignent aux syndicats du public.

Parents d’élèves, enseignants, pour défendre l’école

« Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés » comme dit la fable de La Fontaine. Cette fois, les enseignants du privé vont se joindre en grand nombre aux enseignants du public, et les parents d’élèves sauront les soutenir. En particulier à Questembert : tous les établissements publics et privés sont touchés par la réduction des moyens alloués à l’éducation. Tout récemment, l’inspection académique a supprimé une classe à l’école maternelle de Beausoleil. Des moyens provisoires ont permis de sauver les apparences pour cette année seulement. La Commune, elle, a maintenu le poste d’agent des écoles maternelles qu’elle avait créé : modeste palliatif pour que, l’après-midi, l’enseignante qui prendra les tout-petits en plus de sa classe ne soit pas submergée. Il faut d’ailleurs que la mobilisation des parents reste forte pour obtenir au printemps prochain la réouverture de la classe supprimée.

Le service minimum d’accueil, exemple de la démagogie gouvernementale

Dans l’euphorie de sa victoire en 2007, Sarkozy avait voulu faire plaisir aux plus réactionnaires de son électorat : puisque les grèves dans l’enseignement provoquent des difficultés pour les parents qui doivent trouver des solutions de garde, imposons aux collectivités d’organiser la garderie, avec les moyens du bord. Et les parlementaires de droite ont applaudi, sans doute pas tous, ceux qui ont l’expérience de la gestion locale savaient que ce ne serait pas simple à mettre en place... Mais comme de bons godillots qu’ils sont, ils ont voté.

La RGPP, régression générale des politiques publiques

Comme ils ont accepté le démantèlement des services publiques programmée par la RGPP. Dans l’éducation, les conséquences ont été sévères. Suppressions de postes : on en est à 80 000 aujourd’hui et ce n’est pas fini si la droite reste au pouvoir en 2012. Fermetures des RASED qui apportaient une aide aux élèves en grande difficulté. Restriction de l’accès des moins de 3 ans à l’école maternelle. Et bien sûr non remplacement des professeurs absents pour maladie...

Il ne s’agit plus de « dégraisser le mammouth » selon la formule idiote de Claude Allègre, c’est maintenant la saignée à blanc qui va conduire à la mort du petit cheval.

Les enseignants méprisés

Plus mal payés que leurs collègues européens, rendus responsables des échecs des élèves (c’est bien connu, quand ils réussissent c’est que les élèves sont intelligents, doués et qu’ils ont bien travaillé !), les enseignants se sentent méprisés. Souvent en cas de conflit ou simplement de problème avec un élève, les parents prennent fait et cause pour leur gamin, quel que soit le comportement de celui-ci. Le ministre fait semblant de s’étonner qu’il n’y ait plus assez de candidats aux concours de recrutement... qu’il regarde le sort fait aux enseignants et il comprendra. Enfin, pas sûr, sa culture, c’est l’Oréal, où il a été DRH... Peut-être qu’il le valait bien, mais vraiment, l’éducation n’a pas mérité ça !!!!

S’étonnant de l’engagement des enseignants du privé, Ouest-France titre : « Les profs du privé tentés par la grève » Eh oui la tentation (même en Vendée) est forte !

Delphine, 39 ans, prof de prévention santé environnement, assume : « Jusqu’ici, ce n’était pas dans mes habitudes de faire grève. Avec une classe de trente-six élèves et mon poste menacé de suppression, j’envisage de m’y mettre. » Façon de parler puisque, comme d’autres collègues, elle fera sans doute « grève à la japonaise ».

Elle ne sera pas payée même si elle assurera ses cours « pour ne pas laisser mes élèves ». Elle est pourtant visiblement convaincue que le système actuel est d’abord mauvais pour eux : « Pour arriver à un temps plein, je suis obligée d’enseigner l’économie-gestion. Comment transmettre le goût d’une matière que l’on n’aime pas soi-même ? » A voir ici

Publié le mardi 27 septembre 2011.

Messages

  • Comment ne pas partager l’exaspération de la communauté éducative, désormais contrainte de manifester dès la rentrée son incompréhension et sa colère face une politique du chiffre et une logique de rentabilité insoutenables.

    Comment ne pas dénoncer les 16.000 nouvelles suppressions de postes pour cette rentrée scolaire alors même que plus de 60.000 élèves supplémentaires sont attendus !

    Tout laisse à penser que cette nouvelle année scolaire s’annonce encore bien difficile pour les élèves et le corps enseignant : des classes fermées et des effectifs réorganisés le jour de la rentrée, des classes surchargées, des académies déjà inquiètes de l’absence de remplaçants dans certaines disciplines...

    Répondre à ce message

  • La seule politique éducative du gouvernement consiste à casser par une réduction aveugle et massive des effectifs ; notre système éducatif qui n’est plus en mesure de lutter contre les inégalités et l’échec scolaire est ainsi sinistré.

