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Grandes surfaces : éviter les partis pris

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Par un souci de concertation, j’ai présenté au conseil municipal les projets de Leclerc (2500 m² du côté de Kerhardy) et d’Intermarché (agrandissement à 3500 m²) qui seront examinés en Commission Départementale d’Equipement Commercial au mois de janvier 2006. Cette information ne donne pas lieu à délibération mais le débat permet à chacun de s’exprimer et de comprendre les enjeux.

A côté de ces deux projets soumis à la CDEC, il faut savoir que le groupe LIDL cherche à s’implanter au Pont-Digo et que le Mutant (le nouveau nom des magasins Coop) a déposé un permis de construire près du carrefour de la rocade et de la route de Rochefort. Dans les deux cas, il s’agit de magasins de moins de 300 m², en attendant de s’agrandir. On voit bien que l’accroissement de notre population et de la population des communes aux alentours donne des perspectives de développement. Surtout que les études de marché montrent l’importance de l’évasion commerciale : les habitants de Questembert et des environs font une part importante de leurs achats hors de Questembert, et il est donc intéressant de chercher à capter ces dépenses dans des magasins de notre commune car une offre plus diversifiée est de nature à accroître le rayonnement de notre ville. D’autant que si nous leur opposons un refus, les promoteurs de ces projets pourraient chercher à s’implanter pas trop loin de chez nous, et les effets sur Questembert seraient très négatifs.

Bien sûr, on peut affirmer que le marché local est saturé, qu’il n’y a donc plus de place pour de nouveaux magasins en s’appuyant sur des chiffres de surface commerciale par habitant. Encore faut-il qu’on additionne bien les surfaces concernées et qu’on tienne compte des évolutions de population. Encore faut-il que les autorisations accordées aient été suivies d’effet et qu’elles n’aient pas servi simplement à bloquer d’autres projets. Mais si le marché est saturé, on ne comprend pas pourquoi les uns et les autres cherchent à s’agrandir ou à s’installer... Ne savent-ils donc pas compter ?

Une autre question qui mérite d’être posée est de mesurer les effets sur le centre-ville : une autre grande surface ne risque-t-elle pas d’affaiblir les commerces du centre ? On le craignait à l’arrivée d’Intermarché, puis lorsque Champion s’est installé. En fait, le système commercial a été transformé, mais il n’a pas été affaibli. Et le déplacement de la pharmacie des halles puis du CMB n’ont rien à voir avec la question du moment, même si nous devons trouver des solutions pour remplir les dents creuses.
Il faut aussi savoir qui va voter à la CDEC : il y a une voix pour la commune de Questembert, une pour la communauté, une pour la ville de Vannes, une pour la chambre des métiers, une pour la chambre de commerce, un pour les associations de consommateurs. Il faut quatre voix pour que le projet soit accepté... Souhaitons que chaque votant soit bien au clair sur ses propres motivations et sur les intérêts qu’il défend. Pour ma part, je sais que je voterai pour les intérêts de Questembert et de ses habitants.

Mais dans le débat en attendant, chacun cherche à faire valoir son point de vue : j’ai rencontré le promoteur du projet Leclerc, le propriétaire d’Intermarché, et, juste avant la réunion du conseil du 28 novembre, j’ai reçu, à leur demande, des représentants du groupement Intermarché...

Du coup, j’ai été un peu surpris d’entendre, dans la bouche du porte-parole de l’opposition, les mêmes arguments, et parfois les mêmes mots : trop de concurrence tue la concurrence, tous les commerces vont végéter, les grandes surfaces seront obligées de concurrencer les commerces du centre ville si elles ne font pas assez de chiffre en alimentaire, Champion pourrait être condamné à la fermeture, etc...

Sans compter la référence aux chiffres hypothétiques des surfaces commerciales par habitant qui nous mettraient complètement hors des limites raisonnables. Sans compter qu’à aucun moment, on ne s’est interrogé sur les comportements et les attentes des consommateurs
A une telle position marquée par le parti-pris, j’aurais préféré une analyse qui fasse le bilan des avantages et des inconvénients, à partir d’un constat partagé. Ce n’était pas le cas, dommage.

Publié le lundi 19 décembre 2005, par Paul Paboeuf.

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