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L’Europe, non pas un problème, mais une solution

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Face à la crise, la tentation du repli est très forte. N’est-ce pas un scandale que les emplois de notre pays soient délocalisés vers les pays de l’Est ? N’est-ce pas choquant que notre contribution au budget européen serve au développement de l’industrie, des services, de l’agriculture des régions moins avancées ?
Mme Thatcher avait une formule imparable : « I want my money back » « Je veux qu’on me rende mes sous ». Dans les années 60, Raymond Cartier, éditorialiste à Paris Match, disait qu’il fallait aider « la Corrèze plutôt que le Zambèze » à l’époque où De Gaulle lançait les premières actions en faveur des pays sous-développés.

L’Europe, ce n’est pas la France en plus grand

Pourtant, l’Europe peut nous aider à répondre aux enjeux de la crise. A condition qu’on lui accorde crédit pour ses actions positives et qu’on ne lui impute pas des erreurs ou des choix qui sont des choix nationaux. A condition aussi qu’on accepte les différences culturelles, historiques. Car pour cerains, l’Europe serait bien si elle était l’extension de la France... comme l’Empire Napoléonien, comme l’empire de Charlemagne, puisque dans notre imaginaire, Charlemagne est, oui, osons le dire, Français. Dommage, c’est d’abord le roi des Francs, Karl der Gross, avant de devenir l’empereur romain sacré par le pape.

Non l’Europe n’est pas la France : par exemple, la notion de laïcité n’a guère de sens ailleurs, alors qu’à moi comme à beaucoup de Français, elle paraît essentielle. Le discours de M. Sarkozy au Latran avait quelque chose de choquant pour nous. De même, nous sommes fiers à juste titre de nos services publics, mais la plupart des pays européens bénéficient d’avantages comparables qui sont rendus de façon différente. Mieux, le système de santé anglais, avant sa démolition systématique par les libéraux de Mme Thatcher n’avait rien à nous envier.

De la paix à l’Euro

Une fois admise ces différences de points de vue, il faut aussi balayer devant notre porte et reconnaître les résultats de la construction européenne. L’Europe s’est construite sur les décombres de la guerre 39-45, pour la paix, la réconciliation et pour la richesse commune. Il suffit de regarder un peu au-delà nos frontières pour voir que les conflits continuent à sévir dans une part de l’ancienne Yougaslavie, aux confins de l’ex-URSS alors que nous vivons en paix. Tout cela est banal.
Non, pas plus que le formidable développement de nos pays. Et face à la crise, on voit bien que ceux qui ont choisi la monnaie commune, l’Euro, s’en sortent plutôt mieux que ceux qui sont restés à l’écart. Et pourtant, nous avons vu les inconvénients du passage à la monnaie unique : les étiquettes ont valsé. Sans l’Euro, la France et la plupart des pays de la zone auraient dû dévaluer leur monnaie nationale.

L’Europe chez nous

La politique agricole commune, beaucoup critiquée aujourd’hui, a permis le bond en avant de notre agriculture. Elle a bien des défauts, en particulier d’avoir privilégié les producteurs de céréales et de betteraves plutôt que les éleveurs qui nourrissent leurs bêtes à l’herbe. Cela aurait pu se faire avec une régionalisation des aides... Mais c’est le gouvernement français qui s’y est refusé : l’Europe ne l’interdisait pas.
Il est vrai que la mode n’est pas à valoriser l’intervention de l’Europe... Combien de programmes locaux n’auraient pu se faire sans l’appui des fonds Européens ? Savez-vous que la rénovation du cinéma de Questembert a été financée à hauteur de 30% par le FEDER, Fonds Européen de Développement Régional. Depuis 2003, la communauté de communes a reçu plus de 450 000 € de l’Europe. A quoi il faut ajouter ce qu’ont perçu les communes, les associations.

Alors au moment où nous pouvons nous exprimer sur l’Europe, ne boudons pas les urnes, saisissons l’occasion de peser sur son avenir. Il est vrai que les institutions européennes ne sont pas aussi abouties que celles de notre république. Mais il ne faut sous-estimer le rôle du Parlement, rôle qui sera fortement accru avec l’application du traité de Lisbonne.

