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L’asphodèle

Une plante de notre région

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Le choix retenu par la communauté de nommer l’Asphodèle le centre culturel des buttes a peut-être surpris : d’où vient ce nom bizarre ? L’Asphodèle, c’est quoi donc ? C’est vraiment la bonne saison pour faire le lien entre ce mot et une plante qui nous est familière.

Les premières feuilles ont fait leur apparition, il y a environ un mois : des touffes qui ressemblent à celles des jonquilles mais qu’on voit plutôt dans les sous-bois un peu secs. Puis apparaissent les tiges florales terminées par une pointe brûnatre qui va peu à peu s’épanouir en des fleurs multiples.

Victor Hugo, dans Booz endormi , écrivait :


Pendant qu’il sommeillait, Ruth, une moabite,
S’était couchée aux pieds de Booz, le sein nu,
Espérant on ne sait quel rayon inconnu,
Quand viendrait du réveil la lumière subite.

Booz ne savait point qu’une femme était là,
Et Ruth ne savait point ce que Dieu voulait d’elle.
Un frais parfum sortait des touffes d’asphodèle ;
Les souffles de la nuit flottaient sur Galgala.

C’est un très beau texte, mais les asphodèles n’exhalent aucun parfum !

Vous en verrez beaucoup par exemple au bord de la route de Berric entre le Pont Neuf et la Croix Carnée. Mais c’est chez nous une plante assez commune. Pourtant, comme elle est spécifique à la Bretagne, c’est une plante protégée !

Après la floraison, les fruits se developpent le long de latige. Verts tout d’abord, ils vont brunir et sécher avec la maturité.

Publié le mardi 24 avril 2007.




Post-scriptum

Il y a, paraît-il des différences entre l’asphodèle blanc, et la variété spécifique à la Bretagne, nommée Asphodèle d’Arrondeau. Y a-t-il un botaniste dans la salle ?

Chez nous, on appelle ces plantes des popinettes. Au début de la pousse, les enfants utilisaient la tige pour en faire une sorte de guimbarde, qui rendait un son nasillard, d’où le nom de la plante à ce stade : le nunu.

Messages

  • Voici les renseignements que j’ai pu avoir auprès du Conservatoire Botanique de Brest, que je remercie vivement pour sa rapidité et la qualité des réponses apportées

    François LE POUL
    le gué de l’épine
    56220 MALANSAC
    Tel ; 02 97 66 21 59
    francois.le-poul@wanadoo.fr

    Bonjour,

    Je cherche des renseignements sur l’Asphodèle d’Arrondeau, bâton blanc
    d’Arrondeau, sur ce qui la distingue d’Asphodèle microcarpus microcarpus,
    disons de l’Asphodèle « commune ».
    Je me souviens avoir lu quelque part, il y a quelques années, que
    l’Asphodèle d’Arrondeau avait des feuilles opposées, au contraire de
    l’asphodèle disons commune, qui a des feuilles engainantes (à moins que ce
    ne soit le contraire !!).
    J’ai souvenir aussi d’avoir lu que Monsieur Arrondeau était un Inspecteur
    d’Académie, érudit et féru de botanique.

    Pouvez-vous m’indiquer si toutes les variétés d’Asohodèles sont protégées ou
    seulement certaines d’entre-elles ?

    J’habite le Sud Est du Morbihan, non loin de Redon et de la Vilaine ; les
    asphodèles n’y sont pas rares, en bordure des routes et des chemins, le long des talus, elles fleurissent vers les mois de mai juin.

    En vous remerciant de bien vouloir éclairer ma lanterne, recevez l’assurance
    de mes meilleurs sentiments.

    FLP

    Réponse

    Marion Hardegen
    Déléguée antenne Bretagne
    Conservatoire Botanique National de Brest
    Objet : RE : Asphodèle d’Arrondeau

    Bonjour,

    En Bretagne, nous avons deux espèces d’asphodèle : Asphodelus albus Miller
    (Asphodèle blanc) et Asphodelus macrocarpus subsp. marcrocarpus var.
    arrondeaui
    (Lloyd) Diaz Lifante & Valdés (= Asphodelus arrondeaui Lloyd,
    Asphodèle d’Arrondeau.
    L’espèce que vous appelez « asphodèle commune » correspond à Asphodelus albus,(et non à Asphodelus marcrocarpus subsp. Macrocarpus qui est une espèce
    méditerranéenne) avec une seule variété atlantique qui est la var. arrondeaui.
    Dans le passé, cette variété était elevé au rang d’espèce = Asphodelus arrondeaui. Les joies des avancées de la taxonomie !