    Il est indispensable de redonner à l’école les moyens de fonctionner normalement et d’ abord en direction de ceux qui en ont le plus besoin. C’est ce que propose François Hollande grâce à la création de 12.000 postes par an au cours des cinq prochaines années.

    Il faut être déterminé à poursuivre le combat contre des choix politiques dangereux et irresponsables pour l’avenir de nos enfants.

    Répondre à ce message

  • Journée de grève dans l’éducation nationale, journée particulièrement suivie avec, grande première, les enseignants du public et du privé dans la rue. Il faut dire que l’éducation a été la grande malmenée du quinquennat avec une purge sans précédent dans les emplois et une rentrée très compliquée dans de nombreux établissements où les principaux et les proviseurs ont beaucoup de mal à trouver des remplaçants, où des options ont été supprimées, où les classes sont surchargées...

    A cet égard, je soutiens avec beaucoup d’enthousiame la proposition de François Hollande pour un plan massif pluriannuel d’embauche de 60 000 professeurs, mesure à 500 millions d’euros, à comparer aux 3 millliards partis en fumée avec la diminution de la tva dans la restauration.

    Répondre à ce message

  • Sur l’école, François Hollande a parfaitement raison

    C’est le titre d’une chronique de Gérard Courtois dans le Monde

    Il commence sur le mode ironique : L’affaire paraît entendue : François Hollande est un dangereux démagogue ! Doublé d’un tacticien à la petite semaine, prêt aux promesses les plus extravagantes pour séduire la grande famille de l’éducation nationale, réputée fournir de gros bataillons d’électeurs à la « primaire citoyenne » des 9 et 16 octobre.

    Alors qu’il prônait le plus grand sérieux budgétaire, le candidat socialiste ne vient-il pas de tomber le masque en annonçant que, président de la République demain, il recréerait en cinq ans 60 000 postes d’enseignants, soit à peu près autant qu’il en a été supprimé depuis 2007 ?

    « Irresponsable ! », « irréaliste ! », s’est empressé de dénoncer l’actuel ministre de l’éducation nationale, Luc Chatel. Bon à jeter « à la poubelle », a ajouté son collègue de l’économie, François Baroin. « Une drôle d’idée », a commenté, un brin méprisant, le premier ministre. Le chef de l’Etat lui-même a ironisé : « Ce n’est pas »Qui veut gagner des millions ?« , c’est »Qui veut dépenser plus ?«  » ...

    Après cette ouverture en fanfare, G. Courtois en quelques lignes explique que le candidat Hollande a parfaitement raison de pointer la misère de l’éducation en France : on ne la voit plus comme une investissement mais comme comme une charge à alléger.

    Et deux rapports viennent de conforter cette analyse. Celui de l’OCDE fait quatre constats « alarmants ».

    • Le taux de scolarisation des jeunes de 15 à 19 ans, les lycéens, a diminué de 89 % à 84 % entre 1995 et 2009, alors qu’il a augmenté de plus de 9 points en moyenne dans l’OCDE.
    • De 2000 à 2008, les dépenses d’éducation ont augmenté de 5 %, quand elles progressaient de 15 % en moyenne dans les autres pays de l’OCDE. Et l’école primaire est la plus maltraitée.
    • Le salaire des profs est inférieur à la moyenne de l’OCDE, et il a diminué en valeur réelle depuis quinze ans.
    • Et l’école française, loin de corriger les inégalités sociales entre élèves, les aggrave au contraire.

    La deuxième étude, celle du Conseil économique et social, souligne que la situation s’est fortement dégradée depuis 10 ans et que le système a cessé d’être un facteur de réduction des inégalités scolaires, fortement liées aux inégalités sociales et culturelles des familles : « Plus récemment, une conjoncture défavorable, de très sévères restrictions budgétaires et des suppressions de postes sont venues compromettre un peu plus cette situation. » Quant à la formation des enseignants, elle est « insuffisante » et « plus désorganisée que jamais ».

    En conclusion, le chroniqueur affirme qu’il faut mettre clairement un terme à la logique malthusienne et destructrice à l’œuvre depuis dix ans. C’est le sens de la proposition de M. Hollande. Et que l’on n’objecte pas que la France n’aurait pas les moyens de recruter 60 000 enseignants de plus en cinq ans : cela équivaudrait au coût d’une seule année d’allégements fiscaux accordés au secteur de la restauration (2,5 milliards d’euros) !

    Répondre à ce message

Un message, un commentaire ?

modération a priori

Ce forum est modéré a priori : votre contribution n’apparaîtra qu’après avoir été validée par un administrateur du site.

Qui êtes-vous ?
Votre message

Pour créer des paragraphes, laissez simplement des lignes vides.

Lien hypertexte

(Si votre message se réfère à un article publié sur le Web, ou à une page fournissant plus d’informations, vous pouvez indiquer ci-après le titre de la page et son adresse.)

Ajouter un document