Le parlement européen a du pouvoir

Dès maintenant, avec ses défauts, le parlement a du pouvoir. Rappelez-vous la directive Bolkenstein, résumée dans l’anecdote du plombier polonais qui a été un des arguments massues dans la campagne du référendum de 2005. La « directive services« libéralisait le marché des prestations de service au sein de l’UE. Elle offrait l’avantage d’une plus grande ouverture. Et un danger : la mise en concurrence des systèmes sociaux. La députée socialiste allemande Evelyne Gebhardt s’est battue pour exclure de la directive les services d’intérêt général et empêcher le dumping social au sein de l’Union européenne. Avec toutes les difficultés que vous imaginez : obtenir un consensus au parlement alors qu’on n’appartient pas à la majorité. Elle s’est appuyée sur les syndicats, sur des représentants de consommateurs, elle a convaincu une partie de la droite. Elle a politisé le débat, entre »libéraux« et »sociaux« . »C’est la première fois qu’une affaire européenne arrive sur la place publique avant la décision", dit-elle. Et elle a gagné.

Cet exemple – que Ouest-France a un peu escamoté – montre bien que les parlementaires que nous allons choisir le 7 juin pourront agir. A condition qu’ils aient vraiment envie d’accomplir cette mission et que leur désignation ne soit pas un moyen pour les éloigner de la scène nationale.

Publié le jeudi 14 mai 2009, par Paul Paboeuf.

Messages

  • Quel rapport entre l’Europe et le colloque proposé samedi par l’Institut Culturel de Bretagne ? Que les immigrés viennent d’Angleterre, d’Irlande, des pays nordiques ou qu’ils soient des réfugiés républicains espagnols, ces différents apports doivent être examinés sous un angle historique. Examen nécessaire pour comprendre et appéhender le monde présent, avec ses complexités, ses enjeux, ses problèmes éthiques ; travail d’analyse qui aille au coeur des choses.

    L’histoire de l’immigration en Bretagne est l’histoire de rencontres européennes. En tant que telle, elle permet de comprendre l’attachement de la Bretagne à la construction europénne.

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  • « ...Et on entendra la France crier : C’est mon tour ! Allemagne, me voilà ! Suis-je ton ennemie ? Non ! je suis ta sœur. Je t’ai tout repris, et je te rends tout, à une condition : c’est que nous ne ferons plus qu’un seul peuple, qu’une seule famille, qu’une seule république. Je vais démolir mes forteresses, tu vas démolir les tiennes. Ma vengeance, c’est la fraternité ! Plus de frontières ! Le Rhin à tous ! Soyons la même république, soyons les États-Unis d’Europe, soyons la fédération continentale, soyons la liberté européenne, soyons la paix universelle ! Et maintenant serrons-nous la main, car nous nous sommes rendu service l’une à l’autre ; tu m’as délivrée de mon empereur, et je te délivre du tien. »

    Victor Hugo, mars 1871

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  • Face à la crise que nous traversons, la réponse ne sera pas française mais européenne.

    Il faut fixer un cap, donner une orientation.

    Dire quel modèle d’organisation de notre société ,quel modèle de croissance en termes économique, social et environnemental, nous souhaitons pour l’Europe de demain.

    - Une Europe plus sociale, plus environnementale plutot qu’une Europe de plus en plus libérale comme depuis quelques années.

    - Une Europe de la connaissance et de l’innovation.

    - Une Europe politique proposant une réaction commune face à la crise via un plan et un grand emprunt investi de façon créative au lieu de 27 réponses différentes.

    - Une Europe qui réconcilie politique et éthique, l’économie, le social et l’environnemental.

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  • La situation de la filière « Lait » est bien révélatrice des conséquences désastreuses d’une dérégulation complète des prix au motif de l’indispensable concurrence qui serait favorable aux consommateurs !!!

    Aujourd’hui, les producteurs de lait ne sont pas rémunérés à un prix suffisant pour vivre, une fois leurs frais fixes remboursés. Le prix d’achat a considérablement baissé, près de 30%. Mais nous, consommateurs, n’avons pas vu baisser le prix dans les commerces !Là, sont révélées, les illusions entretenues par les libéraux qui nous gouvernent : la libre concurrence pressure les producteurs, ne bénéficie pas vraiment aux consommateurs et engraisse les intermédiaires.

    Le Ministre de l’agriculture est bien mal placé pour faire croire qu’il est solidaire des producteurs de lait. C’est sous présidence française que l’Union Européenne a augmenté les quotas de lait et programmé la suppression des quotas, à terme… La philosophie est de laisser faire totalement le marché, avec ses phases de surproduction et de manque, avec des prix cassés à certains moments provoquant la disparition de petits agriculteurs à chaque choc….