    D’autres asphodèles existent, mais elles se rencontrent surtout sur les sols
    calcaires du bassin méditerranéen. On peut les rencontrer en tant qu’espèce
    horticole dans des jardins.

    Seulement l’Asphodèle d’Arrondeau est protégée (et ceci au niveau national).
    Si cette espèce est assez abondante dans le Morbihan, sur une bande
    littorale large, elle est absente du reste de la France à l’exception de quelques rares stations dans les autres départements bretons et la Loire Atlantique. C’est une espèce bretono-gallicienne : présente en Bretagne, on la retrouve ensuite dans le centre et le nord-ouest de l’Espagne et le nord du Portugal.
    Dans le Morbihan, l’Asphodèle d’Arrondeau est plus répandue que son
    « collègue » l’Asphodèle blanc, une espèce qui a une répartition nationale beaucoup plus large. Asphodèle blanc se rencontre surtout dans la partie orientale du département, mais l’aire départementale des deux espèces se recouvre artiellement.

    Comment distinguer l’Asphodèle d’Arrondeau de l’Asphodèle blanc :

    Par l’insertion des feuilles et surtout par la forme et la couleur des
    fruits.

    Asphodelus albus : feuilles emboîtées en spirale sur plusieurs rangs, fleurs en grappe un peu lâche. Fruit : capsule ovale, prisamtique-hexagonale, env. 10x7 mm, beaucoup plus courte que le pédicelle ascendant, couleur vert terne
    avant maturité

    Asphodelus macrocarpus subsp. marcrocarpus var. arrondeaui : feuilles
    emboîtées sur deux rangs opposés, fleurs en grappe un peu plus serrée. Fruit : capsule subsphérique, plus grosse, atteignant 12-13 mm, égalant environ le pédicelle droit, couleur brun fauve luisant avant maturité.

    J’espère avoir répondu à votre question,
    Cordialement
    Marion Hardegen

    Marion Hardegen
    Déléguée antenne Bretagne
    Conservatoire Botanique National de Brest
    52 allée du Bot 29200 BREST
    tél. 02 98 41 88 95 fax 02 98 41 57 21

    Répondre à ce message

    • A la suite de l’article publié le 14 novembre, Marion Hardegen du CBN de Brest, me demande de faire paraître le rectificatif suivant, et donne quelques précisions sur le Conservatoire Botanique de Brest

      Asphodelus albus (asphodèle blanc, appelé par vous « asphodèle commun ») est une espèce,

      Asphodelus macrocarpus subsp. macrocarpus en est une autre.

      Et l’asphodèle d’Arrondeau est une variété de cette dernière espèce (Asphodelus macrocarpus subsp. macrocarpus).

      Avant une révision taxonomique assez récente, on donnait un statut d’espèce et non de variété à l’asphodèle d’Arrondeau (Asphodelus arrondeaui), et c’est sous ce nom que l’espèce figure sur les listes des espèces protégées.

      Petite remarque sur le Conservatoire Botanique de Brest : nous sommes un Conservatoire Botanique National, et faisons ainsi partie d’un réseau de conservatoires botaniques agréés par le ministère de l’écologie, qui confie à chaque conservatoire des missions de connaissance et de conservation de la flore et des habitats sur un territoire donné, le « territoire d’agrément ». Le CBN Brest s’occupe ainsi de trois régions : Basse-Normandie, Bretagne et Pays de la Loire (excepté département de la Sarthe). Il n’existe pas de « Conservatoire National » qui couvre tout le territoire français, le Muséum National d’Histoire Naturelle a en charge la gestion des référentiels taxonomiques et l’agrégation de certaines données au niveau national, mais il s’appuie, pour le recueil et la validation des données flore, sur le réseau des conservatoires botaniques nationaux. Pour en savoir plus : www.cbnbrest.fr.

      Merci encore pour toutes ces précisions
      FLP

      Répondre à ce message

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