La ZAC du centre, une idée neuve... pour ceux qui ne savaient pas
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La troisième tranche de la ZAC du Centre va permettre de commercialiser 30 terrains constructibles à prix maîtrisés en plein coeur de ville, à deux pas des services et des commerces. Il fallait donc en parler, en faire la promotion. Fallait-il pour autant tenter de s’approprier un projet combattu avec beaucoup d’acharnement ?
« Un cadre verdoyant, proche des commerces et du centre ville, de la piscine, » rappelait Mme la Maire dans un article publié il y a quelques semaines dans Ouest-France. A lire cet article et d’autres, car la com’ était bien orchestrée, vous pourriez croire que la municipalité de Mme Martin est à l’origine de ce projet et même qu’elle a ainsi créé un nouveau concept d’urbanisation !
Encore un héritage !
Eh, non, car c’est la 3ème tranche de la ZAC du Centre. La première tranche, entre la rue du Calvaire et la rue Anne de Bretagne, a vu la construction des premières maisons en 2006 sur les lots libres et des logements locatifs prévus en remplacement des HLM de la rue du Calvaire, là où se trouve maintenant la piscine.
- Tranches 2 et 3 schéma d’organisation
Le schéma permet de voir les liaisons avec la rue Laënnec, par la rue de l’Egalité, et avec la rue du Calvaire, en face de la piscine et en face du bâtiment de la MSA. En outre, un cheminement piéton permettra l’accès vers la maison de retraite.
- Vers la maison de retraite
La commercialisation de la deuxième tranche n’a commencé qu’en 2011, lorsque les contentieux ont été purgés. Dès ce moment-là, l’ensemble des marchés de travaux avait été signé avec les entreprises. Mais la période est moins favorable à la construction, et la demande a retardé la réalisation. Voilà pourquoi la communication municipale peut présenter la troisième tranche comme une innovation.
Les ZAC datent de la loi foncière de 1967 !
La ZAC n’est pas une nouveauté à Questembert – juridiquement, la création de la ZAC du Centre remonte à 2003 ! - et encore moins, dans les programmes d’urbanisation. Les ZAC (Zones d’Aménagement Concerté) existent depuis la réforme foncière de 1967. Plus d’infos ici. D’ailleurs, le conseil municipal, sous la présidence de M. Jean de Kerangat, s’était penché sur le sujet à la fin des années 70 ! Et devinez sur quel secteur ? Sur le périmètre des tranches 2 et 3 de la ZAC du Centre !
Une ZAC, c’est quoi ? Surtout pas une opération visant à spolier les propriétaires par l’acquistion de terrains à bas prix, même si la ZAC permet d’aller jusqu’à l’expropriation si les projets sont reconnus d’utilité publique.
Une ZAC est une opération d’aménagement initiée et portée par la collectivité. Véritable outil d’aménagement, elle permet à la collectivité, en concertation avec la population, d’élaborer un projet urbain et de réfléchir à l’aménagement à l’échelle d’un quartier.
Une telle opération combine l’acquisition des terrains et leur aménagement. L’aménagement et l’équipement sont conduits, dans le respect des réglementations en vigueur, soit directement par la Commune, soit confiés à un établissement public ou une société d’économie mixte. C’est ce dernier choix qui avait été retenu par la municipalité de Questembert lors de la création de la ZAC du centre en 2003.
Priorité aux primo-accédants
L’objectif de la commune était de mettre sur le marché des terrains à bâtir à prix modéré permettant à des jeunes ménages d’investir sur le territoire. Les « primo-accédants » étaient donc prioritaires à un moment où les systèmes de défiscalisation faisaient flamber l’immobilier locatif et les prix du foncier.
Pourquoi cet emplacement ? Pour la proximité du centre ville facilitant ainsi les déplacements, limitant l’usage de la voiture et offrant l’accès immédiat aux commerces et aux services. Il semblait en effet préférable d’installer en coeur de ville des habitants vivants plutôt que d’étendre le cimetière.
- Le panneau côté piscine
Ce choix ne s’est pas fait au hasard mais après une étude amont qui a permis de définir les besoins (analyse de l’offre et de la demande en logements), les objectifs en terme de progression et de type de constructions souhaité par la commune tout en veillant à une bonne cohérence du projet d’aménagement du territoire.
Dès l’origine, le schéma d’urbanisme prévoyait les liaisons entre la rue Laënnec, Kervault vers le centre-ville, l’école Beausoleil, l’accueil de loisir, et la piscine. Pas besoin de s’émerveiller aujourd’hui de cette voie qui va déboucher devant la piscine !
Si effectivement, on peut aujourd’hui constater les difficultés de commercialisation et ouvrir le marché à des propriétaires fonciers vendant un bien dans la perspective de se rapprocher du centre-ville, ne sommes-nous pas en train de détourner l’objet d’une telle opération dont l’objectif premier était de mettre sur le marché des terrains à un prix permettant l’accueil de jeunes ménages à revenus modestes.
Oui, en effet, la collectivité peut offrir 30 terrains constructibles, viabilisés, à des prix raisonnables, exonérés de taxe d’aménagement et de taxe de raccordement à l’égout... comme c’était prévu dès l’origine.
Publié le samedi 19 décembre 2015, par .