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    • M. Barnier, encore ministre de l’Agriculture, fait campagne pour les Européennes sous le slogan sarkozien : « Quand l’Europe veut, elle peut. » Oui, on a vu avec lui qui a accepté l’augmentation des quotas et programmé leur disparition pour que la seule régulation soit celle du marché, malgré les parlementaires socialistes de Strasbourg. Quels sont les effets aujourd’hui ? Ça n’empêche pas M. Barnier de tenter de nous vendre ses salades.

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    • C’est aussi cette vision dé-régulatrice qui a justifié la libéralisation de services publics et de secteurs clefs comme l’énergie. Bilan des courses, les prix explosent (et pas seulement à cause des coûts du pétrole). Ainsi, une récente enquête réalisée auprès des consommateurs français par le Bureau Européen des Consommateurs montre que 81% des français veulent que soit restauré les tarifs réglementés de l’électricité

      La Commission européenne prétendait que certes les entreprises textiles fermaient dans nos régions mais qu’en contrepartie le prix des vêtements et autres textiles baisseraient et qu’ainsi nous consommerions d’autres bien et services qui se substitueraient aux pertes d’emplois. C’est un mensonge éhonté et pour le moins une vue de l’esprit puisque les études récentes menées par la même Commission, montrent que cette baisse des prix n’est pas là

      Une fois encore, les faits sont têtus : les usines ont fermés, les prix n’ont pas baissé. Il faut sceller l’alliance des productifs avec une régulation protégeant aussi les consommateurs avec un prix raisonnable et une haute qualité des produits et services. Dans certains cas, il faut réguler les prix.

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    • C’est une espérance à l’échelle de la planète que l’Europe doit être capables de proposer, laquelle passe notamment par la réduction de la fracture entre les pays du nord et du sud, par la lutte contre le naufrage écologique annoncé, par la promotion d’une culture aux couleurs du monde.

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  • La majorité libérale qui règne dans la Commission, au Parlement ou dans de nombreux États de l’Union, joue la confusion des genres : c’est à qui sera le plus anticapitaliste, dénonçant ici les paradis fiscaux, là, renflouant les banques en menaçant de les nationaliser, appelant à la régulation économique permanente,... Des déclarations sans lendemain alors que l’on démantèle les services publics...

    Là où il faudrait faire de l’Europe l’outil de coordination de ses politiques économiques, sociales , environnementales, on l’instrumentalise pour suivre des politiques publiques à courte vue .

    Là où nous avons besoin d’un véritable Conseil de sécurité économique, financier et social de la zone euro capable d’entraîner l’Europe, nous subissons des plans de relance mi-chèvre mi-chou, qui font du bricolage et ne saisissent pas l’opportunité de la crise pour engager une politique audacieuse de reconversion écologique de l’économie.

    Le manque de clarté politique encourage aussi l’abstention, puisqu’on ne sait plus qui défend quoi, qui fait alliance, pourquoi et avec qui.

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  • C’est l’idée générale du « MANIFESTO », projet commun des socialistes européens
    ,porteur d’un ambitieux plan de relance fondé sur la mise en œuvre de grands travaux d’équipement collectif et d’infrastructures transeuropéens -fret ferroviaire, TGV, transport fluvial et maritime, réseaux Internet à haut débit-, sur un investissement massif dans la croissance verte, mais aussi sur la recherche, l’innovation, et la formation.

    Le projet socialiste propose un autre modèle de développement fondé sur la coopération économique et sociale plutôt que sur le dumping, sur la protection de notre tissu industriel, sur la lutte contre les délocalisations.

    Un projet porteur qui croit à une Europe qui protège, qui assure, qui partage. C’est le sens du « Pacte européen du Progrès social » qui garantit à chacun (retraités, demandeurs d’emplois, salariés peu qualifiés) un revenu décent et une protection sociale.

    Un pacte qui défend l’idée qu’aucun salaire minimal ne soit dans un Etat membre inférieur à 60% du salaire médian de chacun des pays, étape vers un salaire minimum européen ;

    Un projet qui défend les droits sociaux des salariés (conventions collectives, durée du travail, détachement des travailleurs, statut des jeunes stagiaires,…) comme l’égalité hommes-femmes, dénonce et combat la financiarisation de l’économie, la concurrence fiscale et sociale…

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  • Nous sommes étudiants à Lille et nous avons été témoins de ce qui suit....

