L’oeil du maître, le regard des citoyens
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Dans une de ses célèbres fables, le bon La Fontaine, qui vivait du temps de Mme de La Fayette et de sa Princesse de Clèves, nous conte l’histoire de l’oeil du Maître. Alors que personne n’a rien vu d’anormal, le maître arrive et repère le « détail » qui a échappé à tous : il y a un cerf au milieu des boeufs de l’étable... La leçon vaut encore aujourd’hui, si l’on se rappelle que le « maître » en démocratie, c’est le peuple tout entier. C’est-à-dire chacun d’entre nous qui voit le panneau qui manque, le bâtiment qui reste éclairé, le nid de poule qui est en train de se creuser.
Par exemple, un riverain signale que les arbustes mal taillés d’une propriété privée gênent la visibilité à un carrefour, ce qui est d’autant plus dangereux que certains conducteurs ne respectent ni la limitation de vitesse à 50 Km/h, ni l’interdiction de dépasser matérialisée par une ligne blanche. Les habitants du lotissement sont les mieux à même de signaler ce danger qui n’est pas perceptible au premier abord.
Ou bien encore, un appel à la mairie signale que quelques pierres semblent manquer aux piles du pont Car, sur la route de Paulay. Sauf à s’arrêter pour vérifier, personne n’a pu remarquer cette dégradation, qui, après examen plus approfondi, est plus importante qu’à première vue. Il faudra des travaux assez lourds qui ne seront pas faits instantanément. Dans un premier temps, il faudra mettre une limitation au tonnage sur la voie.
On le voit : les dégâts sont importants
Cela peut être encore des chardons oubliés sur une parcelle communale : la destruction des chardons est rendue obligatoire par un arrêté préfectoral. Les services techniques tâchent de veiller à nettoyer les terrains communaux infestés, mais il arrive qu’on en oublie.
N’hésitez pas en tout cas à signaler ces défauts en appelant la mairie ou en envoyant un mail (avec une photo pourquoi pas ?). Le message sera transmis aux services techniques qui feront le nécessaire.
Ces observations ou questionnements peuvent donner l’occasion d’apporter des informations. Ainsi, il y a quelque temps, à propos de la réfection de la place de la Libération, on nous a interpellés sur la « vitrine en bois », qui sert de support à l’affichage... Cela a permis de préciser que ce bâtiment, rénové sans doute à la va-vite, a été vendu à un couple qui projetait d’ouvrir un commerce. Las, l’immeuble comportait des mal-façons et, d’expertise en expertise, la vente a été annulée : le promoteur est de nouveau le propriétaire en titre du local, aux dernières nouvelles, l’acquéreur n’avait pas récupéré son argent... Pour la petite histoire, le promoteur craignait au départ que le maire ne lui mette des bâtons dans les roues pour des raisons politiciennes.
On nous a aussi interrogés sur cette maison, pas finie, entourée de barrières métalliques. L’histoire mérite d’être racontée. Soit dit en passant, c’est le même promoteur qui obtient un permis de restauration d’un immeuble intéressant, permis validé par l’architecte des bâtiments de France. Patatras, au cours du chantier, la maison s’écroule. D’où, un nouveau permis, de reconstruction, avec un avis favorable de l’ABF. Mais, voilà que suite à une erreur de niveau, la maison reconstruite se trouve rehaussée de près d’un mètre, et certaines prescriptions de l’ABF n’ont pas été respectées. Construction non conforme donc, arrêt du chantier... Malgré tout un compromis est trouvé après discussion entre l’ABF et l’architecte du promoteur : le permis modificatif est accepté, mais il faut refaire des entourages de fenêtres... Depuis plus rien, les herbes folles ont envahi le chantier et ce sont les employés communaux qui ont nettoyé cela à la binette.
Les élus, les employés communaux sont en effet au service de tous, sous le contrôle des citoyens : oui, l’oeil du maître, c’est celui qui voit tout et le maître dans la démocratie, c’est le peuple.
Publié le mercredi 5 août 2009.