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Faites vos jeux, rien ne va plus, tout le monde perd, sauf le FN

Sur les Européennes à Questembert

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Une élection politique est tout sauf un jeu de hasard. Pourtant, dimanche dernier à Questembert, on aurait pu croire le contraire. Car arriver en tête d’un scrutin avec 16,2 % des voix reste une anomalie politique, et c’est pourtant ce qu’a connu le FN dans cette élection.

Première victime : l’Europe

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Maxime Picard

Il faut tirer 2 grandes leçons de ce scrutin européen. La première est la désaffection de nos concitoyens pour cette élection avec une participation de 44 %, 1 % de plus toutefois qu’en 2009. Mais 33 % de moins que le second tour des municipales du mois de mars !

Parmi les difficultés récurrentes de cette élection européenne, nous évoquons souvent la méconnaissance que nos concitoyens ont d’institutions complexes et au fonctionnement bien différent de notre système politique national. Surtout, il faut s’interroger sur la couverture d’une telle campagne avec des règles d’égalité théorique entre les candidats, qu’ils soient l’UMP, le PS, ou la liste pour la promotion de l’esperanto. La conséquence est en réalité une censure médiatique de toutes les campagnes locales, et une sur-exploitation de la dimension nationale de ce scrutin.

Une démocratie à 3 partis

La seconde leçon est que nous devons intégrer que désormais, notre démocratie se construit autour d’un tripartisme :

L’extrême droite obtient 17,4 % des voix à Questembert, dont 16,2 pour le Front National. En 2009, le FN obtenait 3 %. Ce score de 16,2 permet au FN, et cette symbolique est douloureuse, d’arriver en tête dans notre commune avec un score considérable, toutefois inférieur nettement au score départemental de 20,3 et au score national de 25 %

Le FN dispose d’un avantage considérable dans une élection de ce type : il est seul sur son créneau et quand il y a un désaccord interne, il se règle par l’éviction immédiate et définitive du renégat. Dans le Morbihan, le FN vient ainsi de réussir une prouesse phénoménale : Mme Bergeron, élue hier en 2ème sur la liste ouest du FN, a été démissionnée moins de 24 heures plus tard par Marine Le Pen, au profit d’un élu de la commune de Fougères. Probablement pas assez à droite, Mme Bergeron paie ses déclarations en faveur du vote des étrangers …

Les listes de droite et en particulier l’UMP ont échoué à Questembert : l’UMP obtient 14 % contre 22 en 2009. Là encore, le score est très inférieur à la moyenne morbihannaise de 19,4 % et au score national de 20 %. Ajoutons tout de même les 10,5 % de l’UDI (10,3 en 2009), les 4,2 % de Nicolas Dupont-Aignan et 2 % d’autres petites listes de droite et la droite obtient 30,7 % des voix.

Quant à la gauche, elle brille par son extrême division et obtient 43,7 sans la liste de Christian Troadec et 50,6 % avec, soit le même score qu’en 2009, soit encore 11 points au-dessus de la moyenne départementale. Aucun parti de gauche ne sort indemne de cette élection : le PS passe sans gloire de 15,9 à 16,0 (mais nettement au-dessus du score départemental de 14,2), les Verts s’effondrent de 21,1 à 11,1, et le front de gauche gagne 0,4 % sur son propre score (4,6), mais n’a pas bénéficié de l’absence de concurrence du NPA. Apparaissent donc l’UDB avec 5,5 %, loin au-dessus de ses 2,5 % de moyenne dans le Morbihan et boostés par la présence de Paul Molac sur leur liste, Nouvelle Donne avec 3 %, et les 6,8 % des amis de Christian Troadec.

Il y a ensuite la capacité à ne plus se disperser tout en respectant les identités de chacun. Non, il n’est pas bon que sur les 20 listes identifiées politiquement (5 ne le sont pas), 13 soient de gauche, 5 de droite et 2 d’extrême droite. Tout le monde perçoit l’inefficacité de cette méthode, que nous pouvons illustrer ainsi : 9 députés à répartir !

Quant aux voix que ne produisent aucun siège, voici leur répartition pour Questembert :

En clair, près d’une voix sur deux à gauche n’a pas été utile pour désigner à la proportionnelle 9 élus ; ce gâchis électoral ne doit pas nous suffire pour mesurer notre échec national, mais doit nous faire réfléchir à une des réponses que nous devons construire pour limiter cette dispersion. La gauche morbihannaise n’a pas toujours gagné unie, mais elle a toujours perdue quand elle était divisée.

Publié le lundi 26 mai 2014, par Maxime Picard.

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