    Dans le cadre des élections européennes, L’UMP, en présence de Xavier Bertrand, Valérie Létard et Michel Barnier, organisait un meeting de campagne à Lille, centré sur les questions de l’immigration et de la non-intégration de la Turquie dans l’Union européenne, thèmes considérés par la direction du parti majoritaire comme les plus à même de mobiliser son électorat traditionnellement plus sensible à ces thématiques.

    Ayant appris l’organisation de cet évènement en lisant la Voix du Nord de ce jeudi 28 mai, nous décidons de nous y rendre afin d’entendre les positions de l’un des partis qui présente des listes dans toutes les circonscriptions de ce scrutin. Il est en effet dans nos habitudes d’écumer les rencontres politiques qui se déroulent à Lille, et ce quelque soit la tendance politique des intervenants.

    Le meeting est prévu à 19h30, c’est précisément l’heure à laquelle nous arrivons au « Grand Palais » salle de spectacles lilloise. A notre grande surprise, nous ne constatons la présence que de quelques visiteurs, se tenant légèrement à l’écart. Nous approchons de la trentaine de vigiles (pour la plupart assez impressionnants physiquement) qui assurent un premier filtrage à l’extérieur du bâtiment. Nous nous approchons sans crainte et ralentissons à leur approche. C’est alors que s’engage une première négociation :
    - Vous avez vos invitations ?
    - .. Non.
    - Une carte de l’UMP ?
    - Non. On vient en simples citoyens qui nous intéressons à la politique. Ce sera possible d’entrer quand même ?
    - Oui 

    Dans la foulée nous sont fournis deux sacs plastiques, dans lesquels il nous est aimablement demander de mettre nos clés, pièces de monnaie, téléphones portables... tout ce qui est susceptible de sonner sous le portique que nous devrons bientôt franchir.
    Cette première étape passée, nous voici à l’intérieur du bâtiment, dans lequel nous n’apercevons pas l’ombre d’un militant, mais encore et toujours des vigiles. Nous déposons sur le côté les sacs plastiques pour passer le portique. Nous ne sonnons pas. Ne reste dès ors plus qu’à rejoindre la salle. Sauf que, à ce moment, un homme dont nous ignorons l’identité et la fonction nous demande de quelle circonscription nous venons. Nous pensons naïvement que la direction de l’UMP cherche à savoir si elle mobilise les électeurs les plus reculés géographiquement en opérant un tel recensement : cinquième circonscription du Nord pour l’un, quatrième pour l’autre.
    - Et vous êtes à l’UMP ?
    - Non.
    - Alors ce ne sera pas possible de rester
    - Pardon ?
    - Il faut repartir
    - Mais pourquoi ?
    - C’est comme ça 

    Nous protestons faiblement, avec des arguments farfelus du style « il nous semblait qu’en démocratie, quand un meeting politique présenté comme public est annoncé le matin-même dans le journal le plus lu de la région, il est ouvert à tous ». « Non, il faut partir messieurs ». Dans la mesure où l’homme qui nous raccompagne vers la sortie ne cesse de répéter « ces messieurs vont sortir » avec la manifeste intention d’attirer l’attention des molosses qui n’attendent que ça, mieux vaut ne pas contrarier notre accompagnateur.

    Nous revoici donc au point de départ, et nous nous rendons compte que la vingtaine de personnes que nous avions aperçues en arrivant se trouvent dans la même situation que nous.
    Nous nous émouvons, en compagnie d’une jeune femme rencontrée sur les lieux, de la situation auprès d’une journaliste de la Voix du Nord qui se trouve à nos côtés et lui laissons nos coordonnées (sous l’oeil attentif et les oreilles tendues d’un vigile...). Elle s’étonne de notre récit et nous indique qu’il n’est pas prévu qu’elle traite le meeting sous cet angle, mais qu’elle le transmettra à ses collègues à l’intérieur de la salle. Nous prévenons la station locale de France 3 qui nous tient à peu près la même langage.

    En fin de soirée, nous n’avons pas été rappelés.

    Après un tel épisode, plusieurs questions nous viennent à l’esprit : comment un parti qui prétend lutter contre l’abstention record annoncée peut-il justifier qu’il ferme au plus grand nombre ce qui représente la forme par excellence du débat public inhérent à l’existence de la démocratie ? Par quelle conception de la démocratie n’accepte t-on dans ses meetings que ceux qui partagent son avis ? Pourquoi faire la publicité publique d’un événement privé ? Que s’est-il dit dans la salle qui justifie à ce point le secret ?
    Nous pouvons comprendre aisément que des contrôles ait lieu. Mais les « personnalités » présentes justifient-elles tant de méfiance envers ceux qui, comme ils ne sont pas partisans, seraient forcément adversaires ? Quand on refuse à ce point la présence de ce qui n’est pas conforme, qu’on rejette la différence sans explication, à quoi s’expose t-on ? N’est-ce pas le gouvernement qui déplore la « radicalisation » des manifestations hostiles à chaque déplacement du président de la République, dans les universités, dans les usines ? On s’étonne des réactions que l’on provoque par une attitude fermée à tout dialogue, selon une conception qui considère que le suffrage universel lègue les pleins pouvoirs à celui qui en sort vainqueur. Quand les rencontres et dialogues deviennent impossibles par des voies « normales », comment être entendu ?

    C’est la première fois que nous sommes refoulés à l’entrée d’une manifestation politique. Nous avons écouté Olivier Besancenot, Arlette Laguiller, Dominique Voynet, Ségolène Royal, François Bayrou, Philippe De Villiers en 2007, d’accord ou pas avec eux, mais toujours dans une ambiance cordiale et souvent chaleureuse.

    Puis nous nous sommes rappelés que nous étions également allés voir Nicolas Sarkozy juste avant son élection, à Lille. Ce meeting nous avait frappés par son ambiance policière (fouilles à l’entrée, passage sous un portique, présence de chiens). Et finalement, aujourd’hui, quand nous observons les dernières péripéties de la vie politique française, avec le contrôle et le fichage incessants des individus (empreintes ADN pour la moindre garde à vue, projet de portiques dans les écoles, fouille des cartables, développement des caméras de surveillance...), nous avions, dans ces circonstances, d’excellentes raisons de deviner ce que serait « la France d’après », slogan du candidat de l’époque.

    Au delà des discours, certaines pratiques valent bien plus qu’un programme électoral.

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    • Je ne suis pas un laudateur de la dernière Présidence française de l’UE. Elle a certes été énergique, plus active que d’autre, mais, faute majeure, elle n’a pas été capable de produire un plan de relance commun de l’Europe, à la fois économique, social et écologique.

      D’autre part Nicolas Sarkozy, tout à son narcisisme, a piétiné les institutions communautaires, et contribué à détricoter encore l’Europe intégrée, celle que voulaient Monet et Shuman, qui souhaitaient que l’Union soit autre chose que la simple juxtaposition de politiques étatiques.

      L’Europe de Nicolas Sarkozy est très banalement une vision modernisée, plus dynamique, plus autoritaire, plus brutale de l’ Europe conservatrice et libérale.

      Cette Europe là, qui n’aime pas vraiment les politiques communes, est dénué de tout projet commun . Elle se défie de l’élargissement, qu’elle considère comme subi. Elle ignore les petits pays et ne s’embarasse pas des institutions communautaires

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    • Les étudiants lillois ont bien analysé la politique de liquidation que nous subissons depuis plus de 2 ans.

      Liquidation du modèle social français, équilibre subtil entre l’efficacité économique et la cohésion sociale

      Liquidation du vivre ensemble en République.

      Le Président, en effet, ne respecte pas comme il conviendrait les valeurs qui sont inscrites dans notre devise nationale : liberté, égalité, fraternité, auxquelles j’ajouterais volontiers la laïcité.

      Il oppose, il brusque mais ne rassure pas, ne rassemble pas. Certes il est nécessaire de réformer, de changer, mais non de brutaliser et d’ affaiblir.

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    • Ces jeunes gens ont vécu en avant première là où la majorité veut engager la France : vers une régression sociale sans précédent. Le Président de la République, qui est surtout celui de l’UMP, a déplacé le débat en passant à l’offensive sur un terrain qu’il affectionne ; la peur ! Insécurité ! Immigration ! et même la jeunesse. L’UMP a remis en avant l’éventuelle et trés lointaine entrée de la Turquie, commode bouc-émissaire, pour attirer les électeurs de la droite dure et du Front National.

      Pourtant si la Turquie devait rentrer dans l’Europe ça ne serait pas avant 20 ans et puis il y a le double discours du Président qui dit non en France, mais qui continue toujours les discussions sur l’entrée de la Turquie et pas seulement sur un partenariat comme il veut le faire croire !
      De surcroit, pourquoi a t-il a supprimé, dans la Constitution, le référendum sur les nouvelles adhésions ? En réalité, les libéraux en Europe et en France veulent l’agrandissement du marché !

      Il faut sans cesse dénoncer les impostures de la majorité française et européenne qui cherche à se parer de vertus qu’elle n’a pas et à fuir ses responsabilités. Non, le PPE ce n’est pas la régulation des marchés financiers, ce n’est pas la justice sociale, ce n’est pas la lutte contre les paradis fiscaux, ce n’est en rien l’Europe qui protège, mais bel et bien l’Europe des puissants qui menace.

      Il n’y a pas d’horizon plus sûr et plus solidaire sans une Europe qui prépare l’avenir, qui protège et défend un idéal social de civilisation. Une Europe juste, puissante, exemplaire, telle que l’ont imaginée et voulue ses pères fondateurs…

      L’Europe socialiste est une Europe des citoyens, contre l’Europe des marchés, contre l’Europe des marchands

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  • L’Association SAUVONS L’EUROPE souhaite faire mentir les sondages dimanche prochain.

    Et puisque l’Europe prépare la politique pour les générations futures, le plus beau cadeau à nos mamans, ce sera certainement un... bureau de vote.

    Sauvons l’Europe le détaille dans un texte, dont vous pourrez prendre connaissance grâce au lien suivant :

    Voir en ligne : http://www.sauvonsleurope.org/progr...

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  • « Après 50 ans de vie commune, on peut parler de notre Europe, de votre Europe…votre Europe telle que depuis 50 ans, les pères de l’Europe et vos aînés l’ont imaginée et voulue. Fruit de la réconciliation entre les peuples, pierre angulaire de la paix et de la compréhension mutuelle entre les peuples, de l’extension de la sphère de solidarité à tous les peuples. Votre Europe, telle que vous l’aimez, a permis à nos économies de se reconstruire après guerre et de se moderniser, à développer des possibilités d’échanges et la connaissance de nos différents peuples, à stimuler la croissance et à développer l’emploi. Par exemple de 1985 à 1992, cette Europe a créé 15 millions d’emplois. Pourquoi ne le ferait-elle pas demain ?

    Malheureusement votre Europe vous a délaissés ces dernières années parce qu’elle a été séduite par « le dieu finance ». Elle subit la tyrannie du court terme, alors que le projet européen est fondé sur la mémoire et le long terme. Au nom du marché, elle a cédé aux faux attraits de l’économie de casino, gains rapides et faciles pour les uns, licenciements et pertes d’emplois pour les autres. Et ce, avec la complicité ignorante ou voulue des gouvernements de droite.

    Alors, il faut un nouvel espoir pour votre Europe. Finis les divisions, les ignorances et les non-dits entre les socialistes des 27 pays. Un programme dynamique et commun face à la crise, une réaction coopérative de l’Europe et non pas comme c’est le cas aujourd’hui avec les gouvernements de droite, une simple addition des plans nationaux. La perspective encourageante, enthousiasmante, d’un nouveau modèle de développement sortira de la crise avec comme dominante le respect de la nature, le respect de chaque homme, l’épanouissement de toutes les personnes. Une Europe plus exemplaire qui fera entendre sa voix et défendre ses intérêts dans le monde. C’est la chance que vous offre le mouvement socialiste. Donnez-lui les moyens de gagner. Votre vote, c’est un acte de citoyen solennel. Ce n’est pas un moment banal. Et c’est un vote solidaire, solidaire de tous les Européens qui souffrent de la crise, d’une société injuste, effrayés par la mondialisation. Votre vote, c’est un vote utile avec la garantie que vos élus auront la dimension nécessaire pour être représentés au Parlement. Le vote utile et le vote citoyen pour peser sur ce Parlement, qui avec des pouvoirs croissants, deviendra, j’en suis sûr, le lieu du renouveau de l’idéal européen. »

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    • Parmi les motivations des électeurs qui dimanche iront voter pour les listes européennes, il y a le plaisir de signifier son opposition au gouvernement de M. Sarkozy : les sondages prédisent un score de 25 à 27% pour les listes UMP-Nouveau Centre-Gauche moderne, soit un quart des suffrages. Cela veut dire que près de 75% vont montrer leur opposition à Sarkozy. Et à entendre ce qui se dit, ils vont se faire plaisir !

      Mais une bonne part de ces votes seront perdus pour l’Europe puisqu’ils ne désigneront aucun député au parlement de Strasbourg. Pour joindre l’utile à l’agréable, c’est simple, voter socialiste....

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